Créer la crise pour se maintenir ou proroger un mandat anémique, c’est la manœuvre de Kélani Bayor, Président sortant du comité Olympique togolais. Dans une récente émission radio, il a exposé en plein jour son jeu de cache-cache auquel il tente de mêler la nouvelle ministre des sports. Lidi Bessi Kama est à l’épreuve. Tomber dans le guêpier de Bayor ou surmonter l’épreuve de sa perfidie sans fin. Le 19 décembre en dira.
Dans nos précédentes parutions, nous expliquions les cafouillages en cours au sein du Comité National Olympique (CNO) du Togo dans le cadre de l’organisation des prochaines élections. Les polémiques sont nombreuses et le président actuel du CNO, M. Kelani Bayor, est toujours au centre des polémiques. Il est accusé de malversations et d’avoir injustement écarté des candidats à ces élections. Si jusqu’alors il reste serein dans ses manœuvres, c’est qu’il pense avoir le soutien du gouvernement. Les élections sont prévues pour le 19 décembre 2020 et c’est l’occasion pour la nouvelle Ministre des Sports et des Loisirs de poser les bases de la réussite de son portefeuille. Elle a d’énormes défis : résoudre la crise au sein du CNO et veiller à la tenue et à la réussite des élections le 19 décembre prochain.
La crise au sein du CNO n’a que trop duré. Coups bas, suspicions, malversations et dissensions internes minent l’institution depuis des années. Plus grave, des tentatives sans suite de Kelani Bayor pour modifier les textes et règlements du CNO-Togo, une manœuvre honteuse qui a été exposée au grand jour et empêchée.
Les nouvelles divisions entre ce monsieur et les fédérations de sport peuvent être perçues comme la suite d’un plan bien élaboré pour écarter des concurrents et proroger son mandat. En effet, plusieurs responsables des fédérations nationales de sport ont vu leur candidature aux élections rejetées sur des bases peu solides. Selon M. Kelani Bayor, « leurs candidatures ne semblaient pas répondre aux normes ». Il accuse principalement ces fédérations de n’avoir pas tenu d’Assemblée Générale. Pourtant tout s’explique. Il va plus loin en doutant de la crédibilité du scrutin dans le même contexte d’arguments évoqués.
Difficultés financières, manque de ressources suffisantes et crise sanitaire oblige, plusieurs fédérations n’ont pas pu organiser d’assemblée générale. Le coronavirus a particulièrement ébranlé le milieu sportif. Les nombreuses restrictions imposées (bouclage des villes, limite du nombre de personnes lors des rassemblements,…) ont été un frein à la mise en œuvre des exigences du CNO, et tous les acteurs le reconnaissent, y compris le président Kelani Bayor.
Des mesures d’exception avaient été prises, en concertation avec le Ministère des Sports et des Loisirs vu le contexte sanitaire. Il avait été décidé de façon consensuelle, d’accorder une dérogation spéciale aux fédérations pour permettre à toutes les fédérations nationales de sport (FNS) de participer au processus électoral au CNO Togo.
Toutefois, M. Kelani Bayor ne semble pas vouloir se conformer à ces mesures. Il tient donc tête au Ministre et veut coûte-que-coûte mettre en œuvre son plan perfide. Il cherche aujourd’hui à négocier l’application des décisions du Ministre des sports pour satisfaire ses propres intérêts.
Ceci ressemble plutôt à une défiance de l’autorité du Ministre et à un jeu de cache-cache.
Toutes ses manœuvres font croire qu’il cherche à se faire reconduire à la tête du CNO alors qu’il n’est pas en droit de se représenter. Dans ses tapageuses récentes interventions sur les médias, il dit avoir une autorisation spéciale du ministère et va jusqu’à envisager la prorogation de son mandat de six mois. Une intention qui cache une volonté de se maintenir à la tête d’une CNO qu’il a martyrisé par des attitudes peu orthodoxes. En clair, Kélani Bayor manœuvre à reporter les élections du Comité qui sont prévues pour le 19 décembre prochain.
Lidi Bessi-Kama a été placée à la tête du Ministère des sports et des loisirs pour faire régner l’ordre dans ce secteur. Elle doit veiller à ce que cette crise soit résolue en toute transparence et dans le respect des lois et règlements.
Pour résoudre cette crise de la meilleure façon, il urge que la page Kelani BAYOR soit définitivement tournée. Cet homme a mis le comité olympique togolais en situation de traumatisme depuis des années.
Le premier grand défi du Ministre Lidi Bessi-Kama depuis sa nomination au gouvernement sera donc la réussite de ces élections qui doivent se tenir le 19 décembre.
Sinon elle aura démarré son portefeuille sur une base bancale. Les enjeux sont énormes : faire preuve d’autorité pour faire respecter le droit à ceux qui refusent de s’y conformer et assainir le secteur des sports avec des hommes qu’il faut. Des hommes d’expérience et d’ambitions.
Le milieu sportif togolais a toujours été entaché de népotisme, de favoritisme et de malversations depuis des années. Il appartient à la femme Ministre de rétablir l’ordre dans ce milieu, conformément aux missions à elle assignées par le gouvernement. Cette mission devrait donc commencer par le Comité et rejaillir sur l’ensemble des disciplines sportives au Togo.
Eric G.
Source : independantexpress .net
Source : 27Avril.com