Togo : En voulant s’attaquer à Mgr Kpodzro, Abdou Assouma est devenu la Risée du monde

0
531
Aboudou-Assouma-a-cours-consitutionnelle-togo

Il avait à cœur de répondre à Mgr Philippe Fanoko KPODZRO, archêveque émérite de Lomé et parrain de la Dynamique éponyme qui soutien la candidature de Gabriel Messan Agbéyomé KODJO. Le prélat, il y a quelques jours, avait maudit jusqu’à la troisième génération les membres des deux institutions de la République (la CENI et la Cour constitutionnelle) qui ont joué un rôle important dans la réélection du président sortant Faure GNASSINGBE. Mal lui en a pris. Ce n’est pas le lieu, ni le moment pour le président d’une telle institution. Abdou ASSOUMA, le président de la Cour constitutionnelle a manqué une occasion de redorer l’image d’une telle institution.

Ils sont surnommés de par le monde les « Sages de la République », les membres de la Cour constitutionnelle. Mais ici, le plus souvent, leur sagesse ne se limite qu’à la blancheur de leur barbe. Le reste aucune neutralité, ni hauteur dans leur décision ou prise de position. Démonstration a été encore faite lors de la prestation de serment de Faure GNASSINGBE ce dimanche par Abdou ASSOUMA devant la face du monde.

Cette sortie du président de la Cour constitutionnelle du Togo renforce davantage le doute sur l’indépendance des institutions togolaises. Des institutions au botte du pouvoir et prêtes à tout faire même en nouant des pactes avec le diable pour la conservation du pouvoir. Dans ces conditions, la fiabilité des résultats des élections publiés par ces institutions est même sujette à caution.

De ce fait, les dernières réformes institutionnelles opérées sous l’égide de la CEDEAO, la communauté sous régionale, ne sont que de la poudre à l’œil. Le problème demeure car le mal est si profond.

L’ancien président américain Barack OBAMA a raison quand il déclarait que « l’Afrique a plus besoin d’institution forte que d’homme fort ». Car comment comprendre que le président d’une institution de la République, à un moment solennelle où les projecteurs du monde sont braqués sur lui puisse faire cette déclaration. Ceci n’est possible que dans un pays gondwanais comme il l’a si bien avoué : « Ici ce n’est pas l’église de Mgr KPODZRO où il intronise le président d’une république gondwanaise c’est-à-dire qui n’existe pas. Elle n’existe que dans leur imaginaire», a glosé ASSOUMA. Parler sur un ton moqueur d’un candidat ou son parrain à une élection dont vous êtes censé être l’arbitre révèle déjà du parti pris. Cette allocution viendrait d’un membre du staff du parti au pouvoir choquerait moins. Encore que après la compétition électorale, le vainqueur doit en principe tendre la main aux vaincus. Surtout dans le contexte actuel du Togo où le principal challenger revendique encore la victoire. Le discours doit être beaucoup plus mesure ; un discours d’apaisement et de main tendue. Mais la président de la Cour constitutionnelle en a cure.

Il est allé plus loin en menaçant Mgr KPODZRO de prison malgré son âge : « Si d’aventure, par mégarde ou étourderie quelqu’un s’y oppose. La force doit rester à la loi dans sa rigueur quel que soit l’âge de son auteur. La loi est égale pour tous. On ne peut pas se réfugier derrière son âge pour défier l’autorité de la loi. Même sur une civière son auteur doit répondre de son acte devant la justice ».

En proférant ces menaces, le juge Abdou ASSOUMA a oublié qu’il n’est pas partie aux élections. Mais en arborant sa tunique de militant, il s’est dévoyé de son rôle de gardien de la constitution togolaise qui requiert de lui la neutralité et l’indépendance.

En voulant être plus royaliste que le roi, ASSOUMA n’a pas rendu service à l’ancien-nouveau président investi. Au contraire, on a senti la gêne de intéressé et même de toute la salle. A tel enseigne quand il a dit qu’il va arrêter, chacun a poussé un ouf de soulagement car le supplice est trop grand.

Le doyen ASSOUMA a par sa sortie non seulement ravi la vedette au président investi mais a encore révélé à la face du monde toute l’étendue de la prostitution de nos institutions. Il a déçu plus d’un. Même mon petit neveu avec qui je regardais les petits écrans, l’a aussi remarqué et m’a interpellé en ces mots : « tonton, n’est pas que le juge ne doit pas faire montre de parti pris ? ».

Francine Dzidula

Source : Togo Scoop Info

Source : 27Avril.com