Togo / Chemin de Croix pour l’Obtention du Passeport : Quand un Document de Voyage, une Nécessité ailleurs, Devient un Luxe au Togo des Gnassingbé !

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files des jeunes togolais au service des passeports a lome togo

Faire passer la durée la validité du passeport de 5 à 10 ans, c’est la décision du président sénégalais Macky Sall. Face aux nombreuses difficultés clamées aussi bien au Sénégal que dans la diaspora pour l’obtention du titre de voyage renouvelable jusqu’ici tous les 5 ans, le successeur de Abdoulaye Wade entend prendre des mesures « viables, durables et salutaires ». Sans pour autant donner la période durant laquelle cette mesure va entrer en vigueur, la sortie de Moise Sarr, Secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur, sur cette « mesure phare prise par le président Macky Sall » a de quoi rassurer bien des Sénégalais.

Au Togo, la validité du passeport, qui est de 5 ans, n’avantage pas forcément les citoyens. Avec un salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) inexistant, difficile pour une bonne partie des populations de s’offrir un passeport. Comment s’offrir ce document de voyage avec un salaire de 35.000 francs, quand la Direction générale de la documentation nationale (DGDN) exige des Togolais une quittance de 30.000 FCFA, somme qui coûte les yeux de la tête pour des citoyens ? Combien faut-il d’années pour un Togolais smicard pour trouver cette quittance ? On voit bien qu’il lui faudra sacrifier un mois de son miséreux salaire, avec toutes les conséquences qu’on peut imaginer. C’est donc peu de dire que le coût du passeport est disproportionné au regard du pouvoir d’achat et du coût de la vie dans le pays.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, au Sénégal, où le SMIG mensuel est passé à 58.900 francs CFA depuis le 1er décembre 2019, le coût du passeport des citoyens est lui fixé 20.000 F CFA, soit le tiers du salaire. C’est le monde à l’envers : le coût de ce papier censé être accessible à tous les citoyens pour qui il est un droit, et non un luxe pour riches, les citoyens doivent se priver de leur salaire d’un mois pour se l’offrir, alors que sous d’autres cieux, le coût est modique. La situation n’est guère reluisante quand les citoyens veulent obtenir une plaque pour leur moto, le coût étant là encore surréaliste, soit près du double du smig. Il urge que les autorités arrêtent de se moquer des citoyens. Le mieux serait que déjà elle revoient le SMIG pour permettre aux citoyens de survivre.

Source : Le Correcteur / lecorrecteur.info

Source : 27Avril.com