Au Togo, des responsables des religions chrétienne et musulmane s’engagent à œuvrer pour la prévention de l’extrémisme violent et encouragent à lutter contre ce fléau. Le pays fait face, depuis quelques mois, à une recrudescence des attaques terroristes.
La Ligue des Oulémas du Togo a organisé, du 25 au 27 juin, un atelier à Sokodé (Togo) sur le thème « L’islam est la religion qui prône la paix ». Cet atelier intervient dans un contexte sécuritaire fragilisé par l’extrémisme violent notamment dans l’extrême nord du pays.
Ainsi, le gouvernement togolais a décrété, le 13 juin, l’état d’urgence sécuritaire de trois mois dans la région des Savanes, une zone située dans l’extrême nord du pays. Cette région a enregistré, samedi 9 juillet, une troisième attaque terroriste, qui a fait au moins sept morts et plusieurs blessés. Plus tôt, deux autres attaques dans la nuit du 10 au 11 novembre 2021 et dans la nuit du 10 au 11 mai 2022, ont causé la mort de plusieurs personnes.
Au cours de leur atelier des imams et prédicateurs musulmans ont été sensibilisés aux vertus de la paix et à la préservation de celle-ci. L’initiative vise à amener les oulémas à prêcher davantage les vertus de la paix dans leurs mosquées respectives. Ces autorités religieuses ont été invitées à attirer l’attention des fidèles musulmans sur les conséquences de l’extrémisme violent et l’urgence de contribuer à la cohésion sociale et au vivre ensemble.
Lutter contre l’extrémisme violent
« Notre pays fait face à une insécurité récurrente ces derniers temps. Il est donc important que chaque citoyen apporte sa pierre à la construction du pays », a déclaré à l’Agence togolaise de presse (Atop), le président de la Ligue des Oulémas du Togo, El Hadj Nada Abi Nouhoum.Ce dernier a invité les uns et les autres à signaler aux autorités locales et aux agents des forces de l’ordre et de sécurité toute présence suspecte dans leurs quartiers. À l’ouverture des travaux, le représentant du maire de la commune Tchaoudjo 1, El hadj Nasser Issa-Touré, a salué et remercié les responsables musulmans pour cette initiative.
Quelques jours plus tôt, la Conférence des évêques du Togo, pendant sa 130e session ordinaire du 14 au 17 juin à Lomé, a réfléchi, entre autres sujets, à l’enjeu sécuritaire dans le pays. Les évêques ont reçu en audience, le délégué de l’Église catholique au sein du Comité interministériel de lutte et de prévention contre l’extrémisme violent (Ciplev). Ce dernier leur a présenté le rapport des activités auxquelles il a participé. À cette occasion, la conférence épiscopale a exprimé sa reconnaissance aux autorités pour les structures mises en place afin de prévenir l’extrémisme violent et d’assurer la sécurité des populations.
Appel à la vigilance
Face à l’inquiétude croissante suscitée par cette situation, les évêques ont réfléchi aux contributions qu’ils pourront faire en concertation avec les responsables des autres confessions religieuses et ont exhorté chaque citoyen à prendre conscience de la réalité de la menace et à être vigilant.
Dans le communiqué publié 17 juin les évêques ont ainsi invité « les jeunes à ne pas succomber à la tentation de se faire enrôler par les groupes extrémistes » et encouragé « les dirigeants à poursuivre leurs efforts dans la lutte contre ce fléau et l’éradication de ses causes qui sont notamment les graves précarités, les injustices, les frustrations, la crise de confiance entre les civils et les militaires, et entre les citoyens et l’État ».
Source : africa.la-croix.com
Source : icilome.com