La mauvaise foi légendaire du régime a poussé plusieurs observateurs et analystes à faire preuve ou à relativiser leur propos après la publication de la feuille de route. Une posture assez réaliste qui contraste avec le triomphalisme de certains responsables politiques de l’opposition.
Les faits ont vite donné raison à ces observateurs. Alors que l’ensemble des acteurs attendaient une nouvelle mission de la CEDEAO pour clarifier la feuille de route, le régime RPT/UNIR s’est lancé dans un forcing en donnant un coup d’accélérateur aux activités de la CENI en se basant sur une fausse interprétation de la même feuille de route. Prendre de court la CEDEAO ou la mettre devant le fait accompli, telle est la méthode des tenants du pouvoir de Lomé qui ont certainement été mis au parfum des détails de la feuille de route qui ne les arrange pas.
Les arguties servis par le plus grand profiteur de la démocratie devenu le plus grand fossoyeur, Payadowa Boukpessi, ministre de l’Administration territoriale, frisent non seulement le ridicule, mais aussi constituent un défi lancé à la CEDEAO. De toute évidence, le président de la CENI controversée, Kodjona Kadanga n’est qu’un pantin au service de Payadowa Boukpessi qui se trouve être le vrai responsable de ce nouveau coup de force. Par cette nouvelle provocation, le régime de Faure Gnassingbé prouve à la face du monde entier qu’il est foncièrement de mauvaise foi.
Est-il encore utile de rappeler que le régime en place s’est toujours soustrait des accords politiques qu’il a signés avec l’opposition depuis 1990 à ce jour, pour privilégier la fuite en avant, les coups de force électoraux, avec l’appui systématique de l’armée. Le dernier accord en date signé le 20 août 2006 est l’APG (Accord politique global) que le régime de Faure Gnassingbé n’a jamais respecté à ce jour.
Un entêtement suicidaire
Interpellé sur la reprise unilatérale des activités de la CENI, le sieur Payadowa Boukpessi a déclaré en substance que la « CENI ne reculera pas », une manière de dire que le chien aboie, la caravane passe. Sauf que cette posture de fuite en avant, en se basant sur une fausse interprétation de la feuille de route, conduira Faure Gnassingbé, Payadowa Boukpessi, Kodjona Kadanga et leurs comparses à un suicide certain. Dans les dispositions de la feuille de route, il est clairement dit ceci : « Elle (CEDEAO) appelle par la même occasion les acteurs politiques et la société civile de s’abstenir en toute circonstance des actes et propos susceptibles d’alimenter de nouvelles tensions et de compromettre les efforts en cours ». Cette exhortation de la conférence des chefs d’Etat, le régime RPT-UNIR s’en fiche éperdument. Alors que le comité de suivi n’est pas encore mis en place et que les détails de la feuille de route ne sont pas encore esquissés aux acteurs, le RPT-UNIR a décidé d’avancer seule violant ainsi les dispositions et recommandations issues du dernier sommet de la CEDEAO.
Cette dernière résolue à résoudre définitivement la crise togolaise, va-t-elle se laisser faire ? Certainement pas. Un rappel à l’ordre sera nécessaire pour calmer les ardeurs des fraudeurs impénitents d’élections au Togo. Le régime de Faure Gnassingbé n’étant plus aux commandes de la CEDEAO, l’institution aura une marge de manœuvre nécessaire pour contraindre les indisciplinés de Lomé à rentrer dans les rangs.
Une nouvelle mission de la CEDEAO annoncée à Lomé
Annoncée puis reportée de quelques jours, la mission de clarification de la feuille de route de la CEDEAO arrive finalement à Lomé dans quelques jours. Il s’agira de décliner à tous les acteurs les détails de la feuille de route et les modalités de la mise en œuvre. La Coalition des 14 partis saisira l’occasion pour poser clairement le cas de la CENI qui est décidée à passer outre les recommandations de la CEDEAO.
Source : L’Alternative
27Avril.com