Togo: Entre l’AES et la CEDEAO, Faure Gnassingbé médiateur ou Trouble-fête?

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Faure Gnassingbé, Assimi Goita, Ibrahim Traoré, et Abdourahamane Tchiani

Avec la mise en place officielle de l’Alliance des Etats du Sahel, une organisation dont les membres ont exprimé clairement leur retrait de la CEDEAO sans possibilité de retour en arrière, les éventuelles missions de médiation entre les deux organisations sont devenues obsolètes. Pourtant, le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé continue de se targuer d’un hypothétique statut de médiateur en ouvrant gracieusement les portes de son palais aux délégations de l’AES.

Au dernier sommet de la CEDEAO en juillet 2024, en plus du président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, les Chefs d’Etats togolais et béninois avaient été cooptés pour mener une médiation auprès des Etats dissidents que sont le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Cette mission devient un véritable casse-tête chinois puisqu’à la veille de cette rencontre de l’organisation ouest-africaine, les 3 pays membres de l’AES ont tenu le 1er sommet de l’Alliance. Ils ont par ailleurs réaffirmé leur volonté irréversible de prendre leur distance de l’organisation communautaire.

Et c’est un secret de polichinelle qu’entre les deux organisations, ce n’est pas le grand amour. Pourtant le jeune doyen des Chefs d’Etats de la CEDEAO, Faure Gnassingbé qui n’a jamais soutenu les positions claires et radicales de l’organisation à l’égard des putschistes maliens, burkinabé et nigériens, continue d’entretenir de très cordiales relations avec ces derniers.

Pour preuve, en moins de 48 heures, Faure Gnassingbé a reçu deux délégations de deux des trois hommes forts de l’AES. D’abord une première délégation du Burkina Faso qu’il a reçu le 09 août et une seconde venue du Niger le lendemain 10 août 2024, qui ont chacun transmis « un message de fraternité et de solidarité ».

Comment Faure Gnassingbé peut-il être solidaire de l’AES tout en étant un maillon solide de la CEDEAO ?

Cette interrogation est une véritable énigme si on veut raisonner avec de la logique. Cependant l’énigme est vite résolue si on suit les positions tenues par Faure Gnassingbé dès les 1ers coups d’Etat militaire, notamment au Mali. En réalité, le régime de Lomé n’a jamais condamné clairement ces coups d’Etat militaire ni au Mali, ni au Burkina Faso, encore moins au Niger. Mieux, la diplomatie togolaise s’est empressée de surfer sur un certain « panafricanisme » proclamé par les militaires qui dirigent ces 3 pays.

Pour être on ne peut plus claire, le Chef de l’Etat togolais a été et demeure la voix dissonante au sein de la CEDEAO au moment où l’organisation tenait une position ferme. Et au moment où la CEDEAO a pensé pouvoir compter Faure Gnassingbé pour ramener les 3 Etats dissidents au bercail, aucun résultant probant n’est sorti.

Somme toute, entre l’AES qui relègue aux calendes grecques les questions de démocratie et la CEDEAO qui tente de questionner les polémiques liées aux limitations de mandats présidentiels, Faure Gnassingbé révèle peu à peu son choix. Point n’est besoin de rappeler que depuis son accession au pouvoir en 2005, le Fils de feu Eyadéma Gnassingbé multiplie les stratégies pour ne jamais quitter le pouvoir.

Source: lalternative.info

Source : 27Avril.com