Le 9 octobre marque l’an un de l’anniversaire de l’arnaque dont a été victime une citoyenne togolaise dans son désir d’acquérir un terrain. A la baguette, un juge et un avocat qui se révèlent comme s’étant entendus pour faire mains basses sur les 20 millions de leur victime. Avec la complicité passive du vendeur peu digne de confiance, le député béninois Afo Amed.
Au commencement était le désir de la victime d’acquérir un terrain idéalement situé en face du domicile de l’ancien ministre Adji Otèth Ayassor au quartier Agoè, derrière la nouvelle Gendarmerie nationale.
Le député, après avoir encaissé une avance de 20 millions, avait signé une reconnaissance sur laquelle il était écrit que le solde sera constaté au bout de cinq mois.
Mais attiré par la cupidité et donc une meilleure proposition à lui faite, celui-ci n’attend pas l’expiration du délai et revend le terrain. Un acte d’abus de confiance qui devrait lui valoir de goûter les geôles togolaises.
Le juge Baba Acotie, au lieu de dire le droit dans toute sa rigueur, a cédé aux pressions et a désigné l’avocat Koumondji Amouzou pour consigner une partie de l’argent, soit 18 millions FCFA.
Le 9 octobre 2021, cet avocat délivre une décharge contre réception des fonds. Et depuis, la récupération de l’argent consigné auprès de l’avocat est devenu mission impossible. Et pourtant, et Me Amouzou, et le juge Acotie se disent « hommes de droit ».
Une plainte a été déposée auprès du bâtonnier Me Dogbéavou qui, dans sa réponse en date du 10 mai 2022, a promis revenir au plaignant. Depuis, c’est silence radio.
Le tribunal de Lomé fut également saisi pour escroquerie dont les auteurs sont le député, le juge et l’avocat. Mais apparemment, on a l’impression qu’au Togo, certains citoyens nantis de certains pouvoirs peuvent tout se permettre sans que la loi se tourne vers eux.
Par ces temps de vie chère et de hausse généralisée des prix des produits, comment l’ordre des avocats et le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) peuvent-ils donner l’impression de fermer les yeux sur pareille situation qui place la victime dans le plus total dénuement ?
Le problème est d’autant plus sérieux que le second acquéreur en la personne morale de la société CAP a vu les travaux entrepris sur le terrain, arrêtés. Mais jusqu’à quand ?
On prête à l’avocat d’avoir fait une promesse au bâtonnier, mais qu’il n’aurait pas respectée. Si cette information est vérifiée, on doit se demander ce qu’attend alors le bâtonnier pour faire réunir le conseil de discipline de l’ordre des avocats. Afin qu’une solution soit trouvée pour la victime, en attendant que l’avocat ne réponde de son escroquerie.
De l’autre côté, il y a le juge Acotie qui a désigné Me Amouzou. Celui-ci aurait-il fait profiter de l’argent consigné à celui-là ? Dans ce cas, seul le CSM pourrait, après enquête, le déterminer.
Mais dans un cas comme dans l’autre, il y a péril en la demeure. Le Togo qui veut intéresser ses fils de la diaspora et les étrangers à venir investir ne peut pas attirer lorsqu’au sein de sa justice, il y a de ces brebis qui sapent la confiance du citoyen.
S’agissant du député béninois AfoAmed, il a la responsabilité de rembourser les deux millions restants ; parce que des démarcheurs se sont partagé cet argent sans que la victime n’ait soldé. Et le défaut de solde est le fait du député qui a choisi de revendre le terrain à un tiers. L’immunité ne devrait pas donner lieu à des excès et autres abus des uns contre les autres.
Godson K.
Liberté N°3702 du Mercredi 21 Septembre 2022
Source : icilome.com