Il est des heures où nombre de Togolais se prennent à rêver d’un président autre que le leur, et à vouloir échanger le fils d’Eyadema contre n’importe quel autre président africain. Le désir s’avère vivace, surtout lorsqu’ils se connectent aux réseaux sociaux et lisent, entre autres actualités, que tel président a fait ceci pour son peuple, tel autre a inauguré quelque infrastructure pour le bien des populations, tel autre encore a quitté son poste après avoir fini son mandat.
Le bouquet, c’est quand leur pays est à la risée des uns et des autres sur la toile, tout simplement en raison de la situation où gît le Togo politiquement parlant. Ainsi, quand on parle de démocratie, le Togolais qui s’avise de pousser loin le débat sur les plateformes, se voit reprendre vertement et du même coup lancer à la figure des propos comme « Occupez-vous de votre pays d’abord », « Tu veux donner des leçons de démocratie, toi aussi ? ».
Le caquet est vite rabattu. Non, c’est assez qu’ils aient un président qui est à la remorque des autres, loin, bien loin derrière ses pairs. La semaine qui vient de s’écouler aura ajouté à sinistrose. Le parallèle entre le successeur d’Abdoulaye Wade, Macky Sall et Faure Gnassingbé qui n’est autre que le successeur de son père en aura été la cause. Lorsqu’un analyste se fend de la comparaison qu’en moins de sep (7) années, le premier a réalisé plus de choses que n’a pu faire le second, quand même ce dernier en est à sa quatorzième année de règne, les voilà mis à quia, ne sachant comment trouver la répartie. Les Togolais pourtant friands de la publication dudit analyste, n’ont su se défendre.
Comment aurait-il pu en être autrement ? Beaucoup d’abonnés Togolais ont été loin de défendre l’indéfendable. Ils n’ont fait que lire les commentaires qui, pour être désobligeants, n’en étaient pas moins véridiques. Chaque pays a ses réalités, soit, mais qui peut nier que Macky Sall, malgré tout ce qu’on peut lui reprocher, a fait mieux que le tyranneau de Lomé 2, mutatis mutandis ? Certains Sénégalais, quand le journaliste a même invoqué l’idée d’un échange de président, ont dit préférer de loin leur Macky à ce « dictateur » Faure.
Les passes d’armes semblaient byzantines, mais cela reflète au plus juste la réalité, hélas. Encore une fois, par le fait même des autorités togolaises, le pays s’est une fois encore retrouvé la risée de tous.
Source : Le Correcteur No.857 du lundi 21 janvier 2019
27Avril.com