Faure Gnassingbé a pris part du 20 au 22 juin dernier à la deuxième édition du Forum économique de Doha au Qatar. Ce forum ayant réuni une batterie de représentants d’institutions financières internationales, d’entreprises et de diplomates, ambitionne de pouvoir offrir des plateformes d’interactions qui permettent aux différents acteurs internationaux de se rencontrer afin de mener une réflexion sur les meilleures stratégies devant relever les défis économiques liés à la conjoncture internationale, et assurer une reprise de la croissance dans les différentes parties du monde.
Si la crise sanitaire et l’insécurité dans la sous-région ont constitué l’ossature de l’intervention du fils de Gnassingbé Eyadema, la Présidence togolaise voit dans ce forum, « l’occasion de nouer de nouveaux partenariats pour la mise en œuvre des projets prioritaires de la Feuille de route 2020-2025 ». Pour faire du Togo un pays « en paix, une nation moderne avec une croissance économique inclusive et durable » comme le veulent les grandes lignes de la fameuse feuille de route gouvernementale qui se décline en trois axes stratégiques et 10 ambitions, quoi de plus naturel que de faire appel aux investisseurs ? Cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, l’Émir de l’État du Qatar et Faure Gnassingbé n’ont-ils pas consolidé la cooptation de leur pays respectif à seule fin de mener à bien les enjeux économiques qui sous-tendent cette feuille gouvernementale ? Seulement, on ne sait si cet accord accouchera de réalisations à la hauteur des attentes des Togolais. On doute qu’il en soit autrement, du moment que les autorités togolaises ont toujours fait montre d’un cruel manque de suite dans tout ce qu’elles entreprennent. Hier, on nous vantait un Plan national de développement (PND) qui finalement n’est ni chair ni poisson.
Aujourd’hui, la feuille de route 2020-2025 vient grappiller quelques minutes de gloire, sans que l’on soit là encore rassuré de sa réussite. Le gouvernement veut avec cette feuille de route garantir la couverture santé et l’accès aux services de base à tous et une éducation accessible au plus grand nombre et en phase avec le marché du travail, mais le même gouvernement affiche son mépris pour les hôpitaux publics (le chef de l’État le premier) et pour une éducation qui n’a d’éducation que le nom. Assurer la sécurité, la paix et la justice pour tous quand la justice reste aux ordres, c’est du joli ! Comment se piquer de solidifier les structures de l’État et stabiliser ses comptes publics quand la lutte contre la corruption n’a jamais abouti ? Comme le mort-né PND, les grandes lignes de cette feuille de route sont éclatées. Réussir d’aussi grandes entreprises nécessite une détermination à secouer le cocotier et à assainir les caisses de l’État, quitte à s’en prendre aux gros bonnets. Autrement, Faure peut se rendre aux Inuits pour nouer des coopérations, on ne sera pas plus avancé.
Sodoli Koudoagbo
Source : Le Correcteur / lecorrecteur.info
Source : 27Avril.com