Le système de fonctionnement des partenaires économiques et financiers est parfois incompréhensible. Alors que la CEET, la société de gestion du courant électrique au Togo est éclaboussée par un scandale de plus de 11 milliards qui a coûté le limogeage de son ancien Directeur Général en la personne de Mawoussi Kakatsi, la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) annonce le décaissement pour la même CEET d’une bagatelle de 25 milliards de FCFA pour le remboursement des dettes.
Au même moment, ceux qui ont pillé la société dans le refus d’honorer les engagements vis à a vis du Nigéria et ont transformé la CEET en un patrimoine privé continuent de circuler en toute impunité.
D’après nos investigations, l’ancien DG a réussi avec des complices à monter de faux dossiers laissant croire à l’Etat qu’ils étaient à jour des paiements des dettes. Les transactions frauduleuses avec la société sud africaine Connectafrica qui ont permis à l’ancien DG de détourner plus de 5 milliards de FCFA restent sans suite.
Pour vraiment se moquer du monde, l’ancien DG d la CEET, interpellé sur la question a fini par arguer que le trou creusé dans la gestion de la CEET a servi à financer les activités politiques du parti au pouvoir, notamment pendant la période électorale.
Faux, rétorquent les cadres de la préfecture d’Amou, Kakatsi n’a pas investi grand’chose dans le financement des activités politiques, ni dans l’Amou ni dans aucune autre localité.
Ce qui resserre davantage l’étau sur le DG qui est également attendu au tribunal dans l’affaire de limogeage arbitraire des cadres du département informatique, le sieur Taïrou et le sieur Laré sur qui il jetait plutôt la responsabilité d’avoir détourné les milliards de Tmoney consécutifs aux achats par le système mobile de l’énergie électrique.
C’est donc curieux que dans cette bourrasque restée lettre morte, on ne sait pour quelle raison, la BOAD décide d’éponger les dettes.
Ou bien les malversations trouvent une complicité parmi les partenaires, ou bien l’Etat togolais a donné des explications et des garanties à la banque Ouest africaine sur le scandale financier à la CEET et les dispositions de répression des acteurs de ces détournements.
Dans tous les cas, la nouvelle direction devrait prendre des mesures idoines pour que la gestion s’améliore. Seulement, d’après un économiste avisé, tant que les complices et les amis de l’ancien DG qui pour des raisons d’intérêt resteront sur place, le sieur Laré ne pourra réussir aucune réforme dans cette boîte derrière laquelle se niche toujours un certain Kakatsi qui tire sur les ficelles.
Le pot aux roses qui a éclaboussé l’ancien DG ont se rappelle, a été l’ordre donné pour payer des factures évaluées à des milliards de FCFA, des factures qui devraient retourner dans sa poche, étant donné que les sociétés auxquelles on devrait verser les milliards lui appartenaient directement ou indirectement.
Autre manœuvre qui a précipité son départ est la préparation au coefficient n+1000 du montant du contrat avec la société NTA du sieur Clément Awesso. Ils s’apprêtaient, les deux fossoyeurs à mettre la barre du contrat à 800 millions de FCFA, de quoi préparer une retraite dorée au DG Kakatsi et une bombance financière à Clément Awesso.
Le Chef de l’Etat, nous a on dit aurait courcircuité la manœuvre et chassé Kakatsi in extremis.
Mais la CEET n’est pas sortie de la turbulence de gestion et de gouvernance.
Si l’on ne prend pas des mesures adéquates à la situation, les 25 milliards de la BOAD passeront encore en perte et profit d’individus qui excellent dans les malversations.
Carlos Ketohou
Source : Independantexpress .net
Source : 27Avril.com