Par Serge komlan DOUVON
Les horreurs en république Démocratique du Congo font passer au second plan d’autres horreurs et violations flagrantes des droits humains, comme les meurtres en Gambie, Erythrée et d’autres pays de l’Afrique. Sachant bien entendu que d’autres horreurs se passent un peu partout dans le monde comme le cas de la Syrie, notre rédaction se permet de faire un « focusing » sur le cas de l’Afrique Noire et spécialement du Togo, l’une des plus vieilles dynasties au monde où la violation des droits humains demeure une tradition sous le soleil des GNASSINGBE.
Une dictature cinquantenaire a pris en otage le destin de tout un peuple depuis 1967 avec ses lots d’hécatombes, mutilations, assassinats tout azimuts, arrestations arbitraires et fantaisistes et violations au quotidien des droits humains mais personne jusqu’en ce jour ne sait avec exactitude combien de Togolais ont été tués en 50 ans de pouvoir du père et du fils. Les Nations Unies évoquent un bilan de 500 morts seulement en 2005 sans faire un flash back pour répertorier ceux de 1990-2000 et ceux d’avant. D’autres ONG parlent de 1500 morts pour compte des bavures policières et militaires de 2005.
Un bilan plus crédible nous fait état de 7.000 morts entre 1980 -2005 soit quasiment autant qu’en Syrie en 1 an. Le Togo indépendant depuis 1960, est le théâtre d’une de ces violations à outrance des droits humains couplées des traitements inhumains et dégradants réservés aux citoyens par les dirigeants, dont presque plus personne ne parle, malgré les rapports réguliers des nations Unies et les sorties médiatiques de la conférence des évêques du Togo.
Chaque année et ce depuis 1991, l’Institut de recherche sur les conflits de Heidelberg (Allemagne) réalise un baromètre des conflits et des violations des droits humains dans le monde. Cette institution n’a jamais loupé le Togo dans ses viseurs. L’EPU n’est pas écarté du circuit d’ensemble. Cet organisme de façon périodique sort un rapport sur l’Etat de la violation des droits de l’homme dans le monde. Le dernier en date est celui d’octobre 2015 où notre pays le Togo est encore épinglé en matière de non respect des droits humains et aussi et surtout le refus de l’exécutif de mettre en application les accords par lui signés.
Chaque jour que Dieu fait, des millions de Togolais voient leur dignité trainée dans le fang de la honte par les autorités censées les protéger. A part les cas anciennement connus, ceux des élèves et enseignants viennent s’y greffés. Aujourd’hui des milliers d’enseignants tirent le diable par la queue car enfarinés, embobinés et écrasés par un système politico-économique mis sur pied par Faure GNASSINGBE et ses zouaves.
Les élèves souvent appelés la relève de demain sont aujourd’hui la honte et la déception de demain. Notre système éducatif est quasi inexistant, les écoles sont à compter au bout des doigts. Le taux de réussite aux examens nationaux est le plus faible de la sous région. Togo l’Or de l’humanité d’hier ne saura s’égaler à aucun de ses voisins. Les budgets alloués à l’éducation et la santé sont pillés et partagés à la source par les dinosaures du pouvoir.
Les prisonniers politiques et d’opinion pullulent nos prisons sans jugement aucun. Arbitrairement arrêtés, ces derniers croupissent injustement dans les geôles du fils « Faure » du père. A quand un jugement franc et sans préjugé pour leur libération ?
UN DISCOURS CREUX
Hier 6 janvier 2007, l’homme le plus « Faure » s’est permis de s’adresser à la nation dans un discours creux et vide de sens. Dans une logomachie à caractère moyenâgeux le chef de l’Etat comme d’aucuns ont l’habitude de l’appeler n’a fait que l ’Atalakou (éloge) des hommes en treillis. Rien de potable et de rassurant n’est sortie de son discours tant attendu. Finalement le Togo parait être sacrifié sur l’autel de la servitude volontaire de ses propres enfants.
Rien sur le cas des détenus dans l’affaire des incendies des marchés de Lomé et de Kara qui pourrissent en prison depuis 4 ans. Pas un seul mot sur la situation des enseignants et praticiens hospitaliers. Pas un seul pas de fait sur le cas de ces milliers de foyer en difficulté et de ces milliers de Togolais qui, fuyant les exactions et le courroux de l’exécutif meurent dans la méditerranée.
Nul ne semble se soucier de toutes ces exactions, violations dans ce petits pays des tropiques de l’Afrique. Tout semble à croire que la communauté internationale a oublié le cas alarmant du Togo pour ne que se focaliser sur la RDC et d’autres pays. Ou mieux doit-on en conclure que les grands décideurs du monde sont fatigués du Togo déchiré par une crise politique vieille de plus de 26 ans ?
Le Togo serait- il ce pays « atypiquement » atypique selon les mots de Francis Pédro AMUZU ? Ou notre pays est le fruit d’une malédiction provenant des sangs innocents qui coulent au quotidien ?
Togo-Online.co.uk