Togo / Dossier: Les magouilles derrière les concours nationaux organisés par Gilbert Bawara

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Au ministère de la fonction publique, des noms, pas des moindres, polluent l’environnement de ce portefeuille du gouvernement avec la corruption, le clientélisme, le népotisme et le communautarisme. BASSOWA Tchatcha, BANASSIM Freddy dit Léko, MARDJA Djifalini et MUGUE sont devenus de tristes figures empêtrées dans de hauts scandales de vente d’épreuves et des fraudes de grande ampleur aux concours nationaux.

Cela fait déjà presque 10 que BASSOWA Tchatcha en tant que DG de la fonction publique et BANASSIM Freddy alias Léko y est depuis bientôt 5 ans. Il est temps de mettre les projecteurs sur les actes de corruption, des pratiques répréhensibles des membres de ce réseau pernicieux, parce que le système installé par ces derniers au ministère de la Fonction publique est devenu alarmant et a pris des proportions inquiétantes, l’organisation des concours ayant été vidée de toute son essence et que les concours sont gérés aujourd’hui par une organisation mafieuse.

De plus, la justice sociale et l’équité ont déserté la fonction publique, contredisant de toute évidence les garanties qu’a toujours évoqué le ministre Gilbert BAWARA en matière d’organisation des concours et d’accès à la fonction publique, surtout que depuis le déroulement des épreuves écrites du dernier concours de l’enseignement (07 décembre 2024), la plupart des candidats cherchent les contacts téléphoniques de BASSOWA Tchatcha, de BANASSIM Freddy, de MARDJA ou encore MUGUE pour s’assurer une place lors de la proclamation. Un fait totalement inédit, mais habituel pour ceux qui en savent quelque chose.

Bassowa Tchatcha, le chef du réseau à plusieurs tentacules dans les autres ministères

M. BASSOWA Tchatcha, actuel DG de la fonction publique, vient du monde de l’inspection du travail et des lois sociales. Admis à faire valoir ses droits à la retraite depuis un bon moment, il a été nommé DG de la fonction publique et en quelques années, il a contribué à mettre sur pied un réseau mafieux ayant des tentacules dans plusieurs ministères, surtout ceux des Enseignements primaires et secondaires, de la justice et de la sécurité (sous le Gal YARK).

Selon nos sources qui relèvent, entre autres, des parents, fonctionnaires, connaissances et amis de M. BASSOWA, le réseau mafieux consiste à vendre les épreuves des concours aux plus offrants (barons, connaissance, enfants, femmes et copines des barons du régime) à la veille de chaque concours avec la collaboration d’autres cadres du ministère. Le cas flagrant qui nous a été rapporté remonte à la nuit du 11 au 12 décembre 2020, où des candidats avaient connaissance des sujets du concours de l’enseignement dont les épreuves écrites devraient se dérouler le 12 décembre 2020.

La consigne donnée est de ne pas remettre l’épreuve entière à une tierce personne pour se faire aider, mais de la découper (par exercice ou question) pour éviter d’éventuels soupçons. Les candidats qui avaient acheté les épreuves et ne pouvant pas les traiter ont dû recourir à leurs camarades d’amphis, profs, etc. Rappelons que tout ceci se passe à Lomé.

Le 12 décembre 2020, ceux qui avaient aidé à traiter les épreuves ne se sont rendus compte de la situation qu’ à la fin. Les candidats qui avaient les épreuves entières les ont découpées par exercice et avaient envoyé à plusieurs personnes de telle sorte que ceux qui les aidaient à traiter n’ont connaissance que d’une partie du sujet ou d’un exercice. Donc c’est après qu’ils avaient pu reconstituer les différents exercices pour se rendre définitivement compte que les exercices de la veille constituaient l’épreuve. Très ingénieux n’est-ce pas ?

Comment fonctionne le réseau?

Selon les mêmes sources citées plus haut, l’autre stratégie de vente de place sur la base de corruption lors des concours consiste à contacter soit M. BASSOWA Tchatcha, soit M. BANASSIM Freddy. Ces derniers vous dirigent soit vers un certain M. MUGUE, qui se vante d’être conseiller spirituel (sic) au ministère de la Fonction publique, soit vers M. MARDJA en service à la Direction de la gestion informatique du personnel de l’Etat (DGIPE).

On peut légitimement se demander si le ministère de la Fonction publique sous M. Gilbert BAWARA souffre d’un problème spirituel (sic) au point d’engager un conseiller spirituel qui s’immisce dans l’organisation des concours. Ces deux individus (MM. MARDJA et MUGUE) aux profils et comportements sulfureux fixent soit un rendez-vous aux candidats ou à leurs proches dans un établissement de négoce dans les environs d’Agoé où ils leur font signer un contrat de vente de place (garantie de réussite) pour le concours, moyennant 500.000 FCFA (stratégie de M. MUGUE).

Soit ils invitent les candidats ou leurs proches au bureau de M. MARDJA à la DGIPE pour le versement des 500.000 FCFA sans contrat (option de M. MARDJA). Nos sources indiquent aussi que les Sieurs MARDJA et MUGUE expliquent clairement à leurs « clients » que les membres du réseau sont nombreux et vont jusqu’à BASSOWA, BANASSIM et autres personnes de l’ombre et que les sommes réunies devraient être partagées entre l’ensemble des acteurs du gang.

En clair, selon toujours la même source, BASSOWA Tchatcha s’occupe plus du trafic et de la vente illicite des épreuves avec BANASSIM Freddy, leurs subordonnés s’occupent de la collecte des fonds pour la mafia. Actuellement, tous ceux qui ont appris l’existence de ce réseau et ont passé le concours du 07 décembre 2024 s’activent pour réunir les 500 000f CFA chacun pour les besoins de la cause.

L’ancienne stratégie, qui ne fonctionne pas correctement de nos jours et qui consistait à verser la moitié du rappel après la prise de fonction au réseau mafieux de BASSOWA, BANASSIM et autres, n’est plus exploitée car beaucoup d’agents, une fois admis au concours, refusent de verser la somme restante et menacent même de dévoiler voire faire démanteler le réseau. Ceux-ci écopent souvent, selon d’autres sources provenant des enseignants et personnels médicaux surtout, d’affectations punitives et n’ont pas de promotion dans leurs carrières contrairement aux personnes soumises.

Il nous est aussi revenu que pour réussir au concours de l’ENA, option inspecteur des impôts, il a été demandé à un agent comptable de l’Etat de devenir d’abord militant d’UNIR, parce qu’ « on ne le sentait pas », selon leurs termes. Malgré son énergie et ses sacrifices pour les campagnes électorales du parti, il a échoué lamentablement une première fois avant de débourser la faramineuse somme de 1 million de FCFA pour passer la deuxième fois. Ce qui prouve que le militantisme à lui seul ne suffit pas parfois pour réussir à un concours dans ce pays.

Pourquoi subordonner la réussite à un concours au militantisme ou activisme politique dans UNIR? De quelles abnégation et éthique professionnelle un citoyen qui achète des épreuves ou paie une somme de 500.000 ou 1 million de FCFA pour admettre à un concours fera-t-il preuve dans ses fonctions quand le ministère de Fonction publique érige la fraude, la corruption, le clientélisme et népotisme en critère de compétence et d’admission ?

La corruption endémique et les détournements fréquents de deniers publics dans les services étatiques ne sont-ils pas imputables à cette mafia qu’organisent BASSOWA Tchatcha, BANASSIM Freddy et autres ? Actuellement, les candidats obligés de satisfaire ce réseau mafieux, mettent leurs terrains en vente, prennent des crédits ou demandent à leurs parents ou amis de leur avancer les 500.000 FCFA.

L’enfant d’un paysan ou salarié moyen pourra-t-il réussir à un concours dans ce pays avec ce système de vente de places, de corruption et de népotisme ? Nos compatriotes du Nord Togo qui croupissent sous le feu et les menaces des groupes armés, qui ont abandonné toutes leurs activités génératrices de revenus pour trouver refuge dans d’autres localités et qui ne mènent que des activités de survie pourront-ils débrousser ces sommes pour faire réussir leurs enfants aux concours de la fonction publique ? Qu’y a-t-il de réellement public dans ce système ? M. BAWARA, fils d’un menuisier, pouvait-il accéder à ses fonctions aux Nations Unies et au gouvernement s’il devrait être confronté à ce système de marchandage de poste, de népotisme et de clientélisme ? Par quelle alchimie son père menuisier pouvait-il réunir cette somme exigée (500.000 ou 1 million de FCFA) ?

La fille de Bassowa à l’ENA

Se vantant d’être le tout puissant DG de la Fonction publique, M. BASSOWA est parvenu à faire admettre sa fille à L’ENA à la grande surprise de ses camarades de classe qui renseignent sur le faible niveau de cette dernière. L’ENA incarne-t-elle encore l’élitisme, la rigueur et le professionnalisme aux regards de ce clientélisme et népotisme ?

Il ressort de nos enquêtes qu’en une dizaine d’année, M. BASSOWA a pu escroquer parents et surtout de pauvres paysans en leur promettant des places pour leurs enfants, places que certains attendent encore jusqu’à aujourd’hui. Sacs de charbon, de denrées alimentaires, volailles petits et gros ruminants, etc. tout est offert au tout puissant DG pour obtenir une place dans la fonction publique. Il encaisse en espèce et en nature.

Fort de cette influence sur les chômeurs, paysans et même fonctionnaires, M. BASSOWA dit publiquement à qui veut l’entendre que c’est lui qui décide qui peut travailler à la fonction publique et à quel niveau. Pour montrer son influence et sa puissance à la tête de cette mafia qui orchestre les magouilles lors des concours, il promet la réussite à de tierces personnes à un concours qui n’est même pas encore organisé. Tout ceci s’accompagne de menace, d’intimidation, d’insultes et l’avenir des jeunes sont dans les mains du chef du gang BASSOWA et de sa mafia, celui-là même qui tente de faire peur aux gens leur disant qu’il a des charlatans puissants et des marabouts qui lui permettent de consolider son pouvoir et dissuader toute attaque mystique.

Tous les jeunes qui n’ont pas les 500.000 FCFA retiennent donc leur souffle et implorent la faveur du « dieu BASSOWA Tchatcha », devenu propriétaire foncier et millionnaire en quelques années comme il s’enorgueillit.

Déçus par les résultats des différents concours dans leur propre pays, certains jeunes ont dû se rendre au Burkina, Mali et Niger où ils ont enseigné avant d’économiser les 500.000 FCFA, pour revenir passer et réussir au concours. Où est la justice sociale que chante Gilbert BAWARA ? Peut-il affirmer qu’il n’est pas au courant de cette mafia avec à sa tête son attaché M. BANASSIM Freddy qui lui prépare tous les dossiers de nominations ? Il devrait savoir que la plupart des agents qu’on nomme et affecte après publication des résultats et la prise de service, paient une somme de 500.000 FCFA, soit chez M. MUGUE, MARDJA, soit dans le Bar de BANASSIM Freddy dit « Bar ZAKATEKAS », sis à Lomégan sous les hautes tensions et à côté du cimetière clôturé.

M. BASSOWA fait accorder des demandes de bonification d’échelon pour les diplômes de BTS à ceux qui se mettent à plat ventre devant lui. Est-ce que BAWARA sait que M. BASSOWA est responsable de plusieurs affectations punitives à l’encontre même des militants d’UNIR de Doufelgou qui décrient ses pratiques et son trafic d’influence ?

Militantisme au sein d’UNIR, la seule compétence pour réussir aux concours au Togo

Selon les informations, BANASSIM auprès de qui étaient centralisés les fonds de soutien aux candidats UNIR de Doufelgou lors des législatives et régionales passées, a privilégié les candidats ayant contribué financièrement lors du concours de recrutement des enseignants des écoles normales de formations de professeurs d’ENI. Des pratiques en contradiction avec la théorie de la nouvelle administration qui devrait être régie par la compétence, le professionnalisme et le mérite, selon ceux qui dirigent le pays.

Ou bien doit-on comprendre que le militantisme politique dans UNIR est une compétence à faire valoir au détriment des réelles compétences intellectuelles et scientifiques dont le Togo a besoin dans tous les domaines pour son décollage économique ? Visiblement, le militantisme dans le parti UNIR est synonyme d’impunité et d’intolérance à outrance, des abus de pouvoir, de corruption, d’escroquerie, de passe-droit et de népotisme qui deviennent des valeurs chez les collaborateurs directs de Gilbert Bawara que sont BASSOWA et BANASSIM et leurs acolytes.

A quand l’avènement d’une vraie administration publique accessible équitablement à tous les Togolais sans distinction d’appartenance politique, religieuse, ethnique ? M. MARDJA qui officie à la DGIPE est l’un des plus corrompus et escrocs qui n’a ni pudeur ni conscience professionnelle, selon notre source. Dans le traitement, la plupart des agents de la direction générale de la fonction publique et de la DGIPE, ils font trainer sciemment les dossiers des agents de l’Etat parce qu’ils attendent les frais de suivi de dossiers qui varient de 5 000 à 300.000 FCFA.

BASSOWA Tchatcha valide des demandes de bonification pour les BTS et autres en contrepartie de l’argent en violation flagrante des textes. A qui les travailleurs devront dorénavant se confier lorsque M. BASSOWA Tchatcha, inspecteur du travail et des lois sociales, brille dans la corruption, trafic d’influence, abus de pouvoir, arrogance et mépris ? Cet individu a toujours prétendu donner des leçons aux responsables des ressources humaines des différents services centraux du pays lors des ateliers pendant que lui-même alimente et prospère dans la corruption et le trafic et vente d’épreuves.

M. BASSOWA Tchatcha, se vante tant d’avoir des marabouts et d’être spirituellement posé pour défier toute attaque mystique. A-t-il une fois pensé aux conséquences de ses actes, comportements et propos sur ses enfants ? Pour lui, réussir dans la vie, c’est confisquer des places des autres concitoyens pour ses enfants, amis et copains, etc. La vie va bien au-delà des postes dans la fonction publique pour ses enfants. Le seul juge est le temps.

Ce réseau a des tentacules dans presque tous les ministères. Il y a quelques années, un certain Amaglo Martin Directeur Administratif et Financier en poste au ministère de l’Education trônait à la tête d’un réseau qui faisait réussir les gens au concours sur la base d’un contrat qui lui permettait de percevoir 60 à 80% du rappel des salaires des nouveaux fonctionnaires.

Qu’est-ce que les Togolais devraient retenir de tout ça ?

Qu’il faut d’abord se battre pour faire des études universitaires avec les moyens précaires dont les parents disposent, militer ensuite dans UNIR et enfin chercher au moins 500.000 FCFA pour admettre à un concours malgré ses compétences.

Aux dernières nouvelles, on nous apprend que le réseau mafieux accepterait exceptionnellement pour le dernier concours de l’enseignement que les candidats intéressés avancent la somme de 250.000 FCFA sous réserve de la compléter dès réception du premier salaire.

C’est dire que le calvaire des Togolais qui ne demandent qu’à travailler pour leur pays, n’est pas près de finir. La mafia est bien assise au sein du ministère de la Fonction publique.

Au vu de tout ce qui précède, on peut conclure que la fonction publique au Togo est remplie majoritairement d’individus sans compétence, de corrompus qui usé d’autres méthodes pour se retrouver là où ils sont aujourd’hui avec les conséquences que cela engendre chaque jour sur la vie du pays.

Source: lalternative.info

Source : 27Avril.com

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