La compagnie aérienne Ethiopian Airlines et la banque panafricaine Ecobank sont au cœur d’une affaire qui défraie la chronique depuis quelques semaines. L’Affaire remonte au mois d’août 2011 et concerne un compatriote du nom de Kongo Demagna, cadre de la compagnie Ethiopian depuis 20 ans qui a été abusivement licencié à la suite d’un incident intervenu à l’aéroport de Lomé Tokoin impliquant un passager indélicat.
Déféré à la prison civile de Lomé et libéré trois mois plus tard par le juge d’instruction, le compatriote a demandé à reprendre son poste, et c’est là que la compagnie lui notifie une lettre de licenciement anti datée. Celui qui a rendu 20 ans de loyaux services à cette compagnie ne pouvait pas rester les bras croisés face à cette injustice. S’engage alors une longue bataille judiciaire entre l’employé licencié et la compagnie Ethiopian.
Au terme de ce feuilleton qui a duré plusieurs années, Ethiopian Airlines a été définitivement condamnée par la Cour Suprême à payer des dédommagements à Monsieur Kongo Demagna. Face à sa débâcle judiciaire, Ethiopian Airlines a tenté un règlement à l’amiable en demandant à celui qui a été licencié depuis 7 ans, de reprendre son poste. L’ex-employé qui était à un an de sa retraite, a naturellement rejeté cette offre. Et depuis, des manœuvres sordides sont entreprises pour empêcher l’exécution de cette décision de la Cour Suprême. Ecobank qui doit débloquer les fonds, refuse de s’exécuter, sur ordre d’Ethiopian et ce, malgré les démarches de l’huissier requis pour la circonstance.
Selon certaines informations, la Présidence de la République serait derrière ce refus d’exécution d’une décision de justice. Mais plus on avance, on découvre la main noire qui est derrière cette manœuvre qui défie la justice. En effet, il apparait clairement que c’est l’un des cumulards de la République, le Colonel Gnama Latta, Directeur Général de l’ANAC et de la SALT et ses comparses qui tirent les ficelles dans l’ombre au profit de la compagnie aérienne.
Dans leur zèle à empêcher l’exécution d’une décision de justice, ce qui est extrêmement grave au regard de la loi et en cette période où le Président de la Cour Suprême multiplie les émissions dans lesquelles il rappelle non seulement les droits des citoyens, mais aussi les devoirs de la justice et ceux qui l’exercent. La gravité dans cette histoire, c’est que ceux qui défient la justice au nom de leurs propres intérêts auprès de ces compagnies aériennes indélicates s’arrogent le soutien de la Présidence dans leur basse besogne.
Les arguments qu’ils servent à leurs interlocuteurs pour justifier leur entreprise d’obstruction à l’exécution d’une décision de justice ne doivent pas arranger les affaires de la Présidence. Les fausses informations colportées sur la victime et les propos attribués au locataire du Palais de la Marina ne feront pas long feu.
Ethiopian Airlines, pour son image et sa crédibilité, doit s’exécuter, au cas échéant les avocats et auxiliaires de justice doivent solliciter auprès du Procureur la force publique pour faire exécuter cette décision. Il y va de la crédibilité de la justice togolaise. Il est dommage, révoltant voire méchant que ceux qui cumulent plusieurs postes juteux au sein de la République, s’organisent pour priver un compatriote de ses droits, au nom des intérêts obscurs auprès des compagnies aériennes.
Bon à suivre !
Source : L’Alternative
27Avril.com