Depuis le 1er juillet 2021, 147 agents de l’Etat sont admis à la retraite. C’est une information qui émane du ministère de la Fonction publique, du travail et du dialogue social. Si elle permettra de dégraisser l’administration publique des agents contraints par la limite d’âge, cette épuration automatique devra également permettre aux différents ministères de normaliser certaines réalités internes paraissant anormales. Le cas du ministère de la Communication et des médias.
Du repos mérité…
Le 22 mars 2021, Gilbert Bawara, ministre en charge de la Fonction publique a ordonné le départ à la retraite de 147 fonctionnaires de l’administration publique. Répartis dans 19 départements ministériels au total, avec le Ministère des Enseignements primaire, secondaire et de l’artisanat qui libère la plus grosse vague avec 66 agents, ces néo retraités jouissent depuis le 1er juillet, d’un repos mérité, après une trentaine d’années de dur labeur au service du Togo et de son développement.
Après le ministère en charge des Enseignements primaire et secondaire, celui de l’Economie et des Finances vient en deuxième position avec 18 agents. Ferme les marches du podium, le ministère délégué chargé de l’Enseignement technique et de l’artisanat et celui de la Santé et de l’hygiène publique qui dénombrent 7 agents. Suivent respectivement le Ministère de la Communication (6), le Ministère des Travaux publics et celui de l’Enseignement supérieur (5), le Ministère de l’Agriculture (3) et le Ministère de la Fonction publique (2).
Communication et Médias : Normaliser l’Anormal
Cette vague d’admission à la retraite devra être particulièrement une aubaine à saisir pour normaliser une curieuse situation qui persiste, au fil des années, dans des départements administrés par le ministre Akodah Ayewaodan. Il s’agit notamment des cas des pigistes et stagiaires qui cumulent des années dans les organes d’État. Que ce soit à la Télévision togolaise (Tvt) ou à Radio Lomé où le phénomène est plus ambiant, ils sont plusieurs jeunes diplômés, pétris de talents et débordants d’énergies, qui se saignent au quotidien en faveur d’un meilleur rendement. Malheureusement, ceux-ci ne disposent pas d’un statut qui leur assure un plein épanouissement, au prorata de leurs rendements qui satisfont à bien d’égard. Travaillant sous pression, ces pigistes et éternels stagiaires sont généralement au four et au moulin, surchargés et débordés contre seulement des miettes. Lesquelles ne permettent malheureusement pas à ces pères et mères de famille de jouir véritablement de leur travail. D’où justement les raisons d’un penchant appétissant de cette catégorie d’agents au fameux «communiqué final», un phénomène avilissant auquel les différents ministres se sont engagés à mettre fin sans pour autant y arriver. Les causes étant profondes et lointaines.
L’aération de l’effectif de l’administration publique devra donc constituer, enfin, l’occasion pour le ministre Akodah Ayewadan, du haut de son statut de porte-parole du Gouvernement, de travailler à sortir ces nombreux jeunes des contrats de volontariat national où on les exploite généralement, mais ne gagnent presque rien comparativement aux titulaires du même grade, s’ils ne les dépassent pas d’ailleurs en compétence et efficacité.
Cas de l’Intérim à la Tête des Médias Publics…
Par ailleurs, cette épuration naturelle du corps des agents publics doit être une occasion pour le gouvernement de régulariser, une fois pour de bon, une autre situation anormale que l’on tente de passer pour normale, toujours au ministère de la communication et des médias. Il s’agit, outre le cas pathétique de Togo Presse, devenu une propriété privée du Directeur pourtant admis à la retraite depuis une vingtaine d’années, selon des indiscrétions, des éternels intérimaires à la tête des Médias publics. Que ce soit la TVT, Radio Lomé, Radio Kara ou encore ATOP…, pas un seul de ces organes n’a un directeur plein. Il n’y a, jusqu’alors, que des Directeurs par intérim. Une véritable curiosité qui ne montre pas l’envie ou la volonté du Gouvernement à faire des médias publics, de véritables organes dignes de nom, surtout dans une sphère médiatique où la guerre de l’audience est de plus en plus âpre. Nécessitant donc du sérieux à la tête de ces médias, en lieu et place des gens qui y sont, sans forcément une réelle idée du management efficace.
L’Épineux Sujet des Retraités Toujours en Fonction
Aujourd’hui, l’on doit se satisfaire partiellement que ces départs à la retraite participent à résoudre, tant soit peu, un épineux sujet toujours d’actualité. Le maintien au poste de nombreux retraités. Une situation anormale qui pénalise, des années durant, l’administration publique qui manque du sang neuf. Donc du dynamisme, de la créativité et surtout, du challenge qui promeut l’excellence. Et de la ressource pour, le Togo en dispose à revendre, étant donné que les universités publiques comme privées ne cessent de déverser sur le marché de l’emploi, des milliers de diplômés qui ne cherchent que de l’espace pour exprimer leurs talents. Cela paraît donc une injustice sociale, mieux, un tort causé à la jeunesse togolaise si l’on doit continuer par maintenir toujours en fonction, au nom des considérations politiques, ethniques et religieuses, y compris d’autres considérations, de vieux scélérates atteints d’usure. Donc improductifs.
Source : Fraternité / fraternitenews.info
Source : 27Avril.com