Un camouflet pour Faure Gnassingbé et sa minorité. Les coupures d’internet en 2017 au Togo, époque où les Togolais sortaient massivement pour en découdre avec un pouvoir dictatorial qui veut s’éterniser au pouvoir, n’ont pas été du goût de la Cour de justice de la Cédéao. Celle-ci a jugé « illégales » ces coupures. Parce que le peuple togolais réclamait alors des réformes constitutionnelles, notamment la limitation des mandats présidentiels, les autorités n’ont pas trouvé mieux que de couper à deux reprises l’accès à internet pendant plusieurs jours, du 5 au 10 septembre puis une nouvelle fois du 19 au 21 septembre 2017.
« Ces coupures d’internet n’avaient pour objectif que de faire taire les contestations et la Cour de justice a considéré que ces coupures étaient contraires à la liberté d’expression, et que donc les autorités togolaises devaient à l’avenir prendre toutes les dispositions, notamment législatives, réglementaires nécessaires pour que ce type de situation ne se répète pas, et surtout que soit garantie la liberté d’expression », a laissé tomber Marceau Sivieude, directeur régional adjoint pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International.
Pour lui, « C’est un message fort qui a été probablement adressé aussi aux autres autorités de la région qui utilisent très souvent cette arme répressive que sont les coupures d’internet, et notamment à l’occasion des élections ou lors de manifestations de l’opposition et de la société civile pour, encore une fois, faire taire toute contestation ».
Il est déplorable que le Togo tienne lieu d’exemple en termes de violations des droits humains. Mais à l’heure des comptes, Christian Trimua est comme devenu un Calimero sorti de l’œuf. Loin d’assumer les réalités, le voilà qui n’a pas voulu donner son ressenti face à une aussi accablante affaire dont il se trouve l’un des premiers artificiers.
Aussi a-t-il benoîtement décliné tout commentaire, ânonnant ne pas avoir été notifié de la décision de la Cour de justice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest.
Quelle fuite en avant ! Christian Trimua, grande gueule et grand pourfendeur des libertés malgré son portefeuille droit-de-l’hommiste, se trouve maintenant incapable d’assurer le service après-vente des déboires auxquels il est de près lié. Serait-il privé du don de la parole dont il a jusqu’ici usé jusqu’à la corde ? En voilà des cachotteries ! C’est pitoyable de se déguiser, de ne pas répondre des faits, aussi évidents soient-ils.
Source : Le Correcteur
Source : 27Avril.com