Au Département de la radiologie du Centre Hospitalier Universitaire Sylvanus Olympio (CHU SO), les caprices des agents entraînent la perte de vie de nombres de patients. Le 18 janvier 2017, un fait révoltant s’est produit dans ce Département.
La radiographie a été demandée par un médecin à Woegna Akossiwa, une patiente souffrant d’une toux chronique et admise au Service d’Urgence de ce centre de santé. Ce sont les résultats de cette radiographie qui permettront au médecin traitant de faire transférer la patiente dans un Département approprié pour des soins intensifs.
Il convient de noter que la patiente était dans un état critique. Pour ce faire, le médecin a exigé que la radiographie soit expressément réalisée. L’accompagnateur s’est alors rendu au Département de radiologie pour les formalités. C’était aux environs de 15 heures GMT.
« J’ai fait toutes les formalités. Ils m’ont demandé d’aller payer 7100 FCFA à la caisse. Ce qui fut fait. Tous les papiers sont au complet et j’attendais qu’ils me disent d’amener ma sœur pour cette fameuse radiographie. Mais à ma grande surprise, ils m’ont dit que le nombre prévu pour la journée était atteint et que c’est malheureusement le lendemain matin qu’ils pourront me servir. Il était alors 16h à ma montre. Je n’étais pas le seul dans le cas », a-t-il relaté, visiblement très en colère. « Quand j’ai tenté de leur expliquer que le cas de ma patiente était urgent, ils m’ont fermé la porte au nez », a-t-il ajouté.
Cet argument de quota fixé par jour est-il vrai ? Sont-ce les films qui étaient épuisés et les agents ne voulaient pas le faire savoir aux accompagnateurs ? Personne ne saurait y répondre avec exactitude. Mais seulement, le fait que la radiographie ne soit pas réalisée ce même jour afin que le médecin puisse prendre en charge la patiente a entrainé le décès de cette dernière.
« J’étais parti informer le médecin de ce que la radiographie a été reportée au lendemain matin. Visiblement, il était très peiné, puis il me dit de veiller à ce que ce soit fait le lendemain », a relevé l’accompagnateur, précisant que c’était le seul médecin pour plus de 70 malades. « A 19h, il est lui aussi rentré à la maison, laissant derrière lui son assistant et un infirmier. Personne d’entre eux n’a approché ma sœur pour un quelconque soin jusqu’à ce qu’elle ne décède. Et pourtant je les avais interpellé plusieurs fois », a-t-il renseigné, très en colère.
La mort de cette patiente est révoltante. Pour avoir été admise à ce centre hospitalier pendant des heures, on ne s’est pratiquement pas occupé d’elle. Et pourtant ce n’est pas faute de moyens financiers. Cette situation, ce sont de nombreux citoyens togolais qui la vivent tous les jours, et lorsque les gens tirent la sonnette d’alarme, le gouvernement ne fait rien pour doter les centres de santé publics de matériels adéquats et aussi améliorer les conditions de travail et de vie des agents. Et les contribuables paient cette situation de leurs vies.
Source : L’Alternative
27Avril.com