Nous l’avions publié dans l’une de nos articles antérieurs, une affaire de quatre cents mille francs(400.000 F CFA), cadeaux du Chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé distribués à certains journalistes de la presse privée par le Président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication(HAAC) , PitangTchalla à son domicile lors des fêtes de fin d’année 2016 divise la corporation.
Ce sujet en son temps a fait couler d’encre et de salive. La polémique née à l’issue de cette distribution d’argent qualifié de « cadeaux du Chef de l’Etat » a provoqué de remous dans la presse togolaise. De cadeaux qui ont à rien avoir avec la politesse et la courtoisie républicaine. Une corruption ou tentative de corruption des hommes de médias par le Président de l’institution en charge de la protection du métier du journalisme et de la défense de ses intérêts. Le gardien dont la mission première est de veiller au respect des règles fondamentales de la profession du journalisme dont notamment la corruption.
Des semaines après, le Président de la HAAC togolaise, PitangTchallaest sorti de son silence hier au cours de la conférence de presse que son institution a organisé à l’intention des hommes de médias sur les sujets d’actualité.
Le premier responsable des autorités de régulation, PitangTchallacontre toute attente a confirmé la forfaiture qu’il a posé en distribuant de l’argent des journalistes en affirmant que c’était « une récompense » de celui qui lui avait chargé cette mission. Une personnalité importante dit-il lui avait confiée la mission de distribuer à certains journalistes des organes privés de la presse togolais 400.000F CFA en guise de récompense. De façon voilée, cette personnalité importante dont il a refusé de donner le nom et nombre de journalistes désignés est bien son mentor, le Chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé. Il a soutenu qu’il ne trouvait pas d’inconvénient à lui refuser cette mission ; c’est pourquoi il avait pris sur lui, la responsabilité d’appeler lui-même un à un les journalistes bénéficiaires et de les inviter à passer chez lui à son domicile pour toucher « la récompense » du Chef de l’Etat.
Il a poursuivi qu’il ne regrette nullement pas d’avoir joué ce rôle entant que Président d’une institution qu’est la HAAC. Très fier apparemment, il a invité les journalistes désireux d’avoir les mêmes « récompenses » de Faure Gnassingbé, Président de la République du Togo, d’envoyer leur nom et organe à partir du mois d’Août prochain pour que ce dernier se souvienne d’eux au moment venu pour la prochaine fois.
C’est en termes que PitangTchalla, le Président de la HAAC anarguéles journalistes hier au siège de son institution à Agbalépédo à Lomé. Ça ne peut que se passer au Togo.
On ne finira jamais de le dire assez, le Togo n’est pas une démocratie ; ceux qui pensent le contraire et qui croient que le pouvoir de Lomé 2 fait des efforts au quotidien en matière démocratie après cinquante années de règne d’une seule famille et qui est toujours aux affaires se rendent comptechaque jour que Dieu fait que les habitudes n’ont pas changé. Le pouvoir et tenants de ce régime de dictature n’ont pas perdu leurs reflexes. Un semblant de démocratie est installé au Togo. Une « démocrature » disons le comme aime si bien l’appeler un éminent Professeur. « Le Togo n’est pas une démocratie mais une démocrature », soutient-il souvent dans ses propos.
Sinon comment peut-on comprendre qu’aujourd’hui, le combat contre la corruption et les corrupteurs estmené partout dans tous les Etats démocratiques et que le Président d’une institution de la République au Togopeut se vanter après avoir posé des actes de corruption ? Et ce, envers la presse sans pour autant interroger sa conscience ?
Pire, il vocifère et a déclaré à qui veulent l’entendre que s’il y a, à refaire, il assumera de nouveau cette mission, celle de (distribuer l’argent du Chef de l’Etat à des journalistes à titre de « récompense » surement pour service rendu. Soutien au régime en place durant une année, 400.000F CFA) sans contraindre quoi que se soit.
Voilà, c’est seulement au Togo qu’on peut assister à des énormités de ce genre. Oui ! Au Togo, le pouvoir est détenu par la force des armes. Ce n’est plus un secret pour personne. Faure Gnassingbé et sa bande tirent leur légitimité pas dans la population togolaise mais du désir des hommes en uniforme qui l’ont mis la tête du pays la mort de son père, feu Général Président, Gnassingbé Eyadema.
Plus besoin de revenir sur les circonstances rocambolesques dans lesquelles, il a pris le pouvoir en avril 2005 après le tour de passe-passe suivi du coup d’Etat constitutionnel, un crime indescriptible soutenu après par la mascarade électorale soldé à l’époque par des morts et de milliers de citoyens togolais en exil.
Les autres simulacres présidentiels du passé n’ont rien de la volonté populaire issue des urnes. La suite, on n’en connaît.
Les caciques du régime cinquantenaire des GNASSINGBE dont le Président de la HAAC, Pitang Tchalla sont toujours aux affaires. Ils sont mis à la tête des institutions du pays pour une mission. Tromper l’opinion nationale et internationale, gagner du temps encore au pouvoir sans faire les réformes. Le retour de la dictature au galop figure bien dans l’agenda. En témoigne, les intentions cachées sur la base des commissions mis sur pied en cascade sur les questions des réformes prévues par l’Accord politique global, il y plusieurs années déjà.
Aujourd’hui avec les nouvelles intentions de la HAAC dont la fermeture illégale des chaînes de télé et radios privées dans le pays sous prétexte qu’elles ne sont pas en règle sur le plan administratif, montrent bien le vrai visage de Pitang Tchalla. Le Come Back de l’homme à la tête de la HAAC n’est pas un fait de hasard. C’était planifié depuis.
Pitang Tchalla est connu depuis sous le règne du feu Gnassingbé père comme homme prêt à tout. A museler la presse privée si c’est nécessaire pour le bonheur de son camp politique( RPT-UNIR).
Tous ceux qui n’accepteront pas de soutenir le régime en place et de regarder dans la même direction que les tenants du système cinquantenaire, retrouveront l’homme de main, ancien ministre de la Communication du feu Eyadema, homme de confiance, Pitang Tachalla, homme de mission sur leur chemin. La consigne est claire ! « Faites regarder les journalistes dans la même direction ! »
Le régime en place n’est pas prêt pour partir. Et pour contenir le peuple, il faut fermer les médias qui dérangent encore après les Radios X Solaire et Légende FM fermées arbitrairement déjà. Et acheter appauvrir les hommes de médias qui finiront par vendre leur conscience puis rentrer dans les rangs. Certains sont déjà rentrés dans les rangs et ils se connaissent. Ils ne sont pas loin des bénéficiaires qui sont « récompensés » par Faure Gnassingbé à la fin d’année.
Les associations de presse et certains partis politiques de l’opposition se mobilisent déjà contre la énième fermeture illégale encore de chaînes de radios et de télévisions au Togo.
Seul acquis qui reste au peuple togolais après la Conférence nationale souveraine en 1991.
Vivement que la providence divine veille sur la presse privée au Togo ! Le seule pouvoir encore en vie même si certains journalistes ont préféré aujourd’hui défendre l’imposture et la dictature.
Source : Justin Anani, Togovisions
27Avril.com