Depuis que le bruit court que les députés du régime, en fin de mandat depuis le 31 décembre 2023, orchestrent en catimini un charcutage de la Constitution à l’Assemblée nationale, l’opposition, la vraie, dans son ensemble, n’a pas manqué de hausser le ton pour dénoncer la forfaiture. À en croire les indiscrétions, des concertations sont en cours pour former un bloc afin de faire barrage à ce nouveau coup d’État constitutionnel du régime.
Lundi en conférence de presse, Me Dodji Apévon a laissé entendre que son parti les Forces Démocratiques pour la République (FDR) mène depuis quelques jours des discussions avec les collègues de l’opposition et même avec des acteurs de la société civile pour discuter des modalités d’une union autour de cet objectif.
« Vous avez demandé si nous avons déjà pris contact avec certains de nos collègues sur ce sujet alarmant. Oui, nous avons agi rapidement aux FDR. Avant même cette déclaration, nous avons commencé à échanger avec nos partenaires. Ce n’est pas un secret. Nous avons rencontré les responsables de l’ANC vendredi dernier et avons eu des discussions approfondies. Nous sommes parvenus à un accord sur plusieurs points. Nous avons également informé l’ADDI, qui a réagi favorablement. Nous poursuivrons nos efforts. Du côté de la société civile, nous avons rencontré le Professeur David Dosseh. Hier soir (dimanche, ndlr), nous nous sommes réunis pour réfléchir. Nous travaillerons pour informer et impliquer d’autres forces dans nos actions. Cela constituerait un point de départ pour une action concertée », a confié Me Dodji Apévon.
Selon lui, ce coup d’État constitutionnel qui se trame à l’hémicycle est une occasion idéale pour l’opposition démocratique de se réunir afin de poser des actes communs de refus face à la forfaiture. « Il ne s’agit pas de recréer une nouvelle coalition. Pour le moment, on ne parle pas de coalition. Mais quelque chose de ce genre, aussi abject qui nous affecte tous, et affecte notre avenir, nous devons nous sentir interpellés. Je dis qu’en dehors des partis politiques et des organisations de la société civile, les citoyens aussi doivent se sentir concernés. C’est une action citoyenne qu’on doit engager. Cela ne devrait pas être laissé à l’apanage des partis politiques », a précisé le président du parti les FDR.
Au Togo, depuis les élections présidentielles de 2020, l’opposition en proie à une division profonde peine à mobiliser la population. Cette révision constitutionnelle illégale pourrait servir de déclic pour une remobilisation du peuple togolais épris de liberté et d’alternance politique depuis plus de trois décennies.
Source : icilome.com