Des zélés au sein des corps habillés, ça ne manque jamais comme c’est le cas de cet officier gendarme qui a fait feu de tout bois hier, 7 avril 2018 au collège du plateau, lieu où les responsables Front Citoyen Togo Debout David Ekue Dosseh et Antoine Ayao Gbandjou ont été interpelés.
Alors que certains journalistes se concertaient vu la tension qui régnait à la suite de l’arrestation des responsables du FCTD et où des camions de la gendarmerie, police et des militaires faisaient la ronde, cet officier (image) dans un son zèle inouï, passa une consigne à un de ses éléments, probablement son garde pour son subalterne qui commandait un groupe de gendarmes postés non loin du siège d’Amnesty Internaional Togo .
Quelle était la consigne passée? On la saura lorsque ce subalterne accompagné lui aussi de deux de ses agents s’approcha du groupe des journalistes et s’adressa à Idelphonse Akpaki en ces termes : « Le patron a envoyé une consigne pour qu’on retire la camera des mains de ce monsieur. » Je lui demandai : « de quel journaliste parlez-vous? Et il doigta mon reporter (La Gazette du Togo) qui était juste à côté de moi. La réaction des journalistes a été très vive. Tous se sont rués sur ce dernier qui a compris que la démarche de son patron n’était pas normale parce qu’il venait d’ailleurs d’arriver sur les lieux à ma demande, n’a même eu le temps de filmer quoi que ce soi. Cette manière de faire provoqua une vive altercation entre le groupe des journalistes et celui des gendarmes.
Suivant la scène de loin et voyant que son zèle poussé loin allait envenimer la situation, l’officier zélé envoya de nouveau son émissaire vers le subalterne qui nous fit comprendre, après le départ de ce dernier que le chef leur a demandé de se retirer et que l’incident était clos. Quelques minutes plus tard, l’officier zélé décida lui-même de s’approcher du groupe des journalistes et lança : « Je ne veux voir aucun de vous sortir sa camera ici sinon vous allez voir. » Quel zèle ???
Les journalistes répondent qu’il n’était pas normal qu’il agisse de la sorte. Hué par les journalistes, il regagna son poste et passa des coups de fil avec « talky-walky » Quelques minutes plus tard, le véhicule de la gendarmerie qui a embarqué le professeur David Dosseh revint sur les lieux. Certainement que des consignes ont été données. Ledit véhicule faisait des rondes aux côtés des journalistes et ses occupants regardant méchamment les journalistes. Le groupe des journalistes décida de rentrer dans le von du collège du plateau où un dispositif musclé de gendarmes et militaires a été positionné.
Au même moment arriva dans le von, le confrère de RFI Peter Dogbé qui stationna devant ses confrères. Ne sachant pas qui se trouvait dans le véhicule et pendant que ce dernier échangeait avec Idelphonse Akpaki, l’officier zélé appela son second et lui demanda de vérifier qui était dans le véhicule puisqu’on a finalement compris qu’il fallait mettre la main sur tous les responsables de FCTD qui se trouverait sur les lieux en ce moment. Je fis savoir à Peter Dogbé que l’officier zélé a ordonné qu’on vienne vers toi, puisqu’on suivait aussi ses faits et gestes.
Le second officier fait appel à deux de ses éléments et pendant qu’ils s’avançaient, le correspond de RFI serra son véhicule et sortit. Ces derniers à la vue de Peter Dogbé, rebroussèrent chemin. Tout le groupe des journalistes décida de retourner au bord de la chaussée. A peine 3 minutes d’arrêt au bord de la chaussée, le tristement célèbre officier zélé passa de nouveau une consigne à son garde qui s’approcha du groupe et lança : « Le chef m’a envoyé vous dire de quitter là bas parce que vous êtes dans notre viseur ».
Décidément, ça sent quelque chose de mauvais. Tous se demandaient alors : que se passe-t-il au juste ? Un journaliste sur le terrain pour une couverture est assimilable à un envahisseur ? On ne comprenait rien du tout de la réaction de cet officier envers les journalistes.
Rappelons qu’avant cet incident, c’est Rodrigue Ahego, Directeur adjoint de « La Gazette du Togo » et correspondant de la radio de la diaspora « Avoulete » et « FSA » qui a été pris à partie par les éléments de la gendarmerie, c’est-à-dire du même officier qui avait même ordonné qu’on embarque le confrère qui échangeait avec le Professeur David Dosseh. Deux éléments de la gendarmerie lui ont même pris et l’ont emmené vers le véhicule et il a suffit qu’il dise qu’il était journaliste et a exhibé sa carte de presse avant qu’on ne le lâche sinon, il serait lui aussi embarqué. Non content, l’officier zélé ordonna qu’on fouille son sac pour voir si on ne trouverai pas un T-shirt à l’effigie de « Togo Debout » dans le sac. C’est inadmissible ce comportement des gens qui sont censés faire respecter la loi de la République.
Mais la question qui reste posée est de savoir pourquoi les forces de l’ordre, de sécurité et parfois même de défense se comportent de la sorte envers les journalistes sur le terrain, qui ne sont là que pour faire leur travail ? Je me rappelle qu’hier, mon reporter, répondant au subalterne qui a approché le groupe des journalistes pour passer la consigne de son supérieur, lui a dit : « Ton patron veut que je lui donne mon outil de travail qui est ma caméra? Avec quoi vais-je travailler ? Si je lui remettais ma caméra ? Peut-il me donner son arme aussi puisque c’est son outil de travail? Le subalterne avait compris que la démarche de son supérieur était gauche et frise à la limite l’inculture.
Sinon comment peut-on comprendre que des gens qui ont reçu la formation de sécuriser, protéger et défendre les citoyens peuvent se comporter de la sorte envers des citoyens en mission pour informer l’opinion publique ? Que ces hommes en uniforme évitent de pousser loin leur zèle pour ne pas rendre aussi ridicule aux yeux des populations comme c’est le cas de cet officier inculture. Ou bien doit-on comprendre que la profession du journalisme sera supprimée au Togo dans les jours à venir ? Sinon pourquoi ces comportements irresponsables de la part des hommes en uniforme envers ce corps de métier ?
Source : La Gazette du Togo
27Avril.com