Togo, Effectivité de l’allocation de départ à la retraite dès janvier 2020 : Faure Gnassingbé a berné les personnes du 3ème âge

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Dans son allocution lors de la célébration de l’indépendance du Togo en 2019, Faure Gnassigbé a promis l’effectivité de l’allocation de départ à la retraite dès janvier 2020. Six mois plus tard, la mesure n’est toujours pas mise en œuvre.

« Nous restons attachés à la recherche de l’amélioration des conditions de vie des citoyens. J’ai instruit, dans ce sens, le gouvernement de prendre en compte – dans le cadre du prochain budget – les préoccupations visant à améliorer le pouvoir d’achat, à travers la revalorisation – dès janvier 2020 – de la valeur indiciaire. Dans la même dynamique, le gouvernement intensifiera les consultations et engagera les études actuarielles nécessaires pour la reprise – toujours dès janvier 2020 – de l’allocation de départ à la retraite, d’une façon soutenable et compatible avec la poursuite des efforts d’assainissement de nos finances publiques. De plus, les dispositions sont d’ores et déjà prises pour la construction de deux locaux qui seront mis à la disposition des associations pour servir de maisons des retraités ». Ces promesses émanent du chef de l’Etat Faure Gnassingbé. Elles ont été faites lors de son allocution sur l’état de la nation, dans le cadre de la célébration de la fête de l’indépendance du pays, le 27 avril 2019.

Cette décision du chef de l’Etat de remettre en place le paiement des indemnités de départ à la retraite a suscité de l’enthousiasme au sein des personnes du 3ème âge. « Quand nous avons suivi le discours du chef de l’Etat, nous avons eu l’impression d’avoir été enfin entendus. C’est l’une des doléances que nous avons portées devant l’autorité depuis plusieurs années. Cette annonce nous a réjouis », indique un responsable syndical. « C’est simplement une injustice qui va être corrigée, si le gouvernement se décide à verser les indemnités de départ à la retraite. Nous y avons droit. Les textes internationaux ratifiés par le Togo le recommandent », souligne un fonctionnaire admis à la retraite.

Ceux qui, à l’annonce de cette mesure par le chef de l’Etat, ont douté du chef de l’Etat, ont revu leur appréciation quelques mois après, à la faveur d’une sortie du ministre en charge des droits de l’homme, Christian Trimua. Ce dernier met l’eau à la bouche des retraités en réitérant la décision de reprise du versement de l’allocation de départ à la retraite. Le 13 décembre 2019, au cours d’une conférence de presse destinée à faire le bilan des droits de l’homme dans le pays, il confirme l’effectivité de cette allocation à compter du premier mois de l’année 2020. Il revient également sur la construction de deux maisons de retraite ainsi que la ratification de la loi sur la protection des personnes âgées.

De janvier à mai 2020, les retraités ont espéré la mise en œuvre de la mesure, en vain. C’est le statu quo. Curieusement – et c’est ce qui en rajoute à l’exaspération des ces personnes vulnérables – aucune information n’émane du gouvernement pour situer les intéressés. C’est le silence radio. « Cela fait six mois que nous attendons que le gouvernement mette en œuvre la reprise de l’allocation de départ à la retraite. Nous attendons, mais ne voyons rien venir. Même au niveau des institutions en charge de la question, nous n’obtenons aucune information. Pourtant, l’annonce a été faite par le chef de l’Etat lui-même et réitéré par son ministre. C’est comme si cela a été fait juste pour nous berner », déplore un retraité.

Il est vrai, et plusieurs événements l’ont démontré, que Faure Gnassingbé n’est pas prompt à respecter la parole donnée ou les promesses faites. Mais pour une fois, il doit honorer l’engagement pris devant ses députés en déclarant l’effectivité de l’allocation de départ à la retraite dès janvier 2020. Il s’agit ici des personnes âgées et donc vulnérables. La crise de la Covid-19 vient aussi compliquer leur situation. Cette forme d’ingratitude envers des fonctionnaires admis à la retraite ne risque pas d’encourager les actifs encore en service à la probité et au respect de la chose publique.

G.A.

Source : Liberté

Source : 27Avril.com