A l’heure où bon nombre de pays prennent des mesures drastiques pour lutter efficacement contre le COVID-19, la nouvelle pandémie qui fait vibrer même les grandes puissances, le Togo se contente de son amateurisme habituel.
La menace se rapproche pourtant ; dans la nuit du 17 au 18 mars, un premier décès a été enregistré dans un pays limitrophe, le Burkina Faso. De plus, le nombre de personnes contaminées dans ce pays est passé à 27. Une raison de plus de redoubler de vigilance et de prendre des mesures à la hauteur de cette crise d’envergure mondiale.
Syndrome de laxisme ou manque de réalisme de la part des autorités togolaises… on ne saurait le dire. Toujours est-il que les mesures prises jusque-là ne sont pas assez conséquentes ni suffisamment efficace vu l’ampleur des dégâts du coronavirus. Si même les grandes puissances ont du mal à contenir cette pandémie, combien plus est-il important pour les pauvres pays africains, au système sanitaire très fragile de prendre des mesures coercitives pour limiter la propagation du virus sur le continent ?
Au Togo, le laxisme du gouvernement suscite tant d’étonnement. Les mesures prises jusque-là sont clairement insuffisantes. Suspendre les liaisons aériennes en provenance des pays à haut risque (l’Italie, la France, l’Espagne et l’Allemagne) peut sembler être une mesure efficace, mais une analyse plus poussée nous permet de comprendre que ceci n’a pas grande incidence sur les risques de propagation.
En effet, il y a également de fortes chances que des passagers venant d’autres pays soient contaminés par le virus. Ainsi, concentrer l’essentiel des ressources sur les personnes ayant séjourné dans un pays à haut risque (isolement obligatoire de quatorze jours), c’est prendre le risque de laisser entrer sur le territoire des passagers contaminés en provenance d’autres pays.
Aussi faut-il remarquer que l’interdiction de tout rassemblement de plus de 100 personnes est une mesure sans effet, car il n’y a pas besoin de plus de 100 personnes pour favoriser la propagation du virus.
Le Sénégal voisin donne l’exemple en interdisant pendant un mois, tous rassemblements et manifestations sur le territoire et en annonçant la fermeture des écoles et universités pour une période de trois semaines. Le Togo devrait emboiter le pas… les rassemblements devraient être interdites, les écoles et universités, fermée pour un temps. Des mesures devraient être prises pour éviter la propagation du virus dans les marchés, les alimentations et autres.
En clair, les mesures prises par le gouvernement togolais ne sont pas rigoureuses et l’on a l’impression que l’Etat minimise les risques de propagation du virus sur le territoire togolais.
Les failles des mesures préventives sont énormes ; une propagation de l’épidémie au Togo serait fatale, vue l’état du système sanitaire et le manque de ressource ; les mesures doivent donc être renforcées.
Il urge de prendre des mesures d’alerte maximale pour éviter l’expansion de la maladie et avant que ce ne soit trop tard.
COVID-19 : Inquiétante Menace
La menace se rapproche de plus en plus. Ceux qui privilégient la thèse du complot relevant d’une invention occidentale devront se raviser ; le mal est bien réel. Ce jeudi 19 mars 2020, le nombre de cas au Togo a été revu à la hausse.
Désormais, neufs (9) individus ont été testé positif au coronavirus au Togo. Selon les autorités, le premier cas détecté a pu guérir du mal. Il reste donc huit (8) personnes contaminées et actuellement en confinement. Pour éviter une propagation imminente de cette épidémie, de nouvelles mesures plus contraignantes ont été prises.
Par un communiqué publié ce vendredi 20 mars 2020, le président de l’Université de Lomé a annoncé aux usagers du campus que l’institution ferme ses portes pour compter de ce jour jusqu’à nouvel ordre. Cette mesure est la réponse appropriée aux dispositions prises par le gouvernement interdisant tout rassemblement de plus de cent (100) personnes sur toute l’étendue du territoire national. Étant donné les conditions d’études sur le campus, notamment les effectifs pléthoriques dans les salles de cours et les amphithéâtres, cette mesure ne peut qu’être bien accueillie ; d’ailleurs, elle a été prise un peu tardivement.
C’est dans cette même logique que le ministre de l’enseignement supérieur, le ministre de l’enseignement technique et le ministre des enseignements primaires et secondaires ont publiés conjointement un communiqué indiquant que tout les établissements scolaires et universitaires et tous les centres de formation professionnelle, tous ordre confondus (publics, privés laïcs et confessionnels) sont fermés, à compter du vendredi 20 mars 2020 à 17h30, sur l’ensemble du territoire national jusqu’à nouvel ordre. Ils exhortent ainsi les acteurs du système éducatif au respect scrupuleux des mesures d’hygiène recommandées par les autorités afin d’éviter la propagation du virus.
Hors mis ces nouvelles mesures, il faut noter également les dispositions prises par les autorités religieuses pour contrer le virus. Dans un communiqué, l’Union musulmane du Togo (UMT) indique la fermeture des mosquées, une suspension des grandes prières de vendredi, mais aussi des restrictions concernant les rassemblements de mariage, de décès et de baptême.
De même, les célébrations eucharistiques ont été suspendues par la Conférence des évêques du Togo et d’autres mesures ont été prises pour le respect des dispositions gouvernementales. Des mesures similaires ont été adoptées par de nombreuses confessions religieuses.
Aussi faut-il préciser que des dispositions sont prises pour la fermeture de certains marchés et lieux de commerce regroupant un grand nombre d’individus.
Plus de doute sur la nécessité de se préserver en cette période de crise. Les nouvelles mesures prises par les autorités sont à saluer ; mais il y a toujours mieux à faire pour se protéger du mal. Les lieux de distraction (boîtes de nuits, bars…) et les endroits publics en général étant susceptibles de favoriser la propagation de l’épidémie, des mesures plus contraignantes devraient être prises concernant ces endroits. L’interdiction des rassemblements de plus de cent (100) individus reste une mesure illusoire et non appropriée à l’ampleur de cette crise. De plus, les forces de sécurité devraient être formées sur les mesures de protection pour veiller au respect de ces règles par les citoyens.
Toutefois, il faut préciser que toutes ces mesures n’auront aucun effet si les citoyens ne prennent pas conscience de leur lourde responsabilité. Le respect strict de ces mesures permettra assurément de limiter la propagation de l’épidémie et de protéger la population d’un carnage probable.
Source : independantexpress .net
Source : 27Avril.com