Depuis l’ouverture officielle le 19 février dernier du dialogue politique inter-togolais de sortie de crise au Togo, c’est la 1ère conférence de presse officielle que donnent les responsables de la Coalition des 14 parties de l’opposition. Dans sa soif de savoir ce qui a été à l’origine de ce semblant de statu quo dans le processus du dialogue, la population togolaise sera satisfaite de prendre acte de la déclaration liminaire qui suit.
CONFERENCEDE PRESSE DU 1er MARS 2018
CAP2015 – Groupe des Six – PNP – CAR – Santé du peuple
Déclaration liminaire
La Coalition des 14 remercie les populations togolaises pour leur soutien sans faille dès le début des manifestations et leur vigilante bienveillance manifestée à la Coalition depuis l’ouverture du dialogue national.
Cette conférence de presse est l’occasion de faire part au public à travers les médias, un premier compte rendu des travaux.
En effet les travaux du comité préparatoire ont débuté le jeudi 15 février 2018 sous la direction du Représentant du Facilitateur, le Ministre Ghanéen de la sécurité, Monsieur Kan Daapah.
Ces travaux consacrés à l’adoption du règlement intérieur du dialogue étaient articulés autour de ses principaux objectifs, de ses principes directeurs, des parties prenantes, de la composition des délégations, du mode de communication sur les travaux, de son déroulement et de son ordre du jour.
Ces travaux ont été, depuis le lancement des manifestations, l’occasion de tester pour la première fois en discussion directe, la volonté politique du pouvoir en place.
Les discussions ont été laborieuses et très compliquées. Le pouvoir s’est livré à son dilatoire habituel, cherchant toujours à gagner du temps avec toutes sortes de manœuvres. Mais les représentants de la coalition ont été vigilants de sorte qu’on a pu, à la fin de quatre jours de travaux, s’entendre sur un règlement intérieur signé par les deux protagonistes, ouvrant ainsi la voie au dialogue proprement dit.
Il est utile ici, de vous situer sur les points essentiels inscrits à l’ordre du jour.
La Coalition est parvenue à faire inscrire, en dehors des mesures d’apaisement et de confiance qui constituent un point à régler prioritairement par les participants au dialogue, les points relatifs au rétablissement de la Constitution de 1992, aux implications de ce rétablissement et à la nécessaire transition qui doit conduire le pays à l’alternance démocratique.
Le pouvoir, de son côté, a demandé à inscrire le référendum sur la révision de la Constitution de 1992, le cadre du dialogue et la participation du gouvernement au dialogue.
S’y ajoutent les points qui se retrouvent conjointement dans l’agenda de chacune des parties, notamment l’amélioration du cadre électoral, les réformes institutionnelles et un mécanisme de mise en œuvre, de suivi et de garantie des Accords.
Vous avez tous suivi le 19 février, l’ouverture du dialogue avec la cérémonie présidée par le Président ghanéen William Dankwa Nana AKUFO-ADDO.
La Coalition voudrait ici, exprimer publiquement sa profonde gratitude au Président ghanéen pour sa disponibilité constante et les mots empreints d’enseignement qu’il a prononcés lors de son discours à l’endroit du peuple togolais et des citoyens de l’espace CEDEAO tout entier.
Les travaux proprement dits, conduits par le Président AKUFO-ADDO ont démarré juste après la cérémonie solennelle et révélé encore une fois au monde la nature du pouvoir en place. Il s’est révélé que depuis la signature du communiqué du 02 février annonçant le dialogue, le gouvernement n’a pris aucune disposition relative à la réalisation des mesures d’apaisement jusqu’au démarrage du dialogue. C’est donc difficilement et avec l’intervention directe du Facilitateur que le gouvernement a pu annoncer le lundi 19 février dans la nuit profonde, la libération de 35 personnes détenues dans le cadre des manifestations suivie le mercredi 21 février de la libération des six détenus dans l’affaire des incendies des marchés de Kara et de Lomé.
La Coalition tient à souligner qu’elle est dans l’attente de la réalisation de toutes les autres mesures d’apaisement, notamment la fin de la levée de l’immunité du Député Targone, la restitution de son passeport, la levée de l’état de siège de fait des villes de Sokodé, Bafilo, Mango, l’effectivité du droit de manifester sur toute l’étendue du territoire national, une procédure concrète assortie de calendrier pour le retour des exilés et des déplacés et l’arrêt des persécutions, arrestations, poursuites et violences à l’encontre des militants et dirigeants de l’opposition. Ce dernier point est important afin que chacun des responsables de l’opposition puisse avoir l’opportunité de participer au dialogue en toute sécurité.
La Coalition maintient que la poursuite des discussions sur les autres points de l’ordre du jour ne peut être facilitée que par la réalisation du reste des mesures d’apaisement.
Mais en attendant, la Coalition a accepté d’entamer les discussions sur le point concernant le rétablissement de la Constitution de 1992. Et c’est sur ce point que les travaux achoppent parce que le régime RPT/-Unir s’y oppose, n’étant préoccupé que par la candidature du Président actuel, Essozimna GNASSINGBE à la Présidentielle de 2020.
Vous comprenez donc, que la Coalition qui n’est que porteur des aspirations légitimes du peuple ne puisse en aucun cas accepter un accord qui permette au président actuel de se présenter en 2020 pour un quatrième mandat.
La Coalition demande aux populations de rester mobilisées !
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