Togo / Décentralisation : Le conseiller municipal Ricardo Agouzou en colère contre le maire de sa commune de Kozah 1. Il menace de saisir la chambre administrative de la cour suprême.

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Ricardo Agouzou conseiller municipal kozah 1

Depuis les élections municipales du 30 Juin 2019 les populations sont dans l’attente de la résolution de leurs problèmes, mais c’est toujours l’immobilisme total. Notre curiosité nous a poussé à nous adresser au conseiller de la commune de Kozah 1, M. Ricardo Agouzou.

Pour le conseiller du groupe indépendant Kozah Espoir, la commune de Kozah 1 est bancale avec un Exécutif incomplet violant ainsi les textes de la décentralisation. Le conseil municipal politisé, refuse de céder le poste du troisième adjoint qui revient de droit à la sensibilité différente conformément à l’alinéa 3 de l’article 3 du décret N°2019-087/PR portant modalité de convocation et mission de la première réunion des conseillers municipaux.

Le conseiller ne voit rien de sérieux avec un conseil municipal qui travaille dans l’illégalité, car jusqu’à ce jour, seuls deux adjoints au Maire sont en fonction au lieu de trois prévus par la loi.

Ce qui choque dans ce conseil, dit il: « C’est que le Maire n’accorde aucune importance à la loi sur la décentralisation et va même dire que c’est des formalités. Comment peut on espérer des choses venant de quelqu’un qui est élu par une loi et qui la qualifie de formalité? Notre commune est mal partie. C’est avec peine que les deux premières sessions ont été convoquées, le maire qualifiant parfois les conseillers de mendiants. Pour certains membres de l’Exécutif si les conseillers réclament la tenue des sessions c’est parce qu’ils ont besoin d’argent( leurs indemnités). Avec une telle idée, dites-moi, où est le sérieux dans cette commune et qu’est-ce qu’on peut espérer de ces sessions convoquées sous la contrainte? »

Visiblement,la décentralisation au Togo ne l´est que de nom. Rien de concret après un an de tambour battant.

Mais le conseiller Agouzou Ricardo promet de saisir la chambre administrative de la cour suprême pour se faire entendre. « C’est inconcevable que le décret pris par le Président de la République et voté par sa majorité à l’Assemblée Nationale ne soit pas respecté par ses propres militants à la base. Nous donnons un mauvais exemple aux autres communes. On ne peut pas mettre de côté nos textes pour faire ce qu’on veut. Nous avions saisi notre tutelle , le Ministre de l’administration territoriale depuis le 4 Octobre 2019 sur cette anomalie mais sans aucune réponse. Nous allons saisir très prochainement la chambre administrative de la cour suprême pour que le droit soit dit. La commune de Kozah 1, dont la population est comprise entre 100.000 et 150.000 habitants, devrait disposer de trois adjoints au Maire conformément à l’article 124 de la loi sur la décentralisation, mais certains verraient d´un bon oeil si cet article était modifié pour satisfaire leurs propres intérêts. »

Ce qui est intéressant dans ce conseil, dit le conseiller Agouzou,  » c’est que certains conseillers du parti Unir ne se laissent pas faire. Il y a des courageux qui arrivent à dire la verité au maire mais ces derniers sont très mal vus et soupçonnés selon nos informations. »

Refusant de se prononcer sur la gestion des fonds de la commune, le conseiller affirme qu’il n’a aucune connaissance ni du nombre, ni de la qualité du personnel de sa commune. Ce sujet fait partie des questions qui fâchent; on dirait qu’il y a des sujets tabous au conseil; donc une gestion opaque. Ricardo Agouzou promet de revenir en profondeur sur ce dossier qui lui tient à coeur, dès qu´il aura fini de saisir la cour suprême sur l’illégalité de l’exécutif communal.

Entretien réalisé par nos correspondants à Kara

Fofana Bamoussi-Bala

Source : 27Avril.com