Dans son adresse ce 31 Décembre 2022 à la Nation, le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé a, entre autres sujets, évoqué les échéances électorales programmées sur la nouvelle année 2023. Indépendamment des réalités sociopolitiques du Togo, le champion d’UNIR estime que « les conditions sont réunies pour des élections apaisées ».
Faure Gnassingbé reste droit dans ses bottes en ce qui concerne sa politique qui consiste à feindre d’ignorer tout bonnement les réalités et problèmes du Togo. Il a ainsi annoncé d’ores et déjà les couleurs des élections régionales et législatives qui se tiendront très prochainement. Elles seront tout simplement « apaisées ».
Cette déclaration aux allures d’un ordre intimé aux acteurs publics et administratifs intervenant dans le processus électoral soulève quelques interrogations.
La première concerne la situation des toutes ces personnes mises en prison ou poussées à l’exil à cause de leurs opinions et positions politiques. Est-il raisonnable de parler d’élections apaisées dans ce contexte d’étouffement de l’opposition politique qui, d’ailleurs, voit toutes les tentatives de mobilisation de ses partisans à travers des meetings et manifestations publiques être systématiquement interdites ? Est-ce que les mesures de l’Etat d’urgence et autres raisons invoquées par le gouvernement pour museler les activités politiques seront mises en veille pendant les périodes électorales.
La seconde interrogation est liée au sens que le Chef d’Etat togolais donne au mot « apaiser ». De toute évidence, il est très loin des idéaux de transparence, de liberté et d’impartialité qui doivent caractériser les élections démocratiques. En choisissant de parler d’élections « apaisées », Faure Gnassingbé sait qu’il peut compter sur les méthodes militaires habituelles pour maîtriser les contestations, quand on sait que les élections au Togo n’ont jamais été transparentes.
Et c’est la pauvre population togolaise éprise de changement et d’alternance qui ramasse les pots cassés.
Source : icilome.com