Togo : Des « couacs » de la gouvernance de Faure Gnassingbé

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travaux abandonnes rue djidjole

Si nos informations sont bonnes, il serait demandé à tous ceux qui tiennent au maintien du statu quo de ne pas combattre l’opposition, mais de mettre plutôt en avant les « réalisations » de l’actuel chef de l’Etat. Et des préfets sont réquisitionnés pour recenser tout ce qui a été réalisé dans leurs localités. Mais vraiment tout ? Florilège de quelques couacs qui, mis les uns à côté des autres, devraient faire réfléchir à ceux qui feront campagne pour le maintien de l’ordre cinquantenaire.

Dans le désordre, nous avons pu nous souvenir de certaines des oeuvres qui auraient milité en faveur de la gouvernance actuelle, si elles avaient été menées dans le sens de l’intérêt général.

Après une première année de mise en oeuvre, le projet « SchoolAssur » est porté disparu et la rentrée 2018-2019 et celle en cours, plus de trace dudit projet. Tous les parents des enfants des cours préparatoires, première et deuxième années doivent ruminer leur frustration d’avoir été menés en bateau. Mais auprès de qui vont-ils se plaindre ? Et pourtant, il a été chanté que ce projet émane de la vision du chef de l’Etat. Les oubliés des sociétés MM Mining, Fan Milk, usine textile de Datcha, l’hôtel de la Paix. Sans compter les personnes décédées sans avoir eu gain de cause, ce sont des centaines d’agents qui sont laissés sur le carreau, sans possibilité de rentrer dans leurs droits. Et malgré les incessants appels au secours à l’endroit des autorités gouvernementales, ces citoyens se meurent les uns après les autres.

Le corps enseignant du Togo. Pour obtenir de meilleurs conditions de vie et de travail, les éducateurs de le relève de demain doit toujours passer par la case de la grève. Pour donner le change, il a été claironné que plus de 46% seraient affectés au secteur social dont l’éducation. Et pourtant, le tempête couve toujours. De Lomé à Cinkassé, ils sont unanimes à réclamer de meilleures conditions de travail. Il suffit de faire des tours dans certains établissements tant à Lomé qu’à l’intérieur du pays pour se rendre compte de l’état de vétusté dans lequel végètent des centaines d’écoles.

Le corps des greffiers du Togo. Ils avaient entamé les réclamations pour de meilleures conditions de vie et de travail, ensemble avec les magistrats. Mais parce que ces derniers sont ceux qui avalisent les résultats des élections à chaque joute électorale, leurs doléances étaient passées comme une lettre à la poste. Quant aux greffiers, ce fut à pas de charge que le ministre de la Justice a opposé une fin de non-recevoir de leurs doléances. Nombreux sont ceux parmi ce corps qui se sont vu affectés sans motif, juste pour casser leur mouvement de contestation. D’autres ont quitté la fonction. Il n’est pas sûr qu’eux tous aient oublié ces moments d’épreuve, du fait de la gouvernance actuelle.

Quid des parents et amis des martyrisés de Sokodé, Bafilo, Tchamba, Agoè et autres ? Des chasses à l’homme sont érigées en règle par des militaires dont leur mandant est le ministre de la Défense, Faure Gnassingbé. Dans des localités du Togo, il ne fait plus bon d’afficher son appartenance politique ; une virée nocturne de militaires a vite fait de vous faire passer un mauvais quart d’heure. Comme l’a si bien caricaturé un confrère, on file vers un 4ème mandat dans la terreur.

Des retraités partis sans avoir touché leurs indemnités de départ à la retraite, parlons-en ! Ils sont nombreux à ruminer leur colère d’avoir loyalement servi la nation. Il était prévu qu’au départ à la retraite, les fonctionnaires perçoivent des indemnités de départ, histoire de leur dire merci pour services rendus. Mais nombreux, nous disons bien nombreux sont ceux qui, depuis des années, sont privés de ce droit. Les promesses sont toujours faites, mais sans être suivi d’effet. Et alors, beaucoup vivent mal cette situation.

Les commerçants des marchés de Kara et Lomé partis en fumée.Certains sont morts de chagrin , d’autres trainent à ce jour des dettes qui les ont rendues malades. Même les dommages prévus à leur endroit ont été détournés par une minorité qui s’était vengée sur ceux et celles dont l’appartenance politique était autre que la vision du parti au pouvoir.

Il y a aussi des infrastructures laissées à l’abandon sans que les auteurs ne soient inquiétés.On n’en veut pour preuve que deux exemples : la rue longeant le pharmacie Djidjolé qui est délaissée depuis presque deux ans ; et le bassin Avedji2 que très peu connaissent. Situé juste devant la demeure du ministre du Commerce, Kodjo Adedzé, cet ouvrage et bien d’autres ont été l’objet de retrocommissions qui les ont coulés. Mais les ministres auteurs des forfaitures vont et viennent comme du vent, sans entrave aucune. Les populations riveraines de ces ouvrages peuvent-elles être fières de cette façon de gouverner ?

Enumérer tous les déçus du système Rpt/Unir serait oeuvre impossible, tant la liste est longue. Nous ne saurons fermer la liste non exhaustive sans faire un clin d’oeil à la fameuse contractualisation des centres de santé dont l’une des conséquences directes est le renchérissement des coûts de conservation des corps des défunts. Puisque les centres de santé non encore contractualisés proposent des coûts de prestation moindres.

Voilà autant de « couacs » à mettre nécessairement à l’actif de la gouvernance de Faure Gnassingbé à l’heure de la campagne électorale. Alors, aux préfets que le ministre Payadowa Boukpessi a instruits de recenser les réalisations dans leurs préfectures, merci de ne rien oublier !

Abbé Faria

Source : Liberté

Source : 27Avril.com