Togo – Elections législatives et régionales, qu’en pensent les citoyens ?

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A un peu plus d’un mois d’importantes échéances électorales au Togo, l’effervescence habituelle entourant le processus n’est réellement au rendez-vous. Quelques témoignages recueillis attestent d’un désintérêt des populations à l’égard de ce double scrutin prévu pour le 20 avril prochain. Mais à qui la faute ?

La fin de la mandature de l’actuelle législature en décembre dernier n’a été qu’un fait divers pour la majorité des togolais. L’incertitude qui avait entouré la date des élections jusqu’aux précisions apportées plus tard par le gouvernement n’a visiblement pas inquiété les citoyens. Ainsi c’est sans aucune pression que le gouvernement en place a choisi la date du 13 avril 2024 pour la tenue des élections couplées avant de le reporter d’une semaine sans qu’on en sache les véritables raisons.

Face à cette curieuse attitude, la rédaction s’est approchée de quelques citoyens pour recueillir leur avis.

Sur ses impressions à l’égard du processus électoral actuel, M. Komlan A., cadre dans une institution financière à Lomé, déclare : « J’ai l’impression que ces élections sont une affaire entre les politiciens ; ils ont augmenté le nombre de députés et arrêté une date entre eux là-bas ». il a ajouté «  en réalité, nos problèmes n’intéressent pas ces députés et politiciens. Par exemple, on nous prélève 5% de nos salaires pour une assurance maladie universelle dont on ne connait pas les contours. Aucun politicien n’en parle ! ».

Pour Mme Piou D., Commerçante à Lomé, « les élections n’ont jamais changé quoi que ce soit au Togo et ce n’est pas celles-ci qui feront exception. D’ailleurs nos difficultés économiques et sociales n’ont jamais été les priorités des politiciens ».

Qui est responsable de cette lassitude des populations ?

A l’analyse, les responsabilités sont partagées par tous les acteurs politiques togolais, opposition comme gouvernant. Cependant, il faut relever que l’interdiction systématique par le gouvernement des manifestions publiques, des regroupements publics d’information des populations, des séminaires organisés par les Organisations de la Société Civile, est en grande partie la cause de cet désintéressement des populations. A quelques semaines du début des campagnes électorales, les manifestations publiques demeurent encore une exception au Togo, le principe étant l’interdiction.

Face à ce désintéressement, l’unique véritable enjeu du double scrutin du 20 avril 2024 risque d’être le taux participation des populations.

Source : icilome.com