Pour une meilleure gestion de la situation face à l’avancée vertigineuse du Coronavirus (Covid -19), avec déjà au compteur, 20 cas confirmés au Togo, le Gouvernement avait annoncé, il y a quelques, le décaissement d’une enveloppe de deux milliards de FCFA. Une réaction certes salutaire mais à la fois problématique de l’exécutif national.
L’ogre Covid -19
Plus les jours passent, plus l’inquiétude devient grandissante. Des fortunés au dernier de la classe sociale, nul n’est à l’abri. De son apparition en décembre 2019 à ce jour, les statistiques actualisées de l’Agence France Presse (AFP) estiment à 15.189, le nombre décès des suites de Coronavirus à travers le monde entier. Parmi les victimes de cet ogre, les star de la musique africains, le congolais Orlus Mabele et le camerounais Manu Dibango. La panique et la psychose sont au paroxysme de leur manifestation, avec l’Italie qui en paie la lourde tribu avec plus de 6.000 morts.
Le Togo sur la défensive
Au Togo, le gouvernement a sonné l’alerte avec la prise de mesures de barrières contre le Covid -19. Entre autres mesures préventives, la fermeture jusqu’à nouvel ordre, des universités, ecoles et centres d’apprentissage, celles des frontières terrestres et aériennes aux pays à risque, des discothèques, l’interdiction de rassemblement de plus de 100 personnes, la restriction à 15, le nombre total de personnes devant assister aux enterrements. «J’en appelle à notre sens de responsabilité individuelle et collective », a indiqué Faure Gnassingbé, sur son compte Tweeter. Un appel qui n’aura malheureusement pas estompé l’allure effrénée du virus qui, à hier, a officiellement causé 20 cas confirmés, 19 actifs et un cas complètement guéri. Seule note d’espoir, le pays n’a pour l’heure enregistré aucun décès. D’où la pertinence de mettre en pratique, les consignes de prévention des autorités, notamment le lavage régulier des mains, la désinfection des mains par des gels hydroalcooliques, éternuer dans le creux du coude et le port du cache nez chirurgical.
L’attente rationnelle des populations
Toutefois, bien que le numéro vert (111) reste opérationnel et mis à disposition pour la signalisation de tout cas suspect, la question de la gestion des deux milliards FCA décaissés pour servir à la campagne de lutte contre le Covid -19 revient avec insistance sur le tapis.
En effet, après quelques jours de tatonnement, le gouvernement s’est finalement plié devant les appels incessants des médias, en ce qui concerne la prise de mesures drastiques pour prévenir le mal qui est officiellement dans nos murs depuis le 06 Mars dernier. Une réaction que d’aucuns qualifient certes de tardifs, mais qui demeure salutaire. Toutefois, il convient aujourd’hui, au regard des précédents fâcheux encore vivaces dans les mémoires collectives, de passer à la loupe, la la gestion de cette ressource spéciale.
Le présent à l’épreuve du passé
Si le requisionnement de l’hôtel Lebene, anciennement Hôtel Ibis ou encore Hôtel le Bénin, pour le confinement des cas suspects est une décision appréciable du gouvernement, ce n’est pas non plus un secret qu’elle peut porter en elle, les germes de dilapidation et de détournements de deniers publics. Et pour cause, cette tare est érigée en habitude au Togo. Ceci, au point de devenir un phénomène à la peau dure qui fait prospérer, en de pareilles circonstances de crises ou de situations exceptionnelles, nombre de fonctionnaires et agents de l’État indélicats qui en font leurs fonds de commerce. Les tristement célèbres cas de la gestion approximative des fonds alloués pour la participation des Éperviers aux Can 2010 et 2015, puis de celle de la route Lomé -Vogan – Anfoin demeurent des cas qui restent au travers de la gorge des togolais qui n’ont obtenu aucune réponse jusqu’à ce jour malgré les promesses de compte rendu et punitions brandies ici et là par les autorités.
Outre la Hapulcia, FRATERNITE veille au grain
Et pour cette expédition, «Certains ont déjà prévu construire de nouvelles maisons, voitures, renflouer leurs comptes bancaires et alimenter leurs copines dans cet argent», a insinué Koffi, un jeune observateur de la scène socio-politique du pays. Mais cette fois-ci, avance-t-il, ceux-ci trouveront visiblement garçons sur leurs chemins. En premier, le journal FRATERNITE qui se donnera la peine de veiller scrupuleusement à la gestion qui sera faite de cette enveloppe. «Ils (NDLR : les membres du comité de crise) sont donc à suivre de près par les yeux et oreilles de FRATERNITÉ», promet Joël Égah, Directeur de Publication de l’hebdomadaire togolais d’informations.
C’est donc le lieu d’en appeler également à l’urgence pour la Hapulcia et la Cour des comptes, deux institutions placées à l’avant garde de la lutte contre la délinquance économique au Togo de veiller à la transparence des ressources financières mises à disposition par le gouvernement à cet effet.
Source : Fraternité
Source : 27Avril.com