Kéliba Amadou Kassimou est le septième détenu mort en détention dans l’affaire Tigre Révolution. Ce chiffre inquiétant n’est que la révélation de la bestialité de la politique sous le régime RPT/UNIR. Ce drame confirme également les allégations de tortures soutenues par les détenus, mais démontre les mauvaises conditions de détention.
Le 23 novembre 2021, on apprend le décès en détention de Kéliba Amadou Kassimou, arrêté dans l’affaire dite Tigre Révolution. Il est décédé au cabanon du Centre hospitalier Universitaire (CHU) Sylvanus Olympio des suites de maladie. A l’instar de toutes les personnes arrêtées dans cette affaire, Kéliba Amadou Kassimou a été victime de tortures. Des pratiques qui ont précipité la dégradation de son état de santé jusqu’à le conduire de l’autre côté de la vie.
D’après les organisations de défense des droits de l’homme, le décès de Kéliba Amadou Kassimou porte à 7 le nombre de personnes décédées dans les rangs des détenus de l’affaire dite Tigre Révolution. Ils sont encore nombreux à prier pour avoir la vie sauve dans un contexte de morbidité causée par les traitements inhumains et dégradants subis durant leur détention ainsi que les conditions même de cette détention. Le cas de Abdoul-Aziz Goma a été abondamment relayé par le journal. Il est très souffrant et multiplie les visites dans les hôpitaux pour suivre des traitements.
Tout en espérant que Kéliba Amadou Kassimou soit le dernier cas de décès en détention, il convient de dénoncer ces pertes en vies humaines qui révèlent et confirment les allégations de tortures portées par les détenus. Il est vrai que la mort est un phénomène naturel qui peut survenir dans la vie de tout être humain, mais il est aussi vrai que lorsqu’une personne est en détention, celui qui le tient dans les liens de la détention est responsable de tout ce qui lui arrive.
Sept morts en détention dans les rangs de personnes accusées dans la même affaire, cela doit susciter des interrogations. Comment Kéliba Amadou Kassimou et ses camarades d’infortune ont-ils été traités durant leur arrestation pour mourir les uns après les autres ? Comment ont-ils été traités durant leur détention qui se poursuit d’ailleurs ? Dans quelles conditions vivent-ils cette détention politique ? Des réponses doivent être trouvées à ces questions auxquelles les autorités sécuritaires doivent répondre.
Sur un autre plan, cette affaire et les précédentes dont celle des incendies criminels des marchés de Kara et de Lomé, dénotent de la bestialité et de l’inhumanité de la politique version RPT/UNIR. Au nom de la politique, la défense des intérêts et la conservation du pouvoir, on imagine des complots, on y implique des innocents qui sont arrêtés et détenus sans preuves. Dans l’affaire des incendies, les militants de l’opposition arrêtés ont été remis en liberté après plusieurs années de détention gratuite. Durant la procédure qui est toujours en cours, la preuve de leur culpabilité n’a jamais été établie. En d’autres termes, ils sont innocents, mais les vrais auteurs n’ont jamais été inquiétés. Etienne Yakanou, militant de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) est mort en détention dans cette autre affaire.
Dans le cas de l’affaire Tigre Révolution, la justice s’est montrée jusqu’ici incapable d’établir la culpabilité des personnes arrêtées. Deux ans après les faits, l’instruction se poursuit, et le dossier sera finalisé en l’absence de sept prévenus. Si les preuves tangibles existaient, elles auraient été déjà fournies. D’ailleurs, de nombreux détenus ont dénoncé les tentatives des magistrats de leur faire admettre des faits qu’ils n’ont pas commis et dont ils n’ont pas connaissance. « La justice a refusé d’enquêter sur les actes de tortures pratiqués sur les détenus. Mais le doyen des juges a voulu nous manipuler pour nous faire signer un document. Tous ceux qui sont passés dans son bureau ont refusé de le signer. Si nous l’avions fait, ils auraient déjà clôturé l’instruction en fermant les yeux sur les actes de tortures dont nous avons été victimes, et qui sont la cause de la mort de nos camarades », rapportait un détenu dans l’affaire Tigre Révolution.
Au nom de la politique et de la conservation du pouvoir, on ne peut pas sacrifier des citoyens qui ont juste eu le malheur de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Il urge que la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) s’investisse dans le dossier pour garantir aux détenus des conditions de détention qui ne les conduisent pas à la mort. Sept morts en détention, c’est déjà assez grave pour que l’on s’en indigne ouvertement. La vie est sacrée.
Source: Liberté / libertetogo.info
Source : 27Avril.com