Combien de mandats va-t-il faire avant de mourir au ciel comme son père ? La question toute simple devient une aubaine à résoudre pour une opposition togolaise laminée, disparate et pratiquement devenue une épine mieux un drame du peuple togolais. Pourtant, en 2005, aucun analyste politique n’aurait parié un voire deux mandats à celui qui a de son propre chef clouté des têtes et marcher sur des flaques de sang de ses compatriotes pour être là où il est.
Le Togo, c’est un pays avec une histoire. Petit pays sur la côte ouest africaine, c’est ce bout de territoire qui ouvre la boîte de Pandore aux coups d’états qui vont endeuiller l’Afrique. Alors marmiton dans la coloniale et parmi les démobilisés après l’aventure algérienne, Gnassingbé Eyadema, le père défunt et dictateur trouve l’idée « géniale » de s’allier aux forces du mal et principalement avec la France. Ensemble, ils rectifient le nationaliste Sylvanus Olympio. Trente-huit ans, c’est la somme des années qu’il restera au pouvoir avec l’aide de l’alliée français. Sans contre-pouvoir en face, il fera des Togolais de véritables abrutis, une horde de traîtres et de sclérosés sans culture politique. Sans civisme et tout le corollaire qui s’ensuit, il est donc normal pour un Togolais de trahir son frère, sa mère, son père, son pays. Les exemples sont légion. L’histoire des propres enfants du tyran défunt fait foi d’échantillon.
Les opposants togolais dans la majorité sont devenus de petits traîtres pour la cause du petit bourreau. L’histoire raconte comment Gilchrist Olympio a trahi toute l’opposition depuis son appartement parisien du XVI arrondissement avec l’effort ô combien magistral de Pascal Bodjona. On nous informe que Me Yaovi Agboyibor a trahi Jean-Pierre Fabre devant témoin. La suite est plus grave. Gerry Taama, hier dans les habits d’une force de maintien de la paix en Côte-d’Ivoire devient homme d’affaires une fois au bercail avant de déposer ses valises comme agent double au profit de la dictature. Kofi Yamgnane peut se prévaloir de son statut d’ex-ministre de la France et louvoyer dans des cris inaudibles depuis Saint-Coulitz où il a été maire. L’opposant togolais est une vermine, un spécimen rare sur la terre. Prêt pour son ventre et son confort personnel, on a vu Me. Mohammed Tchassona passé chercher soixante-dix millions du contribuable togolais et lancer qu’il était sur le point de battre Faure Gnassingbé aux élections présidentielles de 2015. Déboussolé, et sans repère, toute un peuple joue sa survie.
Que dire de l’intellectuel et économiste respecté Aimée Gogué qui savait que les élections de 2015 étaient pipées d’avance et qui devint sourd aux cris d’orfraie d’une meute de bien-pensants sans moyens financiers ? Devenu le « chouchou » d’une soi-disant communauté internationale qui a fait du Togo sa base arrière dans ses coups tordus en Afrique, Faure Gnassingbé semble n’avoir en face de lui que, des couilles molles, de véritables bandits. En témoigne son mépris face à une opposition obsolète dont les cris sont devenus inaudibles dans un pays étouffé par une dictature qui a pris toutes les formes d’un fascisme tropical. Ici aussi un exemple. Face aux réformes qu’il se devait de faire, à la vie chère et aux meurtres répétés, Faure Gnassingbé a plutôt trouvé une dame enturbannée bientôt marraine des djihadistes pour tourner casaque son opposition : Awa Nana. La pieuvre capable de voir le vrai et proclamé le faux. Une dame dont l’histoire retrace les coups tordus des élections au Togo. Bientôt quinze ans au pouvoir ! Son père a vaincu la génération Edem Kodjo, Léopold Gnininvi, Yaovi Agboyibor, Djobo Boukari… Le fils est en pole position pour écraser tel l’ange Gabriel les satans, ces damnés de la terre, je veux dire la génération des Yaovi Dégli, Gerry Taama, Tchassona, Tikpi Atchadam…
Chaque pays a une âme de référence. Les Anglais parlent au nom de Winston Churchill. Les Français du général De Gaulle, les Allemands Konrad Adenauer, les Américains Georges Washington. Israël devenu seulement un état en 1948 au nom de Ben Gourion. Même le voisin ghanéen a pour référence Kwamé N’Krumah. Au Togo, Gilchist Olympio nous a enseigné que, son père Sylvanus Olympio n’était qu’un nationaliste farfelu qu’on devrait rapidement oublier la lutte, la mémoire, bien sûr avec l’aide de l’enfant du bourreau qui a rectifié son père.
Somme toute, si on sait que Faure Gnassingbé va collectionner à gogo des mandats comme son père, ce qu’on ne sait pas encore est le nombre qu’il veut du haut de sa petite tête qui ne pousse que des cheveux blancs !
Source : [05/06/2017] Camus Ali, Lynx Togo
27Avril.com