La libération de l’ex Directeur de cabinet de Faure Gnassingbé le 6 février 2016, après plus de 3 ans d’incarcération, avait suscité un débat sur la suite à réserver au dossier d’escroquerie dite internationale. Pour son Conseil, c’était un non-lieu définitif, mais pour d’autres, la sortie de prison ne mettait pas fin au feuilleton judiciaire. Visiblement, le dossier est en train d’être remis en selle avec un plan précis.
Un procès qui aboutirait à une condamnation. Il ne s’agirait plus d’envoyer l’homme derrière les barreaux, mais de le condamner afin de l’écarter de la prochaine course présidentielle pour laquelle il aurait des velléités. Le locataire du Palais de la Marina qui rêve d’un quatrième mandat en 2020 voire plus, ne veut prendre aucun risque avec son ancien ami dont il connait mieux que quiconque les intentions.
Dans l’art de la guerre, cela se nomme « frappe préventive », une méthode qui consiste à neutraliser son ennemi ou son adversaire avant même que ce dernier ne déroule son plan. C’est ici que la politique prend une allure cynique voire dramatique. On a vu cette semaine le spectaculaire assassinat à la méthode James Bond de Kim Jong-Nam, le demi-frère du dictateur nord-coréen, présenté à certain niveau comme une alternative au cas où le régime de Pyong Yang s’effondrait.
Même si les deux assassins ont été appréhendés par la police malaisienne, la cible quant à elle, est déjà neutralisée et Kim Jong Un peut désormais avoir le sommeil tranquille. Au Togo, c’est de la Justice qu’on se sert souvent pour mettre hors course les adversaires politiques. On a déjà vu le cas Alberto Olympio qui a dû abandonner la direction de son parti pour mieux s’occuper de la bataille judiciaire.
Les balises du 4è mandat sont de plus en plus visibles à travers le refus systématique de matérialiser les reformes telles que convenues dans l’APG (Accord politique global), le refus d’organiser les élections locales, le musellement en cours de la presse indépendante par une autorité administrative indépendante pilotée par des hommes aux réflexes des années 1970. Ce nouveau feuilleton politico-judiciaire est une preuve suffisante que Faure Gnassingbé garde un oeil ouvert sur son ancien collaborateur même si certaines rumeurs disent qu’ils ont enterré la hache de guerre.
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