Après l’adoption du budget 2017 par l’Assemblée Nationale, l’opposition togolaise, en particulier l’ANC, a déclenché une propagande de dramatisation en tentant d’accréditer la thèse alarmiste selon laquelle l’économie togolaise est au plus mal, que la dette de l’Etat a explosé et que les perspectives d’avenir sont des plus sombres.
Naturellement, certains médias mal inspirés ont pris le relais pour renchérir et soutenir que tous les indicateurs économiques sont au rouge. Ces sombres présages ne sont malheureusement pas justifiés si l’on s’appuie sur certaines données. Et, cette posture ne tient pas la comparaison avec la situation d’autres Etats dans le monde entier et surtout dans la sous-région.
Lorsque, par exemple, une mission du FMI écrit dans un rapport que le niveau d’endettement public est passé de 48,6 % à 75,4 % du PIB togolais entre 2011 et 2015 et que le remboursement mettait le budget public sous pression, cela ne doit pas être interprété comme une catastrophe nationale. L’exécution d’un budget dépend de beaucoup de facteurs et de l’évolution de la configuration du terrain.
On se rappelle qu’au cours de la Conférence Nationale en 1991, les mêmes acteurs ont développé des arguments qui, selon eux, avait fait du Togo un Etat en faillite. La suite a été édifiante. Nous avons connu pire, mais personne n’a plus parlé.
Dans l’appréciation d’une situation politique, économique et financière d’un pays, il faut faire attention et éviter de tirer des conclusions hâtives et inutilement alarmistes. Actuellement, le Togo n’est pas sous la menace d’un quelconque séisme économique et tout porte à croire que les paramètres sont encore maîtrisables voire gérables si des mesures idoines sont appliquées avec rigueur et fermeté.
Tout compte fait, le Président Faure GNASINGBE mérite des lauriers. Au Combat du Peuple, nous sommes avares en compliments. En même temps, nous savons qu’il faut toujours tenir compte de la réalité des faits pour porter un quelconque jugement de valeur. Sauf si les journalistes se substituent volontairement aux acteurs politiques pour faire la politique à leur place, nous ne devons pas aveuglement servir de caisse de résonance sans faire preuve de responsabilité.
Ceci dit, livrons-nous à un petit exercice d’analyse de l’évolution récente de notre pays.
En 2005, EYADEMA décédait. Il s’en est suivi une crise politique et sociale profonde qui avait paralysé l’économie de notre pays déjà plombé par une dette intérieure et extérieure colossale. Même le service de la dette a été suspendu. Le Togo était sous des sanctions multiples des bailleurs de fonds. Notre économie était en plein naufrage. Nous avions touché le fond. A l’époque, le budget national était à 227 milliards. Il faut ajouter que ce budget était artificiel et ne correspondait à aucune réalité sur le terrain.
En 2006, le budget était porté à 266.800 millions.
C’était donc la période de la vache maigre. Le dialogue politique était alors incontournable pour combler le déficit démocratique à l’origine des sanctions. Avec l’APG, le pays a renoué avec les partenaires au développement. Et c’est cette reprise qui a abouti au programme PPTE avec ses exigences draconiennes qui, à son tour, ont conduit à la reprise effective de la coopération.
Tout cela a pris cinq bonnes années perdues en tractations faites de rebondissements divers.
Aujourd’hui, le Togo a un budget de 1.227 Milliards de frs soit plus d’un quintuplement sur 12 ans sans pétrole.
Ainsi donc avec le Président Faure GNASSINGBE, le Togo a connu un bond qualitatif extraordinaire. Le pays a été économiquement et financièrement assaini. D’énormes investissements ont été faits dans les infrastructures routières, les BTP, l’Agriculture, le Tourisme, l’Electrification etc…
La vérité, c’est que le Togo, après douze ans de gestion de Faure, a fait de sérieux progrès.
Certes, les choses auraient pu se passer mieux si la mauvaise gouvernance n’était pas au rendez-vous pour nous tirer vers le bas.
Dans tous les secteurs, les responsables de projets et des grandes réalisations ont pris goût à la corruption, à la prévarication, aux magouilles, au pot de vin etc. parce que l’impunité était la règle. La course à l’enrichissement a fait beaucoup de tort à la vision et à l’ambition de celui qui a la lourde charge de présider aux destinées de notre pays.
Mais l’espoir n’est pas perdu parce que celui qui a sorti le pays du gouffre peut encore le redresser. Il en a l’expérience. Et il faut lui faire confiance.
Le problème actuel, c’est d’initier une véritable politique de revenu minimum pour tous. Si tous les Togolais, quelle que soit leur position, peuvent avoir un revenu minimum de 30.000 Frs par mois, nous sortirons de l’impasse et la posture d’insatisfaction généralisée actuelle sera dissipée. Les esprits vont s’apaiser parce qu’il y aura moins de frustrations.
Et pour parvenir à ce revenu minimum, il y a la nécessité absolue de créer un système de redistribution équitable des ressources de l’Etat pour empêcher les prédateurs de tous poils de poursuivre leur sale besogne de pillage systématique du bien commun.
C’est à cette seule condition que nous verrons le bout du tunnel. Autrement, la majorité des Togolais sevrés continuera à se plaindre et elle aura raison. Tôt ou tard, ce sera une bombe qui risque d’exploser avec des conséquences incalculables.
Rodrigue
Le Combat du peuple
Togosite.com