Après plusieurs mois de grèves, le gouvernement est parvenu à un accord avec la Coordination des Syndicats de l’Education du Togo (CSET) et la Synergie des Travailleurs du Togo (STT) notamment sur le statut particulier des enseignants. Les deux parties ont paraphé l’accord jeudi dernier en présence du chef du gouvernement. Mais la question est de savoir est-ce une solution définitive à la crise ou un accord juste pour sauver l’année scolaire en cours?
Le document signé par le gouvernement et les centrales syndicales devraient permettre une accalmie dans le secteur de l’éducation plongé dans une crise depuis des années. Mais certaines inquiétudes restent en l’état au regard de ce qui s’est passé lors des années précédentes.
Un accord de dernière minute….
L’accord conclu par les centrales syndicales et l’exécutif peut se résumer en dix points essentiels destinés à améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants. On peut citer la revalorisation progressive des primes . Dans ce sens, un milliard de FCFA sera octroyé dès cette année. Les 9/10 des fonds seront accordés en fonction des grades et 1/10 le sera à partir de critères objectifs de mérite conformément aux dispositions du statut particulier. En 2019, 1/5 du budget national qui sera alloué au secteur de l’éducation sera encore retenu comme primes.
Le gouvernement s’engage également à revoir à la hausse la subvention à l’enseignement confessionnel au terme d’une convention qui sera signée très bientôt. En outre, un projet de loi sur l’orientation de l’éducation nationale sera soumis aux députés. Il intègrera les valeurs d’éthique et morale. Les deux parties sont tombées également d’accord sur la création d’un cadre de suivi et évaluation sur la mise en œuvre de l’accord signé. Un comité devra être mis en place d’ici deux semaines.
Le statut particulier des enseignants et son application interviendra dans les trois mois prochains. Et justement, pour ce faire, une procédure d’urgence doit être décréter au niveau de l’Assemblée nationale. C’est ce qu’a laissé croire l’un des membres de la CSET en la personne de Pascal Soklou. Selon lui, Gilbert Bawara « a annoncé que le gouvernement saisira le plus tôt possible l’Assemblée Nationale afin que les débats et amendements sur le Statut Particulier des enseignants aient lieu dans le courant de la session en cours et que le texte soit adopté dans un bref délai ».
Pour matérialiser sa bonne foi, le gouvernement a décidé de libérer les enseignants détenus à Kara. Au vu du scénario, c’est un accord qui a été signé à la dernière minute. Au vu du scénario, c’est un accord qui a été signé à la dernière minute. Toutefois, certaines interrogations demeurent notamment s’il s’agit juste d’un accord pour empêcher une année blanche.
Un accord juste pour sauver l’année scolaire ?
C’est devenu la marque de fabrique du gouvernement togolais de trouver un accord avec les syndicats à quelques semaines des examens de fin d’année avec les centrales syndicales. En effet, sur les trois dernières années, on a constaté le même scénario. A trois mois des examens de fin d’année, l’exécutif parvient toujours à un accord avec les centrales syndicales « pour que les élèves puissent finir l’année ». On souvient notamment des engagements, pris lors de l’année 2014-2015 par le gouvernement Ahumez-zunu. Situation quasi similaire l’année dernière. D’ailleurs, c’est le non-respect de ces différents engagements qui a obligé les centrales syndicales à durcir leurs mouvements durant l’année scolaire en cours. Mais les autorités en charge de l’éducation ont encore sorti la veille recette qui semble toujours marcher.
Conséquence, certains enseignants ayant sans aucun doute compris qu’ils se dirigent peut être vers un nouveau camouflet ont décidé de poursuivre les mouvements de débrayages jusqu’à satisfactions totales de leurs revendications.
« Depuis quelques années, le secteur de l’éducation nationale est confronté à des crises et mouvements sociaux récurrents. Cette situation à un impact négatif sur les activités scolaires et pédagogiques et sur la qualité du système éducatif. Elle est également préjudiciable à la sérénité dans ce secteur, à la paix publique et à la stabilité sociale », résume le premier paragraphe du protocole d’accord signé entre le gouvernement et les centrales syndicales. On espère, que cette fois ce n’est un accord juste pour sauver l’année scolaire mais une réelle volonté de ramener de la sérénité dans le secteur de l’éducation. Il serait temps.
Koffi Miboussomékpo
Source : Fraternité
27Avril.com