Togo, Collecteur de Djidjolé : Travaux bâclés, 3 morts dans l’affaissement de la voie…

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Beaucoup ne feraient pas le lien entre les travaux bâclés qui longent la voie de la pharmacie Djidjolé et l’accident qui s’est produit dimanche dernier et a oté la vie à trois âmes : un conducteur de taxi moto, une femme allaitante et un bébé de 4 jours.

Togo, Collecteur de Djidjolé : Travaux bâclés, 3 morts dans l’affaissement de la voie…

Pour les témoins du drame et les familles, c’était un dimanche de deuil. La femme remorquée avait donné la vie il y a moins d’une semaine. Certainement que c’est faute de moyens qu’elle a pris ce moyen de déplacement devenu coutumier, le taxi-moto. Et certainement qu’elle se rendait dans un centre de soins ou en revenait ce dimanche quand le drame s’est produit.

Ainsi, ce dimanche, elle devrait ramener son « bou-d’-chou » à l’hopital pour quelques soins complémentaires. « Helas sur les pavés au niveau de la pharmacie de Djidjolé, le chauffard qui roulait à tombeau ouvert n’a pas vu le trou béant devant lui, et dans sa perte de contrôle du volant, a catapulté le zemidjan sur lequel elle se trouvait. Le Z-man est mort sur le champ. La femme, après quelques soupirs suivis de gemissements, a rendu aussi l’âme. Seul a survécu le bébé de 4 jours », a-t-on d’abord appris. Mais aux dernières nouvelles, le nouveau né aussi aurait trépassé.

Un accident banal ? Pas vraiment. Il y a quelque temps, le carrefour de la pharmacie a été bloqué. L’entreprise CENTRO qui avait été désignée attributaire pour installer un collecteur enfoui dans le quartier, a remis un travail plus qu’approximatif. Puisqu’aux premières pluies, la voie sous laquelle passe le collecteur s’est effrondrée. Par trois fois, nous avons dénoncé cet état de chose, pensant que des mesures seraient prises pour remettre la voie en l’état. Mais que nenni.

Or, il se trouve que le collecteur passe justement au niveau où l’affaissement, cause de l’accident dimanche dernier. Un mauvais compactage sous une voie pavée peut occasionner avec le temps des affaissements. Mais encore, une réaction prompte des préposés à la maintenance de la voie aurait pu éviter ce drame. Parce que des jours sont passés depuis que le trou béant s’est fait remarquer. Aucune signalisation ne permettait aux usagers de se rendre compte qu’il y avait danger à ce carrefour. Et ce qui devait arriver avant que les autorités ne bougent leur derrière, arriva. Trois morts gratuits évitables.

Depuis, il y a des barrières et on se demande combien de temps cela prendra avant la réouverture de ce carrefour. Mais au-delà de ce « colmatage », demeure la question du compactage réel de la chaussée et de la voie qui va de la pharmacie Djidjolé à celle du Point E. Car depuis, les riverains sont privés de leur droit à aller et venir dans la quiétude. Ceux qui disposent de voitures se sont trouvé d’autres endroits pour les garer. Mais jusqu’à quand ?

Dans tout marché public, surtout ceux des infrastructures, il existe une garantie –décenale ou quinquenale- qui fait qu’en cas de dégradation de l’ouvrage avant expiration du délai de ganrantie, l’entreprise attributaire est tenue de réparer les dégradations, à ses propres frais. Qu’est-ce qui s’est passé avec ce collecteur et depuis, la voie est laissée à l’abandon, avec pour conséquence indirecte, des pertes en vies humaines ?

Abbé Faria

Source : Liberté

27Avril.com