Par la seule parole, un leader peut aisément et sans peine quelconque, désamorcer les crises les plus rudes. Voilà pourquoi lorsque les gens sont appelés à une fonction d’État, ils doivent impérativement apprendre, au-delà de leur formation classique, à parler en hommes et femmes d’État.
Dans notre pays, reconnaissons-le, le vrai tendon d’Achille de cette nouvelle équipe gouvernementale reste la manière de parler. Comment construire un message persuasif en vue d’atteindre un résultat bien défini ? Voilà la question que chaque ministre ou chaque haut commis de l’État devrait se poser avant toute prise de parole en public.
Lorsqu’un ministre de la République, face à ses frères et sœurs soutient sans gangs que les gens de sa région ont toujours été les derniers aux concours nationaux, et qu’eux, les officiels originaires de là, sont bien obligés de passer par des détours pour repêcher certains d’entre eux et les faire absorber par l’enseignement ou la santé, une question s’impose d’elle-même:quel est l’objectif d’une telle déclaration ?
Monsieur le Ministre s’est-il rendu compte que finalement, il s’est insulté lui-même, puisqu’il est lui aussi originaire de là, donc forcément, si ce mal qu’il décrit ainsi est une pathologie liée à la région, il en fait immanquablement partie. Et dès lors qu’il allègue ouvertement, qu’ils recourent sans coup férir à des détours, comme si c’était une règle, forcément lui aussi doit être l’émanation d’un détour jusqu’au poste de ministre.
A supposer que c’était vraiment le cas, quelle recette a-t-il eu après avoir sorti cela de sa bouche ? Sérieusement, nous avons des problèmes, de vrais dans ce pays! Mais mettons tout ceci sur le compte d’un simple lapsus et avançons. Tout compte fait, une chose est certaine, nos ministres devront rigoureusement se mettre à l’école de la communication bonne et efficace. Il y va de l’intérêt général. En vérité, c’est vrai, n’est pas leader qui veut, mais bien sûr, qui peut.
Luc Abaki
Source : icilome.com