Togo: Faure Gnassingbé remet en selle Victoire Dogbé et confirme la déchéance d’un régime aux abois

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Faure Dogbe

« Par des artifices juridiquement incongrus et intellectuellement indigestes, Monsieur Faure Gnassingbé vient, une fois de plus, de montrer une confusion inquiétante assortie d’une incohérence institutionnelle et politique qui n’augure rien de bon pour notre pays. Freeedom Togo-Mouvement de libération nationale (MLN) dit toute son indignation et s’insurge contre cet acte qui illustre, une fois de plus, l’incapacité notoire de Monsieur Faure Gnassingbé et de ses collaborateurs à mettre en place des actions dignes de la gouvernance d’une république…Cette gouvernance de coquins et de coquines est caractéristique de la déchéance morale au sommet de l’état togolais avec son cortège de corruption, de concussion et de népotisme qui ont plongé le Togo dans l’extrême précarité où il se trouve aujourd’hui. Face à cette situation sciemment créée et entretenue par Monsieur Faure Gnassingbé qui insulte ainsi l’intelligence des Togolais et en fait la risée du monde entier, nous, fondateurs et animateurs de Freedom Togo-MLN, nous sommes plus que jamais déterminés à mettre un terme à ce système, afin d’abréger les souffrances des Togolais…» (Kofi Yamgnane, Jean-Sylvanius Olympio, François Boko. -Freedom Togo-MLN-)

«…nous continuerons à œuvrer aux côtés du Président de la République pour un Togo en paix, inclusif et prospère.» Madame Dogbé, de nouveau remise en selle par son intime bienfaiteur pour continuer à s’enrichir impunément, ne peut et ne sait que répéter les mêmes refrains mensongers, plusieurs fois entendus de la bouche de ses semblables au sein du sérail. Désabusés et révoltés par la reconduite de Dame Victoire Tomégah-Dobgé comme premier ministre par Faure Gnassigné, beaucoup de compatriotes sur les réseaux sociaux n’y vont pas de main morte pour fustiger le fait que l’intéressée ait accepté sa (re)nomination, bien qu’elle fût un piètre chef de gouvernement. Pour les uns, Madame Dogbé ne serait qu’une femme de paille qui aurait été la première ministre la plus absente lors des grandes décisions concernant la vie politique togolaise, comme par exemple, lors des débats sur la fameuse nouvelle constitution, où elle était totalement invisible, laissant le champ libre à Gilbert Bawara pour ses déclarations intempestives. Pour les autres, «reconduire dame Tomegah-Dogbé alors qu’on a vendu du changement et de l’innovation politique aux Togolais, montre tout simplement que Faure est à la tête d’un système fossilisé, figé, vide politiquement, idéologiquement et en fin de vie.» Et l’expression «gouvernement de transition» qui fait allusion à l’équipe gouvernementale qu’elle devrait former dans les prochains jours, prêterait à sourire, car les gouvernements de transition rappelleraient les régimes issus des coups d’état qui prônent le changement.

Nous pouvons ajouter que contrairement aux autres chefs de gouvernement qui ont précédé Victoire Tomégah-Dogbé, les Togolais retiendront que les choses devinrent plus difficiles sous sa régie, en termes de vie chère. Le prix du gaz, par exemple, passa de 6500 frs à 9875 frs. Le prix du carburant est resté intact depuis trois ans, deux concours de recrutement organisés et dont les résultats ne sont jamais proclamés depuis deux ans. Le musellement et la persécution des journalistes ont connu une recrudescence, obligeant beaucoup à prendre le chemin de l’exil. En sa qualité de femme, Victoire Tomégah-Dogbé ne devrait-elle pas avoir un coeur pour la situation sociale de ses compatriotes, même si nous savons que chez nous au Togo, le ou la premier ministre n’est pas tellement libre de ses décisions, que des injonctions lui viennent d’ailleurs? Et Madame Dogbé convient parfaitement dans ce schéma voulu par Faure Gnassingbé pour jouer le rôle de faire-valoir; c’est pourquoi sa reconduite comme premier ministre ne devrait plus nous surprendre. Ce n’est pas nouveau que le système politique togolais constitue une confusion totale, depuis surtout l’avènement au pouvoir dans le sang de Faure Gnassingbé. Une improvisation permanente et une navigation à vue qui n’auraient rien à voir avec ce qu’on peut qualifier ailleurs en Afrique de gouvernance politique.

La folie politique au sommet de l’état togolais s’est encore aggravée avec cette volonté de Faure Gnassingbé de changer en catimini et de façon unilatérale la constitution togolaise pour s’offrir un bail à vie à la tête du Togo. Aveuglé par la jouissance du pouvoir et en même temps tenaillé par la peur de perdre ce pouvoir usurpé, beaucoup de Togolais se demandent si le président de fait de notre pays sait encore vraiment ce qu’il fait. Qu’il existe une primature où travaillerait un chef de gouvernement ou pas, qu’il y ait un premier ministre qui s’appelle Victoire Dogbé ou autre, n’est pas le problème de Faure Gnassingbé; car au Togo du RPT-UNIR tout part de lui et tout revient à lui. Tous «ces grands noms» autour du pouvoir, premier ministre, ministres, toutes les institutions, ne sont là que pour la forme, car n’ayant aucun pouvoir réel. C’est pourquoi ce n’est pas étonnant que tous les ministres et autres proches collaborateurs du dictateur déclarent tous travailler sous l’instigation de leur maître, car, malgré le fait qu’ils soient intelligents ou compétents, personne n’a la liberté de travailler selon son initiative ou selon les priorités qui iraient dans l’intérêt du pays. Autour de Faure Gnassingbé tous exécutent les ordres sans broncher et surtout sans contradiction. Ce qui compte pour eux ce n’est pas travailler pour faire avancer le pays, c’est pour que Faure Gnassingbé reste éternellement au pouvoir.

C’est pourquoi, reconduite ou pas de Victoire Tomégah-Dogbé comme premier ministre ne change absolument rien, comme laisser le Togo sans gouvernement pendant encore plusieurs mois, n’aurait rien changé, tant que Faure Gnassingbé est au pouvoir. L’ancienne-nouvelle premier ministre continuera à jouer son rôle de coquille vide et d’inauguratrice de chrysanthèmes, en continuant surtout à profiter impunément du pouvoir, avec tous les abus que cela suppose, quels que soient les ministres qui lui seront imposés. Décidément le «jouet Togo» remis par papa Éyadéma Gnassingbé en mourant à bébé Faure Gnassingbé semble être toujours dans de bonnes mains, s’agissant de l’avertissement du père de ne jamais le laisser tomber. Mais du point de vue des Togolais et de leur galère, c’est une autre histoire, une histoire dramatique. Pour combien de temps encore?

Samari Tchadjobo
Allemagne

Source : 27Avril.com