Togo: ces faits révoltants sur le secteur éducatif

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Ils sont environ 2,5 millions d’élèves à prendre le chemin
des classes cette rentrée 2019-2020 contre environ 2,4 l’année dernière.
L’augmentation des taux de scolarisation et d’alphabétisation au Togo a
été confirmée dans un récent rapport de l’Organisation des Nations
Unies pour la Science, l’éducation et la culture (Unesco). Face à cette
progression, le gouvernement peine à répondre aux besoins du secteur de
l’éducation.

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Selon le rapport mondial de suivi sur la période 2017-2018, de 2008
en 2018, le taux brut de scolarisation dans l’enseignement primaire est
passé de 98% à 126,8%. Un chiffre significatif, plus de 155 000 enfants
ont été recensés en préscolaire en 2018 contre un peu plus de 86 000 il y
a 5 ans, soit un taux d’accroissement moyen annuel de 12%. Le taux
d’achèvement au primaire est passé de 85,4% en 2014 à 91,4% en 2018,
confirmant la baisse observée sur les dernières années au niveau du taux
moyen de redoublement.

A en croire le même rapport, le Togo a également enregistré des
progrès significatifs sur le segment de l’alphabétisation. Les résultats
des diverses enquêtes effectuées y indiquent un accroissement de
plusieurs points (près de 70% actuellement contre 60% en 2011), aussi
bien au niveau des hommes (76%), des femmes (51%), que les jeunes de 15 à
24 ans (84%).

Une réalité moins luisante…

Ces chiffres montrent que le taux de scolarisation est en constante
évolution. Ils impliquent, la prise de mesures idoines pour permettre
aux élèves et aux enseignants d’avoir les conditions optimales pour une
éducation de qualité. Mais force est de constater que les autorités en
charge de secteur peinent à trouver des solutions pour contenir la vague
d’élèves qui entrent chaque année dans le système éducatif.
Aujourd’hui, deux problèmes majeurs se posent avec acuité dans le
secteur de l’éducation : les effectifs pléthoriques et le manque de
matériels didactiques.

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En effet, le revers de la médaille de l’augmentation du taux de scolarisation est des salles de classe pleine à craquer.

A titre d’exemple, au CEG Attiégou, un quartier périphérique de Lomé,
pratiquement aucune classe n’a d’effectifs inférieurs à 100 élèves. «
Il a fallu s’adapter. Au niveau des 4èmes. Certaines classes dépassant
les 150 élèves, la décision a été prise de fermer des classes de 6ème
pour créer de nouvelles classes de 4ème pour gérer la demande », a
expliqué un enseignant de cet établissement. Si cette école accueille
autant d’apprenants, c’est parce qu’elle est le seul établissement
public dans les environs. En dehors des périphéries, la réalité est
encore plus dure, dans les localités reculées. Face au manque de salle
de classe, les enseignants sont obligés de livrer des cours sous des
appâtâmes, dans des cabanes insalubres ou parfois même à l’air libre.

Ce n’est pas tout. Outre les effectifs pléthoriques, les enseignants doivent faire à un manque de matériels didactiques.

En effet, cette année l’Approche par compétence (APC) a été etendue à
plusieurs établissements. Cette méthode pédagogique qui place l’élève
au centre des programmes d’études nécessite de nouveaux matériels de
travail. Mais visiblement, les enseignants n’ont pas été fournis
convenablement en matériel didactiques. Certains maîtres sont obligés de
faire avec les moyens de bord. Ce qui n’est pas sans conséquence sur la
construction du savoir et du savoir-faire auprès des élèves.

En plus de ces deux problèmes, il faut souligner aussi l’insuffisance
du personnel enseignant. Dans certains établissements, les enseignants
fonctionnaires sont suppliés par des enseignants volontaires, recrutés
par les comités des parents d’élèves avec implicitement un traitement
salarial en deçà du raisonnable (nous en avons fait cas dans notre
dernière parution).

Lire aussi:Education: la grosse arnaque derrière le projet « School Assur »

Tout compte fait, l’augmentation du taux de scolarisation implique
une prise en charge conséquente de tous ces élèves au nom de droit à
l’instruction que l’Etat doit leur garantir. Visiblement, les autorités
en charge de l’éducation préfèrent tambouriner au tour des chiffres
flatteurs plutôt que de trouver des solutions pérennes à ces problèmes
susmentionnés. Et la qualité de l’école togolaise se meurt à petit feu.

Source : Fraternité

Source : Togoweb.net