Reporter sans frontières (RSF) appelle le comité d’éthique de Canal+ à « se saisir » du « cas de censure » d’un reportage sur le président togolais Faure Gnassingbé, diffusé dans le cadre de l’émission
« L’Effet papillon », dans un communiqué publié vendredi.
Ce reportage critique sur le président togolais, « un proche du patron de Canal+ » Vincent Bolloré, « a été retiré des plateformes de la chaîne peu après sa diffusion » en octobre « tandis que deux salariés de la chaîne ont été remerciés », affirme RSF.
L’organisation de défense de la liberté de la presse appelle le comité d’éthique de Canal+ à « se saisir au plus vite de ce cas ».
Selon RSF, le reportage « Lâche le trône », consacré aux manifestations qui se multiplient depuis plusieurs mois au Togo contre le président, a été supprimé des plateformes de replay de Canal+, sans que soient fournies « d’explications officielles à ses salariés » qui s’inquiètent « d’un nouveau cas de censure ».
L’absence du reportage sur les plateformes « a été d’autant plus remarquée que le Togo s’avère être l’un des partenaires économiques privilégiés de l’actionnaire principal » de la chaîne, souligne RSF.
« Deux salariés – une chargée de programmation et François Deplanck, le directeur des chaînes et contenus de Canal+ International – ont depuis été écartés », affirme l’organisation.
Jeudi, un article intitulé « Togo : le renvoyé spécial de Bolloré » dans le cadre d’une série consacrée au dirigeant du groupe, publiée sur le site d’informations « Les Jours », affirmait que le départ de François Deplanck « pour se lancer dans un projet d’entrepreneuriat » avait été annoncé en interne mardi.
« Le comité d’éthique de Canal+ aurait pu, voire aurait dû se saisir » de ce « cas de censure dénoncé par les salariés dès le 23 novembre », estime RSF.
Interrogée par l’AFP, la chaîne n’a pas souhaité réagir. « Instruction avait été donnée à Canal+ international de ne pas diffuser le reportage de l’émission en Afrique, après un voyage de Bolloré au Togo », a affirmé à l’AFP une élue de +Libres, le syndicat majoritaire de Canal+.
« Mais un mois plus tard, ce reportage a été diffusé par erreur sur le territoire africain et la responsable de la programmation a fait l’objet d’une procédure et mise à pied », a-t-elle ajouté. L’affaire « devrait figurer à l’ordre du jour du CE du 21 décembre », a indiqué à l’AFP Jean-Marc Jeanneau, représentant de la CGT à Canal+.
Source : www.cameroonweb.com