Christine Deviers-Joncour est une icône protagoniste, la vieille dame devenue une figure des réseaux complotistes, diffusant sur messagerie ses propres théories délirantes. Ce vent que soufflait la « putain » de la République Française semble s’abattre sur le Togo sous Faure Gnassingbé. C’est du jamais vu durant les trente-huit années du règne du Gal Gnassingbé Eyadema. On observe un soi-disant leadership féminin qui s’apparente à un concours de mode. Et chaque actrice dispose de son réseau de propagandistes ou de communicants. Parmi elle, la « charmante » dame Sandra Ablamba Johnson. Elle apparait bien titrée, d’abord Ministre ensuite Secrétaire général de la Présidence de la République et se glorifie du rôle de Gouverneur du Togo auprès de la Banque mondiale. Cette dernière semble être la préférée du moment au point de narguer les autres. Mais ce faisant, elle ignore que ce n’est que « 99 jours pour le voleur, un jour pour le grand patron », juste un déclic pour être mis au rebut. Surtout que les fleurs finissent toujours par être fanées. Et le revers de la médaille ne tardera pas quand on utilise la position dominante pour brimer les autres.
Les derniers épisodes en date : la célébration en mi-juin de l’indice de développement humain qui selon les vuvuzelas est passé de 0,539 en 2021-2022 à 0,547 en 2023-2024, puis la présentation du Cadre de Partenariat Pays (CPP) 2025-2029 le 12 juillet 2024 et la nouvelle exhibition dénommée premier « Rapport Business Ready 2024 du Groupe de la Banque Mondiale » du 7 octobre 2024. Selon la BM, le rapport B-Ready fournit des éléments concernant les réformes qui contribuent au renforcement du secteur privé. Et au même moment, le taux de pauvreté qui était à plus de 58% est estimé à 42,4% en 2023 et espère-t-on qu’il chute pour atteindre 36,1% en 2026 (Banque Mondiale, 2024). Mais cela n’empêche pas les Togolais de faire de dépotoir en dépotoir pour atténuer leur faim. Bref, les efforts faits dans le cadre de la réforme règlementaire, entre autres, sont louables et peuvent être appréciés de diverses manières.
Dame Ablamba Johnson dont l’étoile brille très forte en ces moments est d’abord nantie d’un Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion à l’Université de Lomé, en 2022 a soutenu une Thèse doctorale à l’Université de Lomé, PhD… Elle déambule à la Présidence de la République Togolaise, championne de l’événementiel et ses images inondent la toile dans plusieurs titres. Et depuis un moment, beaucoup se demandent ce que sait qu’un « Gouverneur de la banque mondiale au Togo ». A priori, rien d’extraordinaire puisqu’il ne s’agit que du représentant du pays tiers (Togo) au Conseil d’administration de la BM. Ce rôle n’est pas nouveau ni spécifique au Togo car, d’autres pays membres du groupe de la BM en disposent. Mais ce rôle est souvent réservé au Ministre de l’Économie et des Finances ou à celui de la Planification. Ce qui de facto revenait à M. Sani Yaya dans le gouvernement précédent. Toutefois, c’est à la discrétion du Président de la République de désigner son préféré. La preuve est que bien avant c’était le ministre Kossi Assimaïdou qui jouait discrètement ce rôle avant l’effondrement du ministère de la Planification et plus loin, c’était la personne de Kwassi Klutsè, ancien Premier Ministre et maître du ministère de la planification et du plan.
Et pourtant dans le film Star War, Chewbacca disait que les grands pouvoirs viennent avec de grandes responsabilités. Mais c’est le contraire au Togo avec des pouvoirs confisqués pour s’offrir des privilèges indécents. La nouvelle posture de Sandra Ablamba Johnson, mérite d’attirer l’attention sur un phénomène qui est susceptible de donner des suites préjudiciables à l’harmonie gouvernementale et à la sérénité dans le fonctionnement de l’exécutif. La bonne dame répond aux fonctions de Secrétaire générale de la Présidence de la République. Ce n’est pas elle qui inaugure ce poste, et le Togo en a connu un grand nombre, du Père au Fils, qui avaient excellé plutôt sans tambour ni trompète. Si elle est aussi Gouverneur de la BM pour le Togo et là encore, ce n’est qu’une représentation figurative. Mais qu’elle en vienne à damer les pions et supplanter le Ministre de l’Économie et des Finances, et même la Première Ministre, cheffe du Gouvernement dans la communication gouvernementale, c’est dire qu’il y a péril en la demeure. Sa prépondérance peut donner raison à ses détracteurs et même aux confrères journalistes qui lui prêtent la force de bloquer la nomination des trois (3) membres restants de la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), par le président Faure Gnassingbé, pour compléter les six (6) élus de l’Assemblée Nationale pour la prise de fonction effective du nouveau bureau de l’instance de régulation.
Les détracteurs pensent que la « Marie-Madelaine » du gouvernement transitoire de Tomegah-Dogbe aurait perdu ses candidats aux dernières élections du Conseil National des Patrons de Presse (CONAPP) et aussi ses choix n’auraient pas été pris en compte par le parlement lors de l’élection de ces six (6) membres. Ça fait banalement dix (10) mois que les confrères Arimiyao Tchagnao (directeur du journal Nouvelle Opinion), Aimé Ekpe (directeur de L’équipe), Sas Gawou (animateur émission à Radio Kanal FM) sont contraints au chômage et sans ressource pour des pères de famille.
Semble-t-il qu’il y’a aussi un grand enjeu de gestion de la caverne d’Ali Baba à ce poste de SG et ce qui peut facilement rendre fou. Alors disposant d’une caisse noire à satiété, la métamorphose est rapide et toutes les occasions sont des opportunités pour dépenser les deniers publics et pour afficher l’opulence (induite) au peuple qui tire le diable par la queue.
Les assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale de cette année 2024 ont eu lieu du 21 au 26 octobre à Washington. Selon la communication officielle, le pays de Faure Gnassingbé a été représenté par « une forte délégation de haut niveau conduite par la Ministre, Secrétaire Générale de la Présidence et Gouverneur du Togo près la banque mondiale et le FMI, Dr Sandra Johnson Ablamba. Le Ministre de l’économie et des finances Georges Barcola ainsi que des cadres de l’administration publique font partie de cette délégation ». Une secrétaire générale du gouvernement dans le rôle du Ministre de l’Économie et des Finances ?
Tout apparait comme si ce gouvernail enregistre plus de fissures et dont la première conséquence sera le renforcement des différentes factions gage d’accroissement de la misère des populations. La première illustration est l’absence des réunions de Conseil de ministre sous la présidence de Faure Gnassingbé. Visiblement c’est tout comme si le pouvoir est orphelin. Mais on verra si le Tango de Sandra Ablamba va continuer par raisonner « Faurcé ». Si Sandra qui avait manqué de peu le ministère stratégique de l’Économie et des Finance d’août 2024, continuera son glin-glin. Également la question des nouveaux membres de la HAAC se pose avec acuité. Ces concitoyens qui faisaient leur petit métier de journalisme avec amour pour la plupart sont devenus des chômeurs car contraints de ne plus exercer comme journaliste depuis près d’un an. Dr Sandra Ablamba Johnson doit plutôt aider à trouver une solution rapide si tant est que ce qui se murmure est réel. Il y va de l’image du Togo car c’est les actes du même parlement qui avait voté la 5ème République qui a également élu les membres de l’actuel bureau de la CNDH. Enfin, ce que les gouvernants africains doivent comprendre est que ces institutions comme la BM et le FMI ne viennent pas pour développer les pays « Pauvres ». Elles proposeront toujours des outils de dépendance. Alors pour nos pays, c’est à nous-mêmes de prendre des mesures pour produire les biens et services pour la satisfaction de nos besoins réels et cesser d’importer tous ce qui peut pousser sur nos sols. « On ne développe pas, on se développe », disait à juste titre le Professeur Joseph Ki-Zerbo.
B. Douligna
« TAMPA EXPRESS » numéro 0068 du 30 octobre 2024
Note:
Cet article n’a pas plu au ministre Sandra Ablamba Johnson, ni à la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), l’autre suppôt du régime en place au Togo, qui a suspendu le journal pour 3 mois à partir du 5 novembre. La HAAC continue donc sa croisade éhontée contre la presse critique du régime corrompu de Faure Gnassingbé.
Source : 27Avril.com