« On trouve des moyens pour guérir de la folie, mais on n’en trouve point pour redresser un esprit retors ». Cette vérité générale rapportée par La Rochefoucaud à travers ses Maximes est au zénith dans les ravins spirituels d’un conseiller politique toujours en mal de sensation pour se donner une contenance. Dans ses bouffonneries exhibitionnistes fort méprisables, cet homme qui veut s’ériger en intellectuel étonne profondément les Togolais si lucides qui l’écrasent de leur regard.
Mais, cet agitateur médiocre politiquement et intellectuellement si court s’illusionne de son habit de moine pour faire le dévot en croyant qu’un titre décroché, un parchemin en poche suffit à toutes les errances complexuelles et à toutes les prétentions pour être présent en vomissures des démangeaisons intellectuelles et prêter assistance à la tyrannie. Il ignore que le Togo est un pays intellectuellement vieux et en abondance et en qualité des universitaires avant sa naissance. Le discernement est un principe d’éducation qui fait le châssis de la personnalité des Togolais. Ceux qui nous connaissent savent que nous sommes une force tranquille qui scrute les pas et les empreintes laissés sous notre regard sans nous tromper sur les petitesses, les bassesses des uns et des autres. Nous avons la folle patience de composer avec le temps et nos sentences sont imparables.
Notre espace politique, le cours des événements sociaux au Togo renseignent suffisamment ceux qui comprennent à demi-mot et qui sont d’un cursus enviable ou d’une sagesse élogieuse. Un carton d’université sans une grande production de la recherche n’est qu’un désastre infiniment grand du gâchis des années de leurre à l’école des nullités. Seule la raison bien ordonnée qui ouvre des perspectives nouvelles sur le souverain bien, c’est-à-dire, le beau, le juste, le vrai pour servir l’humain-patron élève tous ceux qui veulent s’affirmer comme des intellectuels. L’âme de la grandeur n’est pas à la portée de n’importe quel individu avide de gain et d’honneur. S’évertuer à n’importe quel prix à assurer sa survie sans la dignité de vivre est une licence à la mauvaise conscience et aux ordures qui les ornent. La propédeutique à l’affirmation de la qualité spirituelle demeure la justesse, la droiture et l’étoffe. Ceux qui ne vivent que de l’immédiateté ou du temps présent n’ont que de faiblesses et de vanité à exposer sans jamais s’imposer.
Quelle grandeur a-t-elle une raison qui invite ouvertement sur un plateau de télévision la lutte démocratique aux armes de la guerre civile ?
L’apologie de la guerre civile est-elle une forme d’intelligence ?
Le sieur TRIMUA est-il encore à une foire aux intelligences rares en accusant de coup d’Etat la souveraine voix du peuple qui réclame, pour des commodités démocratiques le départ de Faure, un chef qui souffre de façon chronique d’une légitimité sévèrement déficitaire ?
1) Pleurons le Togo descendu par ses propres fils
On ne sait trop pour quel idéal les hommes de la minorité « fauriste » font office de gouvernants, de conseillers dans leurs thèses de pourrisseurs. Les cruautés, les vacuités et les nullités de cette oasis de jouisseurs de la République ont atteint un seuil intolérable qu’il n’y a plus un soupçon d’humanité ni d’esprit dans les actes et les propos des licencieux qui se moquent d’eux-mêmes et s’évacuent de toutes les plateformes de la générosité éthique, morale et logique qui construisent l’évolution politique qui, sans la défense des valeurs, taille aisément la résidence de tous les crimes à des gens qui se leurrent de puissance.
L’usurpation du pouvoir est un mal absolu en ce que leurs auteurs s’appuient absolument sur des principes corrompus pour le conserver et deviennent par là-même, les pires ennemis du vivre-ensemble. A tout moment, ils bavent d’absurdités pour se frayer un sentier étroit qui témoigne de leurs petitesses. Ils sont si friands d’exhibitions maladivement servies dans un cynisme répétitif qui appelle à un sursaut patriotique de rempart dont la densité est susceptible d’enfanter l’Aurore.
Les provocations multiples, les insultes fréquentes de l’intelligence des Togolais par un singulier prétentieux viscéralement récidiviste que nous avons si longtemps frappé d’indifférence, ne peuvent plus glisser sur notre honneur, notre dignité, la grande âme de la République. Le silence peut parfois être assimilé à une connivence d’élégance mal placée ou à une négligence coupable qui donne des ailes au style de la bêtise.
L’esprit qui prêche la guerre civile, qui fait l’apologie du crime n’est jamais bâtisseur. Gérard LABRUNE nous le rappelle Sur un carnet : « Les grandes idées ne viennent pas du mauvais esprit ». Un mauvais esprit est toujours faible, stérile et brutal.
Nous avons cru que la pulsion de la guerre civile hantait Eyadéma à cause de son niveau d’étude et de compréhension que François-Xavier VERSHAVE qualifie de « rudimentaire », limité à une classe de cours élémentaire première année (CEI) dans son ouvrage, La Françafrique, le plus long scandale de la République. C’est une triste chose que des formes dégradées d’Eyadéma sortent des universités et enseignent on ne sait trop quoi à nos pauvres étudiants que nous plaignons assez souvent pour leur niveau, leur vacuité, leur vision, leur moralité. Ils ne tiennent pas leurs carences d’un hasard. Dire qu’ils prennent le pli des moules qui les fabriquent, c’est prendre conscience de la dégénérescence de certains qui sont sur la ligne de leur formation.
Les théologiens du faux proprement avides de promotion jouent constamment des coudes pour envahir le palais de Kégué et défendent des absurdités, le paradis des esclaves sans trémousser d’horreur pour des résultats désastreux de leurs pulsions instinctives. Des modèles-sinistres font la ronde des hyènes dans notre République avec des principes charognards jamais imaginés dans l’arène intellectuelle.
Personne n’est capable d’employer habilement des niaiseries en se cachant sous un carton délivré par une Université sans apparaître ridicule et minable. Diffuser la guerre civile au Togo, inciter l’opposition à une rébellion armée sont des légèretés qui ne trouveront absolument pas d’écho dans les rangs des combattants de l’alternance politique au Togo. Cette mentalité fétide et archaïque a été transcendée par des valeurs d’exemplarité qui préoccupent éminemment la majorité écrasante qui réclame pacifiquement la liberté, le droit à la justice, le respect de la personne humaine. Tout homme qui méprise la vie est odieux. En politique, pour être crédible, il faut laisser agir le bon sens et aider la société à se relever de ses malheurs. Ceux qui réussissent en politique ne sont pas des gens excentriques qui allument partout des adversités par leur esprit périmé. Porter à gueule pleine des absurdités sous le couvert d’une pensée élitiste, du reste, invisible, c’est proprement être dans l’absence de la vertu. Une fois qu’elle fait défaut dans le projet humain, la spirale des médiocrités s’amoncèle pour balancer de sa pesanteur le détraqué donneur de leçon dans les falaises de l’histoire.
2) Trimua et sa notion de coup d’Etat
Un peuple, en toute responsabilité est maître de lui-même. Il est créateur de son propre destin, inventeur de son avenir. Sa décision transcende toutes les institutions. Tout part de lui, tout revient à lui. Il n’y a aucune considération susceptible d’entamer ses choix ou le reléguer à un plan mineur. Partout dans toutes les facultés de Droit, il s’identifie au Roi. Sa voix est absolument divine. Elle peut intervenir et se manifester à tout moment pour s’imposer à tous.
Par conséquent, il y a une terrible errance intellectuelle à vouloir imputer au peuple qui décide souverainement de ne pas accepter une gouvernance tyrannique aux crimes de masse un acte illégal, illégitime. La Constitution togolaise exige du peuple, en cas de coup de force, le droit à l’insurrection populaire pour faire barrage à l’imposture. Transgresser le consensus national, enterrer le nouveau contrat social qui nous impose des réformes en utilisant constamment des subterfuges, des contournements, des alibis de tous genres, c’est prendre son aise à la forfaiture.
En aucun cas, la demande expresse largement populaire qui inscrit le départ du chef de l’Etat dans le principal focus des exigences des Togolais ne peut s’apparenter à un coup d’Etat. Tenter d’insinuer que le cri pluriel «Faure must go» est un coup d’Etat, c’est sortir de notre Constitution et dénier à notre peuple sa souveraineté. Il y a absolument là un non sens ou plutôt une bâtardise argumentaire qui bave d’incohérences et de mépris pour la Volonté générale. Cet acte est attentatoire à l’esprit de la Constitution, à ses lettres. Il traduit de graves carences du jugement par des interprétations oiseuses de la réalité du terrain, celle qui monte au zénith et que personne ne loupe, même ceux qui sursautent de leur sommeil dogmatique par l’étendue du rebond jamais soupçonné de mobilisation du Togo sur le retour de la Constitution de 1992.
Le petit jeu d’esprit de Christian Trimua qui fait de «Faure must go» , repris à l’unisson par un peuple, un coup d’Etat , un point non négociable n’est qu’une sophistique mal ficelée qui témoigne d’une excentricité ridicule de cet homme obscur et triomphant en médiocrité pour perdre toute son âme dans la fange des conjectures. Les prétentions qui s’assimilent au déclassement de la raison offrent toujours des sépultures indescentes aux vaniteux. Pour éblouir un peuple, il faut en avoir les moyens. Ce n’est pas l’impuissance de l’intelligence que les togolais savent admirer dans les hommes, encore moins l’apologie de la violence. Quand on a tout perdu devant son peuple, on prend du recul si seulement on a encore un brin de jugement fonctionnel pour refaire l’équilibre de sa personnalité
Toute intelligence qui n’est pas capable de discernement dessèche l’individu, tue ses ambitions. C’est pourquoi les hommes politiquement stériles n’ont que la faiblesse de la violence pour se défendre. Ils sont de courtes vues au podium du tintamarre qui en est leur singulière force. Ils sont toujours terrorisés par le carat de la vérité qui brille. Leur fébrilité les balance dans le gouffre du désespoir où ils s’accrochent à tout ce qui ressemble à des bouées de sauvetage.
Toute intelligence qui ne soulage pas la souffrance humaine, qui n’aide pas la société à réinventer l’espérance, à faire suivre les grandes aspirations des peuples en crise est rigoureusement sotte. Les avortons conceptuels de sieur Trimua sont à la dimension de ses efforts trop faibles pour s’imposer, convaincre les Togolais. Charger sa barque de pacotilles conceptuelles, de médiocrités, de pauvretés pour une aventure intellectuelle ou politique, c’est se désintégrer.
Source : L’Alternative No.661 du 28 novembre 2017
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