Togo / Crise humanitaire: une population en détresse dans le Nord du pays

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La région des Savanes traverse une crise sécuritaire depuis mai 2021. La situation s’est empirée depuis juin 2024, où les préfectures de Kpendjal et Kpendjal Ouest notamment, font face à une recrudescence des violences liées aux incursions de groupes armés non étatiques.

Ces violences, marquées par des vols de bétail, la pose d’engins explosifs improvisés, des tueries, et des intimidations, ont provoqué d’importants déplacements de populations. Une situation qui met en lumière une crise humanitaire de grande ampleur.

Selon le programme d’urgence pour la résilience et la sécurité des communautés (PURS), en mars 2024, 47 597 personnes ont été déplacées sur le territoire togolais. Parmi elles, 37 917 sont des réfugiés et demandeurs d’asile, tandis que 9 680 sont des déplacés internes.

Plus de la moitié de ces déplacés sont des mineurs (53,98 %), représentant 25 693 enfants. La région des Savanes, particulièrement touchée, enregistre 45 934 personnes déplacées, dont 5 943 dans la préfecture de Cinkassé.

Depuis septembre 2024, les incursions se multiplient avec plus d’une quinzaine d’attaques signalées, aggravant ainsi le flux des déplacés. Kpendjal Ouest reste la zone la plus touchée, exacerbant la vulnérabilité des populations locales.

En l’absence de camps officiels pour les déplacés, la majorité d’entre eux trouvent refuge auprès de familles d’accueil. D’autres, malgré des moyens limités, louent des habitations pour se loger. Ce système d’accueil, bien que solidaire, exerce une pression considérable sur les communautés hôtes, déjà confrontées à une pénurie de terres cultivables et de ressources essentielles.

Les Zones Aménagées d’Aménagement Pastoral (ZAAP), promises depuis 2021 pour répondre à la crise foncière et alimentaire, restent un projet non réalisé. Cette attente prolongée aggrave les tensions entre agriculteurs et éleveurs, alors que les besoins alimentaires augmentent. Sur le marché, les prix des céréales grimpent. Le bol de 3,5kg de petit mil précoce coûte 1200f, celui du haricot est 1750f.

Si certaines initiatives comme celles des ONG et organisations internationales apportent un soutien, elles restent insuffisantes. Quelques forages et latrines ont été installés dans des écoles, mais les besoins en eau potable, en infrastructures sanitaires, en éducation, et en sécurité alimentaire restent criants.

La population déplacée manque de tout : accès à des soins de santé, à des abris décents, et à des moyens de subsistance.

Source: lalternative.info

Source : 27Avril.com

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