Togo-Crise politique : Dr Kodjo demande de l’aide à Poutine

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Dans une lettre ouverte adressée au Président Vladimir Poutine, l’opposant togolais Dr Agbéyomé Kodjo salue la position de la Russie dans la crise malienne. Le champion de la Dynamique Mgr Kpodzro (DMK) revient sur la crise poste-électorale au Togo. Il invite par ailleurs le Président Poutine à « œuvrer pour la restauration de la liberté et de la démocratie » au Togo  par un « transfert pacifique du pouvoir ». Lisez plutôt !

LETTRE OUVERTE DU 12 JANVIER 2022 AU PRÉSIDENT POUTINE

L’AUDACE DE LA VÉRITÉ POUR QUE RÉSONNE VÉRITABLEMENT PLUS QUE JAMAIS LE DROIT INTERNATIONAL

Par Dr Gabriel Agbéyomé Messan KODJO

Président-Élu du Togo

Monsieur le Président de la République fédérale de Russie,

Permettez-moi de faire violence à la face du monde entier à la discrétion légendaire caractéristique de la culture russe en raison de la gravité des faits qui fondent la présente lettre ouverte, un cri de Cœur de tous les Patriotes togolais qui n’ont de cesse de m’interpeller à défendre par tous les moyens la Souveraineté réaffirmée du Peuple togolais le 22 février 2020 en consacrant à travers les urnes l’Alternance politique au Togo avec un taux de participation de 73,63%.

Face au Grand Eveil planétaire dans un monde en pleine mutation scientifique et technique où le moindre acte posé par un responsable politique ou économique est examiné à la loupe de l’éthique et de la morale, et qui de surcroît est devenu un « village planétaire » où plus que jamais la transparence et le respect de l’éthique valorisent le comportement des décideurs publics et privés, le droit international et spécialement la défense de la démocratie et de l’autodétermination des peuples ne saurait être foulée aux pieds sous quelque prétexte que ce soit.

C’est sur le fondement du droit international et de la protection des populations que la Résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU du 17 mars 2011 a ouvert la voie à la France et à l’OTAN pour renverser le régime de Mouammar Khadafi et désarticuler la Libye livrée à ce jour au terrorisme djihadiste et subséquemment l’Afrique tout entière. De même il en est de la la Résolution 1975 du Conseil de sécurité de l’ONU du 30 mars 2011 principalement soulevée par la France et l’ONU et appuyée par la résolution 1528 du 9 mars 2004 qui entérinait la création de l’Onuci ou la 1572 du 15 novembre 2004 qui confirmait son action, pour justifier le renversement le 11 avril 2011 du régime de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire dans le cadre du contentieux post-électoral de 2010.

S’il est une constante dans toutes ces résolutions de l’ONU au nom du droit international, c’est la protection des populations meurtries et leur droit à l’autodétermination contre toute forme de subjugation. Et pourtant depuis le 22 février 2020, le Togo connaît un quintuple coup d’Etat électoral, militaire, judiciaire, diplomatique et médiatique à la suite de mon élection à la magistrature suprême suivie de mon refus de subornation par Faure Gnassingbé qui pourtant après avoir reconnu ma victoire, s’est maintenu pour un 4ème mandat usurpé à la tête du pays contre la volonté de tout un peuple pris en otage de façon éhontée avec la complicité de la communauté internationale avec au premier plan la CEDEAO et l’Union Africaine (UA). Ce qui a entraîné un bicéphalisme politique à la tête du Togo avec deux Gouvernements dont le légitime en exil sous ma présidence.

Dans la crise post-électorale que connaît depuis deux ans le Togo, contrairement aux USA qui dès le 26 février 2020 ont demandé un recomptage des voix bureau de vote par bureau de vote, le droit international est gravement bafoué par les pays occidentaux notamment la France, l’Allemagne, l’Union européenne complices de fausses reconnaissances de la victoire apocryphe du dictateur. Pire, la complicité active des Nations Unies emmurées dans un silence sépulcral après avoir fait disparaître à deux reprises des courriers recommandés du Gouvernement légitime du Togo qui ont été régulièrement affranchis avec accusé de réception de la poste américaine depuis New York sur la gravité de l’actuelle crise politique togolaise. Dans ce contexte de grave déni de droit à tout un peuple pris en otage depuis 1967 par une seule famille biologique soutenue par la France qui a assassiné le 13 janvier 1963, Sylvanus Olympio, le Père de l’Indépendance togolaise, il urge qu’une voix autorisée de par le monde se lève pour que justice puisse être faite au Peuple togolais déshumanisé et pourtant méprisé par les vedettes des droits de l’Homme de la communauté internationale.

Le plus grave concernant la prise en otage du Togo par le régime héréditaire dictatorial néocolonial, c’est sa faillite économique, sociale et morale, qui a plongé jusqu’à présent l’écrasante majorité des Togolaises et Togolais dans « la misère noire » sur fond de déshumanisation de nos populations. La prédation du patrimoine et des ressources du pays au profit du capital international apatride est indescriptible tandis que les recettes du pétrole, de l’or, du diamant et d’autres minerais rares ne sont déclarées au trésor public. Le port autonome de Lomé, le plus grand port en eaux profondes de la sous-région que j’ai eu à diriger et réformer, de même que les aéroports de Lomé et de Niamtougou servent de plateformes pour des trafics en tous genres visant à déstabiliser l’Afrique subsaharienne et subséquemment toute l’Afrique.

Tandis que s’exacerbe la suicidalité dans le pays, s’amplifie le musellement des opposants à la dictature implacable avec le kidnapping rocambolesque depuis le 04 novembre 2021 de SE Jean-Paul Oumolou, Ambassadeur de mon Gouvernement près la Suisse et les Institutions onusiennes à Genève, gravement torturé au Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC) sans audition par un juge d’instruction.

C’est dans ce contexte de répression politique sans précédent au Togo dénoncé par Amnesty International et l’ONU sur fond du scandale de la prédation numérique par le logiciel israélien Pegasus dont je suis une des victimes qu’a été condamné arbitrairement le 27 août 2021 à 48 mois de prison dont 24 mois avec sursis mon Conseiller Spécial chargé de la Jeunesse, M. Paul Missiagbeto, pour avoir partagé sur la toile une information qui s’y trouvait alors qu’aucune disposition légale ne l’interdisait; et que vient d’être libérés le 31 décembre 2021 sous condition deux journalistes de renom Joël Egah et Ferdinand Ayité après trois semaines d’incarcération pour avoir critiqué des ministres du Gouvernement illégitime de Lomé lors d’une émission télévisée sur le web.

Tout ce qui précède indique clairement que ce quintuple coup d’Etat qui ne confère guère de légitimité à la dictature cinquantenaire néocoloniale des Gnassingbé prouve à suffisance le grave drame humanitaire qui se déroule à bas bruit au Togo avec la complicité de la CEDEAO, de l’UA et des puissances coloniales occidentales avec à leur tête le tandem français Macron-Le Drian qui soutient de façon éhontée l’imposture dans le mépris des règles basiques du droit international. Cela est d’autant plus grave que l’inversion des résultats électoraux réels du Président-Élu et du Président sortant, opérée par la Cour constitutionnelle togolaise aux ordres de la dictature cinquantenaire néocoloniale, n’a pu jusqu’à ce jour être justifiée par ce pouvoir, malgré la demande officielle, publique et pressante par la diplomatie des États-Unis d’Amérique de la publication des résultats électoraux bureau de vote par bureau de vote.

De plus, au lendemain de l’élection du 22 février 2020, compte tenu des remontées du raz-de-marée électoral en faveur du candidat de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), la plupart des principaux partis politiques togolais et des organisations de société civile togolaise ont publié des communiqués pour reconnaître la victoire du candidat de la DMK, alors que le Président sortant n’a bénéficié d’aucune reconnaissance nationale, ce qui l’a amené à recourir à des lettres de félicitations diplomatiques dont la preuve de la fausseté a été établie entre autres par le député de la Haute-Garonne, membre de la Commission des Affaires étrangères du Parlement français, Sébastien Nadot .

C’est pourquoi en ma qualité de Président démocratiquement élu du Togo le 22 février 2020 avec plus de 72% des suffrages au premier tour, j’en appelle à la Fédération de la Russie, à votre sens de l’honneur et des valeurs humanistes et spirituelles orthodoxes à œuvrer pour la restauration de la liberté et de la démocratie dans mon pays par un transfert pacifique du pouvoir que mon prédécesseur confisque depuis dix-sept ans par la violence, les fraudes électorales, la corruption à grande échelle et la falsification des reconnaissances diplomatiques de pays amis. Revêtu de la légitimité des urnes, je voudrais pouvoir compter sur votre sens de l’histoire récente des peuples en Syrie, en Centrafrique et actuellement au Mali pour faire droit aux aspirations du Peuple togolais et à la promotion de nouveaux équilibres géostratégiques, géopolitiques et géoéconomiques dans notre monde incontestablement devenu multipolaire et épris de Liberté, de Souveraineté des Âmes, de Dignité, de Prospérité partagée pour tous et d’Accomplissement plénier.

Annexes

1. Narratif sur le quintuple coup d’Etat électoral. Militaire, judiciaire, diplomatique et médiatique

2. Mémorandum de sortie de crise pacifique au Togo du Gouvernement légitime du Togo et de la DMK du 14 mai 2021

3. Exposé de motif Rencontre UE-DMK-Gouvernement légitime du Togo du 09 décembre 2021 à Bruxelles

CC : Sa Sainteté le Patriarche Cyrille Patriarche de l’Église orthodoxe russe

Son Excellence Abdelmadjid Tebboune Président de la République Algérienne démocratique et populaire

Son Excellence Muhammadu Buhari Président de la République Fédérale du Nigéria

Son Excellence Assimi Goïta Président de la République du Mali

Son Excellence Mamady Dombouya Président de la République de Guinée

Son Excellence Macky Sall Président du Sénégal et Président en exercice de l’Union Africaine

Son Éminence Cardinal Gregory Wellington Archidiocèse de Washington DC

Son Excellence Joe Biden Président des USA

Son Éminence Cardinal Pietro Parolin Secrétaire d’Etat du Saint-Siège (Vatican)

Son Excellence Antonio Guterres Secrétaire Général de l’ONU

Source : icilome.com