Mon pressentiment est que ceux qui entourent le Président de la République et le conseillent dans tous les domaines pour le pays, le conseillent mal. On sent qu’il veut réussir à la tête du pays mais il ne peut pas et il ne pourra jamais parce qu‘il a de mauvais conseillers qui l’entourent alors qu’en 2025 ça fera 20 ans qu’il dirige ce pays. Un âge adulte dans la vie d’un homme. Le bilan n’est pas du tout flatteur pour lui à la tête du pays. Qu’il prenne les choses en main lui-même et se passer de ses conseillers qui ne lui disent pas ce qu´il doit faire et ce qu´il ne doit pas faire. Un conseiller ne flatte pas.
Je l’ai dit dans mon courrier de 2015 avec tous mes respects pour lui, courrier envoyé de l’Allemagne et bien reçu à la Présidence. Il y a beaucoup à faire et pour cette raison, il aurait dû se concentrer sur les priorités.
Quand en 2012 ou je ne sais quoi, il voulait dénoncer la minorité pilleuse, on lui a interdit de ne plus dire ça et il n’en a plus parlé. Ses conseillers n’ont pas de vision pour le pays. Ils pensent seulement à leur poche et à leur poste. Un mauvais chef qui a de bons conseillers vaut mieux qu’un bon chef mais entouré de mauvais conseillers surtout si ce chef est attentif et fait confiance à ses conseillers, on peut facilement l´induire en erreur. C’est le cas de Faure Gnassingbé considéré ici comme un bon chef mais entouré de mauvais conseillers et comme c’est quelqu’un qui est attentif et écoute ses conseillers (je présume), il fait ce que ces derniers lui disent et ça le conduit sur la mauvaise voie pour le pays. C’est tout. Ne cherchez pas les causes de sa mauvaise politique ailleurs. C’est la faute à ses conseillers, à sa minorité pilleuse qu´il ne peut pas renvoyer. Comme lui-même aime aussi le Pouvoir, il s’est rangé de leur côté sans pouvoir leur dire non. Voilà où l’on en est. Un chef qui ne peut pas dire non et renvoyer ceux qui sont mauvais, n’est pas un chef. Un chef doit avoir de l´autorité et s´imposer.
Vous allez constater que les conflits au Togo et en général en Afrique tournent toujours autour du nombre de mandat présidentiel. N’y a-t-il pas d´autres systèmes politiques pour faire partir un chef ou limiter ses mandats dans le temps sans le prévoir expressément dans le régime présidentiel à la française dans une Constitution?
Pour ramener la paix au Togo pendant les élections, surtout présidentitelles, j’ai préconisé avant les élections présidentielles de 2015 qu’on change notre Constitution pour adopter le régime parlementaire. Ce courrier adressé, poliment et respectueusement au Chef de l´État et arrivé à la Présidence, ( puisque l’accusé de réception m’est revenu en Allemagne avant les élections présidentielles de 2015), n´est pas pris en compte. Regardez, toujours les conflits. En 2015, en 2020 et ça va se reproduire encore en 2025 car le système présidentiel qui est dans notre Constitution est la source des problèmes.
J’ai énuméré les avantages politiques, économiques, démocratiques et surtout pacifiques du régime parlementaire dans ce courrier dont la question de limitation de mandat, source de conflits puisqu’on n’élit pas le Président de la république dans le système parlementaire mais les députés et c’est à travers eux que le parti majoritaire dirige le pays autant qu’il veut si le parti gagne à chaque élection législative. Mais comme le courrier est envoyé de l’Allemagne, et on ne me connaît pas il y avait de la méfiance par rapport à cela. Mais tout Togolais peut mettre son talent, son expérience, ses connaissances acquises à l´etranger, dans un pays comme l´Allemagne, au service de son pays s´il est patriote. Si on avait adopté le régime parlemtnaire en 2015, aujourd´hui on serait sur le bon chemin.
C´est ce mépris-là de leur part vis-à-avis de ce que je crois être bon pour le pays pour le faire avancer qui m´a fait rentrer dans la danse politique. Jusuq´en 2018 je n´ai pas pensé revenir au pays ni faire de la politique même si cet instinct politique dort en moi. C´est leur mépris qui a changé la donne. Tout Togolais peut donner de son meilleur à son pays. C´est un devoir et en même temps un droit citoyen.
J’ai même donné des exemples de pays qui adoptent ce type de régime en Europe. Mais comme les gens sont obsédés par ce qui se fait à Paris et ne connaissent que ça, et comme c’est en France qu’ils sont formés, ils pensent que le système présidentiel à la française est le meilleur car il y a le mot « Président de la République». Pour eux, être Chancelier, ou Premier ministre, c’est petit. Ce n´est pas prestigieux. Qui est politiquement plus fort que le Chancelier allemand en Allemagne? Qui est politiquement plus fort que le Premier Ministre britannique en Grande Bretagne? Qui est politiquement plus fort que le président du Conseil en Italie comme c’est le nom qui est donné au Premier ministre en Italie? Ils sont tous chefs et détenteurs du pouvoir exécutif au même titre qu´un Président de la République en France. Les exemples sont multiples. Alors, ces pays cités ne sont-ils pas des pays démocratiques parce qu’ils n’ont pas le système présidentiel pour prévoir la limitation de mandat à deux? C’est un faux débat. Le problème du Togo et en Afrique en général, c’est le manque de transparence pendant les élections. C´est le non respect des résultats sortis des urnes. Ce n´est pas la limitation du mandat qui va résoudre nos problèmes. C´est un problème de culture et de mentalité. Chez nous en Afrique et au Togo, on aime tricher et prendre les choses par la force. C´est la loi de la force et non la force de la loi. C´est l´opposé de ce qui se fait dans les pays développés. C´est tout. Sinon, le parti politique que le peuple a choisi autant qu’il veut et sans magouille ni violence peut diriger le pays autant qu’il peut, puisque c´est le choix du peuple lui-même. C´est ça le sens du régime parlementaire.
Ce qui m’amène à revenir là-dessus, sur ce sytème parlemtenaire dont je suis l´adepte, c’est le retour de Benjamin Netanyahu au pouvoir après les élections législatives en Israël. C´est le système parlementaire qui a permis ça en tant que Premier ministre. Combien de fois cet homme n’a pas été Premier ministre en Israël parce que son parti a gagné les élections législatives? Est-ce qu’on a crié en Europe ou aux Etats-Unis pour dire qu’il a dirigé plusieurs fois l´Israël ? Parce que c’est le système parlementaire qui le permet. Ouvrons les yeux pour voir et apprendre ce qui se passe ailleurs et non pas toujours rester obsédés par ce qui se fait à Paris parce que nous parlons français. Dépassez ce mythe de Paris.
Est-ce qu’on peut dire qu’il n’y a pas de démocratie en Israël parce qu’il est maintes fois Premier ministre et revient encore au Pouvoir ? Pas du tout, car ce n’est pas lui qui est élu mais ça vient de la victoire de son parti aux élections législatives. Si par exemple ce système parlementaire est adopté dans notre Constitution au Togo et un parti gagne régulièrement aux élections législatives, est-ce qu’on dira que le chef de ce parti ne doit pas être Premier ministre autant de fois que son parti gagne les élections ? Pas du tout. S´ils le sont ailleurs dans les pays démocratiques, pourquoi pas chez nous au Togo ou en Afrique ? Ceux qui sont autour de Faure Gnassingbé n’ont pas de vision politique pour le pays. Ils se croient les meilleurs alors qu´ils ne le sont pas. Personne d´autre qui n´est dans UNIR ne peut les conseiller, sinon ils auraient pu accepter cette belle suggestion que j´ai proposée en 2015 pour réformer le pays. On serait aujourd´hui sur la bonne voie avec tous les avantages de ce système parlementaire. Nos problèmes seraient à moitié résolus. Mais on va les vivre encore en 2025. Hélas !
Ce système parlementaire doit être notre guide au Togo si on veut tourner le dos aux conflits des élections présidentielles. Mais si on croit qu´on connaît tout, qu´on est les meilleurs et qu´on n´a pas besoin des conseils venus d´ailleurs, on ne va jamais avancer au Togo. Quand on connaît c’est qu’on connaît. Quand on ne connaît pas c’est qu’on ne connaît pas. On ne joue pas aux connaisseurs en induisant le Président de la république en erreur, alors qu’il y a d’autres voies qu’on aurait pu choisir ou explorer pour éviter les problèmes dans notre pays pendant les élections à venir. Pensez à notre pays.
Vous, les conseillers, il faut que cette nouvelle année 2023 vous éclaire dans vos conseils que vous donnez au Chef de l’Etat dans l’intérêt général de notre pays et non dans vos intérêts particuliers qui ne servent pas notre pays ni le faire avancer sinon quel sera votre bilan en fin de mandat en 2025 tout en sachant qu’à partir de 2025 le pays ne sera plus entre vos mains car vous êtes de mauvais conseillers.
Pensez au Togo et aux génerations futures et non à vous. C´est comme ça qu´on fait avancer un pays.
Dr. Christian Spieker
Source : icilome.com