Les Togolais étaient aux urnes le 30 juin dernier pour élire les 1527 conseillers municipaux répartis dans les 117 communes. 24 heures après le scrutin, les premières tendances ont commencé par tomber. La nouvelle configuration politique lève un peu plus le voile sur l’appréciation que les Togolais font des faits et gestes de certains partis politiques ces derniers temps.
Les Togolais ont voté dimanche, dans le calme, pour élire leurs Conseillers municipaux lors des premières élections municipales depuis 32 ans. Alors que plus de 3,4 millions électeurs étaient appelés aux urnes, l’élection a été marquée par une faible participation dans la capitale et le boycott par une partie de l’opposition, a constaté certains observateurs.
Mais du côté de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) on n’a pas eu le courage de faire le même constat à la première sortie. Au soir du scrutin, quelques heures après la fermeture des bureaux de vote et la fin des opérations de dépouillement, le Président de la CENI, Tchambakou Ayassor a déclaré le taux de participation autour de 60 et 65 %. Le sieur Tchambagou reviendra 48 heures plus tard pour revoir à la baisse son taux déclaré pour le mettre à 50,5%. Le Président de la commission a également jugé « satisfaisant », le déroulement global du vote. Mais là n’est pas encore le débat.
Selon les informations issues des bureaux de vote de Lomé et de la région des Plateaux, le parti au pouvoir (Unir), la Coalition de l’opposition C14 et l’Alliance nationale viennent régulièrement en pole position dans plusieurs localités à en croire les résultats affichés. Sans entrer dans les détails, ces premières tendances ne sont que la résultante du schéma actuel de la scène politique au Togo.
En effet, les partis politiques et les associations dites indépendantes, qui ont accompagné le parti au pouvoir aux dernières législatives, ont été sévèrement sanctionnés par les électeurs. Ainsi, dans plusieurs localités ces partis considérés à tort ou à raison comme des ailes marchandes du pouvoir cinquantenaire se sont retrouvés avec des reliquats de voix.
Le sort a été presque le même pour les partis comme, le Togo Autrement ou Santé du peuple qui sont sortis dernièrement du regroupement des 14 partis de l’opposition. La sentence a été tout autant pour le club dit
« rénové » conduit par Agboyibo du Car avec ses suites Mcd et le Nid. « Je crois que les électeurs ont voulu montrer à ces partis leurs désapprobation par rapport à leurs comportements notamment dans le débat politique. Ces gens sont considérés comme des traîtres que les populations ont sanctionnés dans les urnes », a indiqué un observateur avant d’ajouter «les leaders politiques doivent comprendre qu’aujourd’hui, les populations comprennent les enjeux, de même que les faits et gestes des uns et des autres».
En outre, aujourd’hui plus jamais, le caractère illégitime des législatives du 20 décembre 2018 se révèle au grand jour. Si non comment comprendre que les partis politiques avec des députés à l’Assemblée Nationale, en l’espace de six mois, seront incapables de faire élire ne serait que leurs têtes de liste dans les mêmes circonscriptions où ils ont été déclarés élus.
Source : Fraternité No.319 du 03 juillet 2019
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