Il est désormais impossible pour les défunts de certaines localités de la ville de Vogan de reposer en paix. Même mort, ils sont dans une insécurité grandissante qui ne dit pas son nom. La profanation des cimetières est devenue très récurrente du point où plusieurs familles s’indignent et préfèrent braver l’interdiction d’enterrer des morts à la maison.
Vogan, localité située à 45 km de la ville de Lomé est devenu un lieu stratégique pour les impies. Depuis quelques mois maintenant, les habitants de Vo-Hedomé et les villages environnants ne peuvent plus enterrer leurs morts en toute quiétude. Des individus malveillants sont toujours à la trousse pour déterrer les cadavres et découper certaines parties de leurs corps. Une famille victime raconte. « Nous avons perdu notre papa à Lomé. Et comme il est de coutume, nous avons décidé unanimement de l’enterrer dans son village natal Hedome. Nous avions constaté dès notre première visite dans le cimetière qu’il y a des tombeaux ouverts sans se poser la question de ce qui n’allait pas. Après l’enterrement, nous sommes revenus le 3ème jour pour l’aménagement de la tombe c’est-à-dire mettre les carreaux et le rendre propre. A notre grande surprise, la tombe était ouverte de même que le cercueil. Et voilà le corps de notre père qui est sans tête. La tête est coupée du corps. Et c’est de là nous apprenons que depuis quelques mois les cimetières de la localité ne sont plus en sécurité»
Qui sont à l’origine de ce sacrilège et pour quel but ?
Impossible de reconnaître les auteurs de cet acte puisque la totalité des cimetières de cette localité sont sans agent de sécurité. En plus, ils sont sans entretien et certaines tombes sont même cachées par des herbes. Ceux qui veulent enterrer leurs proches ne prennent soins que de la parcelle dont ils ont besoin pour faire leur cérémonie. Pour la plupart des habitants, ils sont certains que les fils des milieux ne peuvent pas s’adonner à cette pratique surtout que ces défunts sont de proche ou de loin leurs parents. Ils révèlent par ailleurs que certaines croyances exigent des parties du corps des défunts pour leur cérémonie, lesdites croyances qui ne sont pas dans leur localité. Ce qui signifie qu’il se peut que les profanateurs ne résident pas dans les villages victimes mais viennent d’ailleurs.
Pour pouvoir mettre en sécurité les défunts et les protéger contre ces prédateurs, les familles préfèrent les enterrer chez eux à la maison pour être sûr qu’ils sont dans un état normal.
Interrogé sur le sujet, Togbui Kalipe, le Chef canton de Vogan affirme n’être au courant de la situation mais compte prendre attache avec les chefs des villages concernés pour voir ce qu’il y a lieu de faire.
Eyram Akakpo
Source : Corps Diplomatic Togo
27Avril.com