Togo-Filière soja/retard dans la campagne : Les acteurs demandent des comptes à l’interprofession

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Les acteurs (producteurs et exportateurs) de la filière se sont réveillés ce matin avec un communiqué du gouvernement, notamment du ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale, Kodjo Adedze et celui de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement rural, Antoine Lékpa Gbégbéni, invitant les invitant à se préparer pour la campagne de commercialisation 2022-2023. Ceci, après quelques semaines de retard qui amène le secteur à s’interroger.

C’est justement ce retard dans le lancement de la campagne de cette année qui a fait prendre d’assaut le siège du Conseil interprofessionnel de la filière soja (CIFS) ce mercredi par les acteurs. Ces derniers veulent s’enquérir des nouvelles, puisque normalement la campagne devrait commencer par battre son plein en ce mois de novembre. Ces acteurs se disent inquiets, surtout que ni l’interprofession ni les ministères impliqués dans le processus ne disent exactement ce qui se passe ou ce qui bloque le lancement de la campagne.

« Cette année, nous sommes surpris du comportement des instances qui dirigent notre profession, notamment notre bureau qui communique peu par rapport à ce retard qui est observé actuellement. C’est un grand danger pour nous, puisque nous les acteurs qui sommes dans la filière, nous avons déployé beaucoup de moyens sur le terrain. C’est le moment d’aller sur le terrain et rentrer dans nos gains. Si le lancement n’est pas fait et qu’on laisse le terrain libre, ceux qui n’ont rien à voir avec la filière vont profiter de la campagne et nous serons les perdants », a déploré le Porte-parole des producteurs et exportateurs du soja, Adjiwonou Koffi Edem.

Le président du CIFS, Kadzakadè Komlan Pussuwè a bien accueilli cette démarche des acteurs, tout en expliquant que ce sont les deux ministères qui n’agissent pas pour le lancement de cette campagne. Puisqu’à l’en croire, les démarches ont été effectuées par l’interprofession auprès de ces ministères, mais selon les informations, c’est le ministère du Commerce qui doit donner le dernier avis favorable pour lancer la campagne. Il se réjouit qu’heureusement, le communiqué tant attendu du gouvernement est sorti ce matin. « Ce matin, on a reçu un communiqué du gouvernement qu’on attendait depuis avant de lancer notre communiqué. Nous, on se préparait déjà pour précipiter le lancement. J’ai d’ores et déjà instruit mon secrétariat exécutif pour qu’il puisse faire les choses de sorte que fassions le lancement samedi prochain », a-t-il dit.

Avec ce communiqué, les acteurs de la filière vont se réunir vendredi prochain pour discuter du prix planché du soja. « Le prix planché, c’est le prix qu’on définit et en dessous duquel aucun acteur de commercialisation ne doit descendre. C’est pour pouvoir valoriser la production ou le producteur », a expliqué Kadzakadè Komlan Pussuwè.

Cette rencontre a été également l’occasion pour les acteurs de soulever la problématique sur les magasins qui se créent un partout sur le territoire par des gens qui font leur intrusion dans la filière et qui ne respectent pas l’ordre établi. Il s’agit notamment de la Plateforme industrielle d’Adéticopé (PIA) avec Olam et le Mécanisme incitatif pour le financement agricole (MIFA) qui deviennent des exportateurs et vont sur le terrain acheter auprès des paysans. Une situation que dénoncent les acteurs. « J’ai été interpellé par les acteurs par rapport à ces magasins. Nous allons constater et prendre des mesures », a informé le président du CIFS.

« J’ai instruit mon secrétariat pour qu’une mission soit faite sur le terrain (de Lomé à Cinkassé) pour identifier ces magasins et leurs propriétaires. C’est après ce travail que nous allons mettre une stratégie en place pour essayer de parler avec ces gens et connaître leur motivation. Tous les acteurs sont égaux. Les gens ont investi, il faut qu’ils récupèrent sur leur investissement », a-t-il ajouté.

Et Adjiwonou Koffi Edem, Porte-parole des producteurs et exportateurs, de dénoncer : « Ce sont des magasins de PIA, Olam notamment, et de MIFA qui se livrent aux activités de commercialisation et d’exportation. Ce qui nous pose beaucoup de problèmes, puisque c’est nous les acteurs qui étions là depuis dans le secteurs qui l’avions développé. Si des gens viennent pour la transformation, il faut qu’ils s’associent avec nous pour le faire ».

Source : icilome.com