Togo : Entre approximation, navigation à vue et bradage à tout va de Faure Gnassingbé, Ça craint le pire

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sani yaya, Alain Ebobisse et Zouréhatou Kassah-Traoré

La gouvernance atypique qui caractérise le régime RPT devenu UNIR a plongé le pays dans un système de surendettement insoupçonnable. L’économie togolaise s’essouffle au jour le jour. Cette situation met l’Administration publique en sérieuses difficultés. Il nous revient que depuis le début de cette année, les Fiches d’Autorisation des Dépenses ont été signées mais curieusement, le Système Intégré de Gestion des Finances Publiques devant permettre à toutes les structures du secteur public de bénéficier du financement reste toujours bloqué.

Les lignes censées être ouvertes pour donner à tous les services publics l’accès au financement se font toujours attendre et rares sont les services publics qui ont pu jusqu’alors entrer en possession du financement pour leur fonctionnement. Bien que les taux d’engagement soient généralement ouverts à 50% depuis plusieurs mois, l’acquisition des biens et services reste toujours lettre morte. En clair, les services publics sont privés des budgets de fonctionnement. La mauvaise gestion des fonds publics dans la grande impunité est couverte par la privatisation à tout va des biens publics notamment les banques, les structures sanitaires, les télécommunications, les infrastructures routières. Là-dessus, ce sont des partenaires étrangers qui tirent les gros dividendes. Et sans sourciller, ils rapatrient les capitaux. Ceci prive le pays de tout développement. Pour un simple scanner au CHU Sylvanus Olympio, il a fallu attendre au moins une décennie pour l’acquérir sur la base d’un partenariat public privé. Et pour le Directeur Général du CHU SO «Le CHU avait son scanner. Mais les difficultés de la gouvernance et surtout de la maintenance nous ont amenés à tenter une nouvelle expérience basée sur le partenariat public-privé qui délègue des responsabilités au partenaire», a indiqué Dr Yawo Agbobli, qui précise que les discussions ont été menées de façon à ce que «le coût soit accessible et raisonnable ». Et c’est bien 35.000 FCFA contre 25.000 auparavant. Un scanner 64 barrettes qui peut coûter autour de 400 millions, le gouvernement est incapable de sa gestion, cela cache bien de choses. Aujourd’hui, la conséquence immédiate, c’est le coût du scanner qui n’est pas très loin de ce qui est pratiqué dans les cliniques privées du Togo. Pour une politique sanitaire digne de ce nom, la privatisation de ce secteur devait être prohibée pour une meilleure accessibilité. C’est bien cette légèreté blâmable qui a conduit à la privatisation de la route Lomé-Kpalimé, une première. En effet, le gouvernement a conclu lundi 04 juillet 2023, un accord de recyclage d’actifs avec Africa50, pour le chantier de la route Lomé-Kpalimé.

L’accord a été paraphé par le ministre de l’Economie et des Finances, Sani Yaya, la ministre des travaux publics, Zouréhatou Kassah-Traoré et le président d’Africa50, Alain Ebobisse lors de la cérémonie d’ouverture du forum ‘Intra for Africa’ qui se tient dans la capitale togolaise. A travers cette entente public-privé, dit-on, le Togo cédera l’exploitation, l’entretien et des développements futurs de la nouvelle route longue de 120 km, à la plateforme d’investissement dans les infrastructures, qui cherchera un partenaire technique pour la gestion de l’infrastructure. En contrepartie, le pays se voit libéré, de tout ou partie, de la dette liée à la construction de la route. L’objectif poursuivi par l’exécutif est de dégager une marge de manœuvre budgétaire, en vue de la mobilisation d’autres financements. «Le recyclage des actifs est une initiative innovante menée par Africa50 qui permet aux gouvernements de monétiser des infrastructures en place par le biais d’une concession au secteur privé, les fonds reçus étant réinvestis dans d’autres projets prioritaires», a expliqué le Fonds. Le Togo reste le tout premier pays à signer cette convention. Une nouvelle aventure avec Africa 50 alors que les travaux de ce tronçon sont censés s’achever juin 2023. A ce jour, une bonne partie de la voie demeure en chantier. On rappelle à notre mémoire que les ministres Yaya et Kassa Traoré ont lancé mercredi 17 juin 2020 les travaux de réhabilitation et de renforcement de la Route N°5 Lomé-Kpalimé. Les travaux, confiés à l’entreprise EBOMAF, consistaient en l’aménagement d’une chaussée en 2×3 voies du tronçon Todman-Zanguéra (15 km), l’aménagement en 2×2 du tronçon Zanguéra-Noepé (8 km), et d’une chaussée de 2 voies entre Noépé et Kpalimé (91 km). Ces travaux sont complétés par des travaux d’aménagement de bassins de rétention d’eau à Todman, Segbé et Adidogomé. Dans la même veine, d’autres travaux d’aménagement de voiries et de réseaux divers seront effectués dans la ville de Kpalimé. Et les travaux devraient durer 36 mois soit 3 ans pour un coût global de 214 milliards FCFA. Théoriquement, les travaux devaient être livrés. A l’heure du bilan, pas grand-chose n’a été fait. Sans que le gouvernement ne situe le peuple sur les raisons du retard pris, on engage plutôt un autre saut dans l’inconnu. Comment peut-on faire confiance à un pouvoir qui mène le peuple en bateau ?

Source: Le Correcteur

Source : 27Avril.com