Togo: des grincements de dents après l’augmentation des frais de VISA pour la France

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Certains services de visas du Consulat de France sont privatisés. Ce qui engendre l’augmentation des frais de visas pour les Togolais qui demandent à séjourner en France. Une situation qui monter l’association Visions Solidaires au créneau. Lire le Communiqué de cette association !

Privatisation des services de visas de la France

Communiqué de presse

L’Etat togolais doit défendre ses citoyens

C’est avec consternation que l’association Visions Solidaires a appris l’annonce de la privatisation par le Consulat de France au Togo d’une partie de ses services liés à la demande de visas. Après l’externalisation des prises de rendez-vous par téléphone moyennant le montant de 5000F Cfa (9€), cette nouvelle mesure vient démontrer la volonté des autorités françaises de saigner à blanc les Togolais désireux de séjourner dans l’hexagone. Les citoyens togolais seront tenus, à partir du 28 mai, de débourser la somme de 58.500F Cfa (90€) pour demander un visa de court séjour sans même la garantie de l’avoir pendant que les Français déboursent 10.000F Cfa (20€) à l’aéroport de Lomé pour le visa togolais. Les frais de visa se voient ainsi augmentés de 46% par rapport aux frais de dossier légaux de 40.000F Cfa (60€) décidés par l’Union Européenne.

Pour rappel, c’est à la demande des autorités françaises que l’Union Européenne a revu en 2006 les frais de demande de visa pour les pays de l’espace Schengen les faisant passer de 35€ à 60€. Cette hausse fut une belle aubaine financière pour la France. Rien que pour l’année 2011, les frais payés sur les demandes de visa ont permis à l’Etat français d’avoir un bénéfice net de 78 millions d’euro (51 milliards de F Cfa)[1]. Loin de faire preuve de ses valeurs humanistes en puisant dans ces bénéfices pour alléger les souffrances vécues par les demandeurs de visa des pays dits « pauvres », la France offre, au contraire, une manne bénie à une entreprise privée occidentale sur le dos des Africains.

Une fois encore, Visions Solidaires vient interpeller l’Etat togolais sur la responsabilité qu’il a de défendre ses citoyens face aux politiques migratoires injustes des Etats européens. Le silence de l’Etat togolais face à l’arbitraire que subissent les citoyens togolais demandant des visas dans les ambassades européennes et américaines est contraire au bon sens patriotique. La preuve des injustices subies est faite depuis longtemps par bon nombre de Togolais qui se sont vus, dans un premier temps, refuser un visa puis voir la décision changée suite à l’intervention d’une tierce personne. Au-delà de ces injustices, la manne financière que représentent les frais de visa pour les ambassades occidentales accréditées au Togo (plus de 390 millions de F Cfa par an juste pour l’ambassade de France au Togo) amène à ce que l’Etat togolais prenne des mesures pour défendre le droit de ses citoyens à une mobilité légale et sûre.

Nous ne le dirons jamais assez, la difficulté à avoir un visa en toute légalité est à l’origine de la mort de migrants togolais dans le désert du Sahara et dans la mer méditerranée. Ces Togolais de la diaspora morts de façon dramatique auraient pu contribuer, par leur transfert de fonds au bien-être de leur famille et du pays s’ils avaient eu la chance de voyager en toute légalité avec un visa.

Visions Solidaires invite les autorités togolaises à aborder lors de leur prochain dialogue politique avec l’Union Européenne et les ambassadeurs des pays européens accrédités au Togo cette question essentielle pour les citoyens et le développement national.

Visions Solidaires exhorte également le gouvernement togolais à exiger de l’ambassade de France des garanties sur les mesures prises pour la protection des données des citoyens togolais qui seront collectées par l’entreprise prestataire dans le cadre de cette privatisation.

Fait à Lomé le 17 mai 2019
L’Association Visions Solidaires
Contact Presse : Samir ABI, email : [email protected] Tél : (+228) 90794412
[1] Rapport 2013 de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale Française.

Source : Togoweb.net