Avant le début de la campagne électorale ouverte le vendredi 14 juin dernier, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a organisé le tirage de l’ordre de passage des têtes de listes sur les médias publics en présence des représentants des partis et des candidats indépendants en course pour les municipales dont les listes ont été validées par la Cour Suprême.
En effet, une nouvelle modification introduite par la HAAC donne quitus seulement aux partis politiques, regroupements de partis politique ou listes de candidats indépendants ayant fait acte de candidature dans au moins la moitié (50%) des 117 communes, à faire passer leurs messages et déclarations sur les médias officiels.
Le nombre de partis qui respectent la nouvelle disposition est passé à trois au lieu d’un seul précédemment, lorsque la loi avait prévu 75% de quota. Ces formations politiques sont : le parti Union pour la république (UNIR) qui a fait acte de candidature dans 94 des 117 communes soit 82%, l’Alliance Nationale pour le changement (ANC) dans 72 des 117 soit 63% et la C14 dans 63 des 117 soit 55%.
Il sera accordé aux candidats de ces trois formations politiques, 3 interventions sur Radio Lomé, Radio Kara et la Télévision togolaise. La durée d’émissions radiodiffusées ou télévisées est fixée en application des critères définis à l’article 13 d’un arrêté de la HAAC, à savoir 3 intervention de 5 minutes au maximum sur les radios et télévision susmentionnées. Les candidats de ces formations politiques ont également droit à 3 publications d’une ½ page dans le quotidien national, Togo-Presse.
Comme on le constate, le parti de l’opposant historique ne fait pas parti des formations politiques qui ont fait acte de candidature dans 50% des communes. Un énième affront pour l’ex grand parti de l’opposition, dont le président a été proclamé, au sortir des dernières législatives Chef de file de l’opposition (avec ses sept députés obtenus lors de la dernière législative) mais n’a plus d’assise nationale.
La descente aux fers continue…
Depuis son accouplement avec le pouvoir en 2010, l’Ufc aligne des jours difficiles. Le parti de l’opposant historique s’est complément désagrégé. En effet, en 2010), le parti perdait son unité avec l’exclusion d’une liste de ses hauts lieutenants. En 2013, c’est Dimon Oré, Nicodème Habia et leur bande, les « réformistes rebelles », comme on les a qualifiés, qui ont été éjectés du parti. Leur tort aura été d’avoir dénoncé d’abord l’accord entre le parti au pouvoir Rpt devenu Unir et le parti Jaune, ensuite les intentions inavouées de certains cadres, notamment Elliot Ohin, à vouloir rallier UNIR. Ce sont là les feuilletons enregistrés en internes.
Sur le plan externe, c’était aussi le désamour entre l’UFC et le peuple. Cela a été acté lors des législatives de 2013 où le « parti jaune » n’a obtenu que 3 députés. Mais avec l’organisation tronquée des législatives du 20 décembre 2018, l’UFC s’est refaite une petite santé avec l’obtention de 7 députés. Ce qui a valu à son président, Gilchrist Olympio de se faire proclamer Chef de file de l’opposition. Depuis, l’on croyait le parti désormais à l’abri des soubresauts, surtout avec cet air de sérénité apparente qu’affichent les reliques du parti « Détia ». Mais visiblement, la résurrection annoncée du parti jaune ne se produira pas de sitôt.
Aujourd’hui, l’UFC est incapable de se positionner dans au moins 50% des communes. Une donne qui vient confirmer la santé fragile de ce parti qui ne doit sa survie qu’au bon vouloir du régime de Faure Gnassingbé. Plus que jamais l’UFC se retrouve au tournant. Selon nos informations, certaines voix au sein du parti se posent la question de savoir s’il n’est pas temps de rechanger d’orientation.
« L’UFC a perdu sa popularité d’antan. C’est bien triste. Ce parti est devenu une béquille du pouvoir qu’autre chose », analyse un politologue. En fait, l’Ufc a tout perdu, puisque « l’accord signé avec Faure Gnassingbé n’a jamais été respecté ».
Il y a quelques mois, c’est sur un gout amer que le fils du père de l’indépendance a constaté l’échec cuisant de l’accord « historique » qu’il a signé avec le Rpt /Unir pour lequel il a payé personnellement un lourd tribu politique allant de la scission de son parti à sa mort politique avec le désamour cinglant du Peuple togolais qui nourrit un fort sentiment d’avoir été trahi par son « guide ».
Source : Fraternité No.318 du 19 juin 2019
27Avril.com