Togo: Gbenyo Lamadokou ou la culture du moins possible

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La production, la diffusion ou la promotion de chansons et films à caractère obscène ou portant atteinte aux bonnes mœurs n’auront plus droit de cité en terre togolaise. C’est l’annonce faite par Gbenyo Lamadokou, le ministre de la Culture et du Tourisme, le 6 juin 2023.

«Grâce à notre collaboration avec la Fédération Togolaise de Musique ainsi qu’avec divers acteurs du cinéma et des arts, nous nous efforcerons de garantir à nos enfants, adolescents et jeunes un avenir exempt de violence et de dépravation morale», a fait savoir sur Twitter le ministre, commentant son communiqué où il informe l’opinion de l’application de «l’article 394 du code pénal qui punit toute personne qui diffuse ou fait diffuser publiquement des incitations à des pratiques contraires aux bonnes mœurs par paroles, écrits ou tous autres moyens de communication», en cas «de récidive». Toujours selon le ministre, «la promotion de la culture et de la musique togolaise ne doit pas se faire au détriment de nos valeurs fondamentales ».

On ne peut qu’apprécier une telle sortie qui, pour salutaire qu’elle puisse paraître, arrive cependant un peu tard. Pour le coup. Un sacré retard à l’allumage qui doit faire rire dans leur barbe de lascifs chanteurs aux paroles à tout le moins obscènes, eux qui ont suffisamment tiré profit du silence teinté de laisser-aller du ministère. Comment ne pas penser à l’artiste de la chanson Conii Gangster, le Mozart des propos obscènes et pourtant très prisé d’une jeunesse sans repère malgré ses vulgarités? Même l’un des derniers projets que celui fait l’éloge de la chatte a sorti est un pot-pourri de sexe et d’appel à la pédophilie. Dans ‘’Lomegno’’ (Ganging 5), un duo avec Mic Flammez, on peut entendre le refrain disant ouvertement que malgré la minorité de la jeune fille, eux vont se la faire, pour s’exprimer plus poliment. Après ce chef-d’œuvre de vulgarité qu’il connaît sur le bout des doigts, on se demande si l’artiste toujours en vogue auprès des jeunes n’a pas bien fait son miel du laisser-aller d’un ministère qui n’a jamais su s’imposer face à ce que lui-même qualifie de « pratiques qui n’honorent la musique togolaise ». Même s’il est coutumier du fait, Conii Gangster est loin d’être le seul à faire dans ce registre-là. Quid des films et autres chansons obscènes qui s’exportent sur notre territoire? La sanction va s’étendre à ces productions dont la plupart recèlent des contenus à caractère obscène, violent et pousse-au-crime, ou on n’en fera rien ? Les films et séries notamment américaines en fourmillent à foison. Précision se doit d’être faite sur ce plan. L’opinion doit y voir plus clair. Malgré tout, mieux vaut tard que jamais.

DMK

Source: Le Correcteur / lecorrecteur.info

Source : 27Avril.com