Annulés, retardés ou mal gérés, les concours au Togo deviennent un véritable cauchemar, surtout pour ceux qui les participent. Après l’annulation en novembre dernier du concours de la fonction publique de 2020, c’est au tour du cycle 1 de l’École Nationale de Formation Sociale (ENFS) de subir le même sort. Depuis le mercredi 8 janvier 2025, les candidats méritants du cycle 1 de la promotion 2024-2027 sont plongés dans le désarroi.
Créée en 1966, l’École Nationale de Formation Sociale (ENFS) a pour vocation de former des cadres capables de coordonner l’action sociale dans les milieux ruraux et urbains, tout en renforçant les capacités des communautés de base.
Mais, au fil des années, cette institution, autrefois perçue comme un tremplin vers l’avenir, a perdu de son éclat. Alors que ses diplômés peinent à s’insérer dans la vie active, la récente décision de fermer le cycle 1 après seulement un mois de cours vient confirmer une gestion incohérente qui ternit davantage sa réputation.
Pour le compte de la promotion 2024-2027, le concours d’entrée du 19 octobre 2024 a enregistré 446 candidats pour 50 places dans chacun des cycles 1 et 2. Cependant, à la proclamation des résultats, seuls 12 élèves ont été retenus au cycle 1, au lieu des 50 initialement prévus, et 59 pour le cycle 2, en contradiction avec les annonces officielles. Le désordre atteint son comble lorsqu’après à peine un mois de cours, la décision de fermeture du cycle 1 tombe contre toute attente.
Selon nos recoupements, le mercredi 8 janvier 2025, les étudiants du cycle 1 ont été invités à la direction de l’école en présence de la ministre de l’Action Sociale. Celle-ci leur a annoncé brutalement la fermeture du cycle 1. La raison avancée : éviter le gaspillage de ressources en payant des professeurs pour un effectif aussi réduit.
Cette décision, prise sans aucune considération pour les élèves concernés, illustre bien une gestion calamiteuse de l’institution. Les élèves retenus suite au concours ont investi des ressources importantes pour répondre aux exigences de la formation : location de chambres à Lomé, démission de leur travail ou abandon d’autres opportunités académiques.
Certains, avons-nous appris, venaient d’intégrer les cours après avoir été repêchés quelques jours plus tôt, à peine 48 heures avant cette annonce désastreuse. En les obligeant à retourner chez eux, le ministère de l’Action Sociale piétine leur mérite. À cela s’ajoute un silence méprisant quant aux dépenses engagées et aux préjudices psychologiques causés par cet abandon soudain.
L’annulation cette année du concours du cycle 1 à l’École Nationale de Formation Sociale soulève de nouveau des interrogations sur l’organisation des concours au Togo. Entre délais interminables, frais exorbitants pour la constitution des dossiers et annulations tous azimuts, les citoyens s’interrogent continuellement sur la gestion des institutions publiques et l’avenir de la jeunesse.
François Bangane
Source: lalternative.info
Source : 27Avril.com